"La Fourmi" d'Oran !
liberte-************
samedi 14 novembre 2020
Ce n’est pas une fable de La Fontaine ! Non plus un conte tiré du majestueux ouvrage Kalîlawadimna d’Ibn alMouqaffae !
Je ne vous raconte pas un conte, parce que celui qui raconte le jour, disait ma grand-mère, enfantera des
enfants chauves ou teigneux, dit le conte ! Donc, je suis en pleine réalité réelle !
Je vous parle de “La Fourmi” d’Oran ! Ce n’est pas cette fourmi noire que, enfants, l’on appelait “la fourmi
arabe” ni non plus celle de couleur rouge et de grande taille que nous désignions par le nom “fourmi roumi” !
Certes, “La Fourmi” d’Oran, comme les autres fourmis, les noires et les rouges, les arabes ou les roumis, a des
ailes, a de l’intelligence, a du savoir-faire et a du savoir-vivre !
Quand la colonisation française a plié bagage, Oran disposait d’une vingtaine de salles de cinéma. Des salles de
cinéma, à l’instar de celles de Paris ! Je répète : à l’instar des salles de cinéma de Paris. Paris, capitale de la
France, pays colonisateur.
Un grand butin culturel de guerre !
Les Oranais, comme les populations des autres villes algériennes, les métropoles, les moyennes et les petites
de l’intérieur du pays, ont fêté l’indépendance avec un butin de guerre culturel cinématographique
extraordinaire ! À Oran, à l’instar de toutes les villes algériennes libérées, dans chaque quartier, il y avait au
moins une salle de cinéma, si ce n’est plus. Et chaque salle était spécialisée dans la projection d’un genre de
film : les films indiens, américains, policiers, égyptiens… Cela n’est pas de la nostalgie, mais une visite à un
commencement qui a mal commencé !
Certes, cette jeunesse oranaise, comme les autres jeunesses dans d’autres villes, des quartiers populaires
oranais Eckmühl, Tirigo, Amandiers, Boulanger, Gambetta, Sidi Elhouari, Plateau, El-Yahat, Mdina Jdida… ne se
souvient pas, plutôt n’arrive même pas à croire, qu’il existait à côté de leur lieu de résidence une belle salle de
cinéma qui représente toute une mémoire culturelle. Et que cet établissement cinématographique a été
convoité, pillé, vendu, fermé, transformé, détourné, ruiné…
Aujourd’hui, à Oran, aucune salle de cinéma ne fonctionne d’une façon professionnelle. Quelques-unes sont
utilisées, de temps en temps, pour les meetings des partis politiques, à l’occasion d’élections locales, nationales
ou présidentielles.
Dans une ville où le nombre de la population tourne autour de deux millions, peut-être un peu plus, les Oranais,
de tout leur butin culturel de guerre d’indépendance, il ne reste debout que l’Opéra, construit en 1906 et
inauguré en 1907 ! Devenu le théâtre régional d’Oran après l’indépendance et qui porte le nom d’AbdelkaderAlloula, assassiné par le terrorisme islamiste en 1994.
La seule institution culturelle butin de guerre qui reste encore en vie ! Les autres ont rendu l’âme !
Vingt ans de bahboha el maliya, l’abondance financière, où la îssaba au pouvoir jetait l’argent par les portes et
par les ports !! et on n’a pas construit un seul théâtre à Oran, aucune bibliothèque de lecture publique, ville
sans maison de culture, aucun conservatoire, aucune école des Beaux-Arts !
Et cette ville appelée Oran a été proposée par le RCD comme capitale méditerranéenne depuis les années 1990.
Une ville qui a marqué beaucoup de poètes, de romanciers et de peintres, de Cervantès, en passant par Camus,
jusqu’à Nizar Kabbani et Saâdi Youssef !
Mais aujourd’hui, à Oran, il y a “La Fourmi” !
Ma grand-mère me disait que la Fourmi est un symbole de bien, de bon, un signe d’el-khir ! La maison où il y a
une colonie de fourmis, cela signifie qu’il y a des grains, du blé et du pain pour tout le monde. Et Oran
d’aujourd’hui a sa Fourmi !
Et “La Fourmi” d’Oran n’est ni une fourmi noire ni une autre rouge, elle est un géant petit théâtre qui brise le
silence. Un petit bijou artistique qui rend le sourire à cette ville marginalisée.
“La Fourmi” d’Oran est le premier établissement culturel réalisé par un privé.
Et c’est un bon signe à encourager. Espérons qu’il drainera d’autres investisseurs, ceux qui ont les moyens et
l’amour de l’art, à s’engager dans le domaine de la culture !
“La Fourmi” ouvrira bientôt ses portes pour le plaisir culturel et artistique des Oranais et de leurs hôtes, pour le
plaisir de tous les Algériens.
“La Fourmi” sera un lieu pour le théâtre, la littérature, l’art plastique, le cinéma. En somme, un espace pour la
beauté et l’intelligence. Merci au dramaturge et réalisateur Mourad Senouci, directeur artistique de cette belle
réalisation, qui fait un travail de fourmi pour la réalisation de “La Fourmi”.
Oui, comme l’a bien dit ma mère : “La fourmi est le symbole du bien, du bon et de l’aisance !”
