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    En Algérie, le serpent électronique se mord la queue numérique !

    Noureddine Khelassi
    Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 11 - 2020

    Dans l'absolu, le retard pris en la matière est abyssal ! D'une manière générale, dans le secteur du e-commerce, du e-banking et du e-gouvernement, l'Algérie est même très en recul par rapport à nos voisins tunisiens et marocains. Et il n'y a même pas lieu de comparer ! C'est pour le moins déplorable et affligeant ! Mais bon, on ne refait pas l'Histoire car les constats négatifs même justifiés ne changent rien à la situation de carence. La question du jour est que les acteurs algériens et les usagers, qui attendent depuis longtemps la généralisation du paiement numérique sécurisé, doivent patienter encore un peu. Beaucoup même.


    En effet, en 2020, on attend toujours l'introduction de la certification électronique, base de toutes les transactions financières sur le Net. Pour les initiés, un certificat électronique, appelé aussi certificat numérique ou certificat de clé publique, est une carte d'identité numérique. Il est utilisé principalement pour identifier et authentifier une personne physique ou morale, mais aussi pour chiffrer les échanges. Il est signé par un tiers de confiance, un organisme habilité à mettre en œuvre des signatures électroniques. Les ministres des Postes et des Technologies de l'information et de la communication successifs ont en effet affirmé, à maintes reprises, que leur département y œuvre d'arrache-pied pour qu'elle soit mise en place l'année prochaine, ensuite l'année d'après et celle d'après encore. D'ailleurs, à les en croire tous, un projet de loi relatif à cette certification devait être présenté au gouvernement. Et comme les choses sont liées, leurs équipes et celles des ministres ou sous-ministres chargés de l'Economie numérique s'activent, nous disaient-ils, pour lancer le paiement électronique qui permettra, avec la certification électronique, de lancer le commerce en ligne.

    Même si elles ne résorbent pas tout à fait le retard enregistré, ces bonnes intentions et ces actions de rattrapage sont tout de même de bon augure ! Sauf que les ministres concernés en rejettent un peu la responsabilité sur la Banque d'Algérie qui aurait traîné les pieds pour donner son aval au transfert monétique via internet. Le paiement électronique étant subordonné quelque peu à l'autorisation de la banque des banques, les transactions sécurisées auraient dû débuter il y a quatre ans déjà comme espéré. A la décharge relative de ces ministres, la Banque centrale ne peut que déplorer elle-même le vide juridique dans le domaine de la certification et le commerce électroniques. Or, la responsabilité juridique incombe au gouvernement et, à l'origine, au ministère des PTT. Autrement dit, leur département ne peut autoriser le paiement électronique sans l'aval de la Banque d'Algérie qui a besoin à son tour d'un cadre réglementaire que le ministère de la Poste et des TIC n'a pas encore présenté au gouvernement ! Le serpent électronique qui se mord la queue numérique !

    En attendant, l'absence de paiement électronique continue de pénaliser sérieusement l'économie nationale. Enfin, il est quand même extraordinaire de constater en 2020 que notre pays continue de se singulariser par l'absence de e-commerce, de e-banking et de e-gouvernement généralisés, tout en étant probablement le seul pays où l'usage du chèque frise la valeur d'epsilon ou presque. Parallèlement au fait que le réseau bancaire algérien, un des plus faibles, des plus archaïques, des plus bureaucratiques et des plus corrompus d'Afrique et du monde arabe, dispose notamment d'un parc de distributeurs automatiques de billets (DAB) insignifiant, pas toujours opérationnel et irrégulièrement approvisionné.

    Dans l'attente du miracle numérique et du haut débit internet, avec une bande passante qui soit une vraie autoroute pour les flux d'informations, les transactions en dinars physiques seront encore à la fête.

    N. K.
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