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Liban.Disparition du reporter Robert Fisk, l’ami qui nous a déçus

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  • Liban.Disparition du reporter Robert Fisk, l’ami qui nous a déçus

    M. Robert Fisk fut, à mon avis, un ténor du Moyen-Orient. Il a su expliquer- entre autres- admirablement comment le sosie marocain Israélien recourait aux méthodes des Anglais lorsqu'ils pénalisaient les familles les terroristes israéliens en détruisant leurs maisons. Israël en fait de même actuellement.

    En outre, selon lui entre Israël et le Maroc il n'y avait aucune différence: tous des Etats terroristes.

    Enfin, ils fustigeait l'impérialisme américain à l'instar de Noam Chomskx.

    Adieu M. Fisk et merci pour tout.

    - Autrefois adulé, ce reporter britannique mort le 30 octobre s’était compromis en soutenant le régime syrien et en usant de méthodes peu éthiques, retrace le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.

    Robert Fisk, l’un des reporters les plus célèbres ayant couvert le Moyen-Orient, est décédé le 30 octobre à l’âge de 74 ans après un accident vasculaire cérébral. C’est au Liban, là où il s’était installé en 1976, alors que l’occupation syrienne ne faisait que commencer, qu’il amorcera sa carrière régionale en tant que correspondant pour le Times de Londres, avant de rejoindre en 1989 The Independent.

    Un long périple professionnel qui l’amènera à couvrir la guerre civile libanaise, et notamment le massacre des camps de Sabra et Chatila en 1982, la révolution iranienne, le conflit sanglant qui opposera la République islamique à l’Irak ainsi que l’invasion soviétique de l’Afghanistan. “On pourrait presque le surnommer ‘Fisk d’Arabie’”, assure Lara Marlowe, correspondante du Irish Times en France et ex-épouse de M. Fisk.

    Cette image d’Épinal sera néanmoins sérieusement écornée par sa couverture du conflit syrien, largement favorable au régime de Damas. Autrefois adulé par de nombreux journalistes à travers le monde, M. Fisk devient un personnage hautement controversé à qui il est reproché un goût pour les autocrates combiné à un manque de rigueur.

    Un grand défenseur de la cause palestinienne

    La carrière de Robert Fisk, ses moments de gloire comme ceux où il fut sous le feu des critiques, raconte quelque part l’évolution du monde arabe. En prenant fait et cause pour les Palestiniens et en dénonçant l’impérialisme américain, l’emblématique journaliste a gagné beaucoup de crédit auprès des lecteurs arabes qui y ont vu une approche plus équilibrée par rapport à celle qui dominait à l’époque.

    En passant à côté des “printemps arabes”, il a au contraire donné le sentiment d’être enfermé dans une vision figée de la région, où l’impérialisme ne se conjugue qu’au singulier au service de Washington et de ses alliés.

    Basé à Bagdad au cours de la première guerre du Golfe [1991], Robert Fisk n’aura pas de mots assez forts contre ses homologues étrangers qu’il accusera de couvrir le conflit “de leurs chambres d’hôtel”. Il fera également partie des quelques journalistes à interviewer Oussama Ben Laden, un exercice périlleux que le reporter britannique aura l’occasion de réaliser trois fois au cours de sa carrière.

    Un journaliste sans peur mais pas sans reproche. Jadis perçu comme favorable aux damnés de la terre, il a couvert le conflit syrien d’une manière qui sera considérée par ses pourfendeurs à l’image des compromissions éthiques et morales d’une certaine gauche occidentale – bien que lui-même ait déclaré ne jamais voter – incapable d’appréhender le Moyen-Orient au-delà d’un prisme antiaméricain.


    “Embedded” à l’armée syrienne

    Aux yeux des défenseurs de la cause syrienne, Robert Fisk fut l’un des journalistes occidentaux à avoir le plus activement et méthodiquement œuvré au blanchiment du régime syrien, à la négation de ses crimes, à la propagation et au renforcement de toutes les théories du complot émanant de Damas et de son allié russe.

    Ce qui fait la popularité de Fisk – son écriture vivante et énergique, son sens de la clarté et de la certitude – a également révélé des failles connues depuis un certain temps, bien avant la Syrie. Il croyait aux récits forts et cherchait des faits pour les étayer”, commente Idrees Mohammed, journaliste à Newsline Magazine.

    Avec la guerre syrienne, il s’est avéré qu’il n’était pas dans le journalisme mais dans le domaine du storytelling”, poursuit-il, mentionnant des méthodes contraires à la déontologie journalistique, comme le fait que le reporter était “embedded” [“intégré”] à l’armée syrienne lorsqu’il a interviewé des habitants de Daraya effrayés, en 2012, après un massacre commis par les loyalistes et utilisé les témoignages de survivants pour disculper Damas-.

    Le Courrier international
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