A. Z.
[email protected]
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samedi 14 novembre 2020
Ce n’est pas une fable de La Fontaine ! Non plus un conte tiré du majestueux ouvrage Kalîlawadimna d’Ibn alMouqaffae !
Je ne vous raconte pas un conte, parce que celui qui raconte le jour, disait ma grand-mère, enfantera des
enfants chauves ou teigneux, dit le conte ! Donc, je suis en pleine réalité réelle !
Je vous parle de “La Fourmi” d’Oran ! Ce n’est pas cette fourmi noire que, enfants, l’on appelait “la fourmi
arabe” ni non plus celle de couleur rouge et de grande taille que nous désignions par le nom “fourmi roumi” !
Certes, “La Fourmi” d’Oran, comme les autres fourmis, les noires et les rouges, les arabes ou les roumis, a des
ailes, a de l’intelligence, a du savoir-faire et a du savoir-vivre !
Quand la colonisation française a plié bagage, Oran disposait d’une vingtaine de salles de cinéma. Des salles de
cinéma, à l’instar de celles de Paris ! Je répète : à l’instar des salles de cinéma de Paris. Paris, capitale de la
France, pays colonisateur.
Un grand butin culturel de guerre !
Les Oranais, comme les populations des autres villes algériennes, les métropoles, les moyennes et les petites
de l’intérieur du pays, ont fêté l’indépendance avec un butin de guerre culturel cinématographique
extraordinaire ! À Oran, à l’instar de toutes les villes algériennes libérées, dans chaque quartier, il y avait au
moins une salle de cinéma, si ce n’est plus. Et chaque salle était spécialisée dans la projection d’un genre de
film : les films indiens, américains, policiers, égyptiens… Cela n’est pas de la nostalgie, mais une visite à un
commencement qui a mal commencé !
Certes, cette jeunesse oranaise, comme les autres jeunesses dans d’autres villes, des quartiers populaires
oranais Eckmühl, Tirigo, Amandiers, Boulanger, Gambetta, Sidi Elhouari, Plateau, El-Yahat, Mdina Jdida… ne se
souvient pas, plutôt n’arrive même pas à croire, qu’il existait à côté de leur lieu de résidence une belle salle de
cinéma qui représente toute une mémoire culturelle. Et que cet établissement cinématographique a été
convoité, pillé, vendu, fermé, transformé, détourné, ruiné…
Aujourd’hui, à Oran, aucune salle de cinéma ne fonctionne d’une façon professionnelle. Quelques-unes sont
utilisées, de temps en temps, pour les meetings des partis politiques, à l’occasion d’élections locales, nationales
ou présidentielles.
Dans une ville où le nombre de la population tourne autour de deux millions, peut-être un peu plus, les Oranais,
de tout leur butin culturel de guerre d’indépendance, il ne reste debout que l’Opéra, construit en 1906 et
inauguré en 1907 ! Devenu le théâtre régional d’Oran après l’indépendance et qui porte le nom d’AbdelkaderAlloula, assassiné par le terrorisme islamiste en 1994.
La seule institution culturelle butin de guerre qui reste encore en vie ! Les autres ont rendu l’âme !
Vingt ans de bahboha el maliya, l’abondance financière, où la îssaba au pouvoir jetait l’argent par les portes et
par les ports !! et on n’a pas construit un seul théâtre à Oran, aucune bibliothèque de lecture publique, ville
sans maison de culture, aucun conservatoire, aucune école des Beaux-Arts !
Et cette ville appelée Oran a été proposée par le RCD comme capitale méditerranéenne depuis les années 1990.
Une ville qui a marqué beaucoup de poètes, de romanciers et de peintres, de Cervantès, en passant par Camus,
jusqu’à Nizar Kabbani et Saâdi Youssef !
Mais aujourd’hui, à Oran, il y a “La Fourmi” !
Ma grand-mère me disait que la Fourmi est un symbole de bien, de bon, un signe d’el-khir ! La maison où il y a
une colonie de fourmis, cela signifie qu’il y a des grains, du blé et du pain pour tout le monde. Et Oran
d’aujourd’hui a sa Fourmi !
Et “La Fourmi” d’Oran n’est ni une fourmi noire ni une autre rouge, elle est un géant petit théâtre qui brise le
silence. Un petit bijou artistique qui rend le sourire à cette ville marginalisée.
“La Fourmi” d’Oran est le premier établissement culturel réalisé par un privé.
Et c’est un bon signe à encourager. Espérons qu’il drainera d’autres investisseurs, ceux qui ont les moyens et
l’amour de l’art, à s’engager dans le domaine de la culture !
“La Fourmi” ouvrira bientôt ses portes pour le plaisir culturel et artistique des Oranais et de leurs hôtes, pour le
plaisir de tous les Algériens.
“La Fourmi” sera un lieu pour le théâtre, la littérature, l’art plastique, le cinéma. En somme, un espace pour la
beauté et l’intelligence. Merci au dramaturge et réalisateur Mourad Senouci, directeur artistique de cette belle
réalisation, qui fait un travail de fourmi pour la réalisation de “La Fourmi”.
Oui, comme l’a bien dit ma mère : “La fourmi est le symbole du bien, du bon et de l’aisance !”
A. Z.
[email protected]
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