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Socialisme, démocratie et système politique à parti unique (réflexions en ébauche) Par Gilles Questiaux

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  • Socialisme, démocratie et système politique à parti unique (réflexions en ébauche) Par Gilles Questiaux

    Socialisme, démocratie et système politique à parti unique (réflexions en ébauche) Par Gilles Questiaux

    Ça n'empêche pas Nicolas / by Jean Lévy / 8 hours ago

    Si on reconnaît l'influence de Gramsci, on n'aura pas tort : un Gramsci restitué dans sa dimension orthodoxe.

    On a toujours martelé l’accusation : les communistes sont les fossoyeurs de la liberté. En effet, nous sommes les fossoyeurs de la liberté du capital, des capitalistes, et de leurs agents et des hommes et des femmes dont ils ont lessivés le cerveau. Et cela fait de nous des défenseurs presque exclusifs de la liberté réelle dans ce monde sur-aliéné au fric, à la marchandise et au spectacle .

    Loin que la liberté de l’individu s’arrête aux bornes de celle d’autrui, comme l’affirme la déclaration des droits de l’homme, la liberté illimité de l’argent y écrase complètement la liberté d’autrui.

    Si on veut la démocratie, il faut l’imposer aux minorités qui accaparent la puissance politique : les nobles, les riches. Sinon, on n’en aura que l’apparence.

    Il ne faut pas confondre démocratie, et régime d’assemblée. Même la démocratie éponyme, celle de Périclès, à Athènes, au Vème siècle avant Jésus Christ, où l’assemblée du peuple était toute puissante, était fondée sur la guerre, l’impérialisme et l’esclavage, et n’en était pas une.

    Tant que les partis communistes ont revendiqué et défendu le système de parti unique qui prévalait dans les pays socialistes, ils ont été de puissantes forces politiques, des contre-pouvoirs démocratiques efficaces dans les pays capitalistes, et des bornes posées par la classe ouvrière à la dictature du capital sur ces pays. Dès qu’ils ont accepté de se soumettre à l’État de droit tel qu’il est défini par le libéralisme politique leur puissance s’est évaporée.

    Les pays qui se revendiquent du socialisme méritent le titre quand ils empêchent les capitalistes étrangers ou à domicile de jouer un rôle politique.

    Cet interdit, s’il n’est pas suffisant pour préserver le socialisme, est nécessaire. Il comporte des risques mais il est inéluctable pour la maîtrise de l’échelle temporelle de la révolution de longue durée dont il est question.

    Personne n'a jamais voté pour le remplacement du féodalisme par le capitalisme, et ce ne sera pas le cas non plus quand celui-ci laissera la place. Un petit nombre de personnes ont conscience claire de ce qui est décisif, au moment du choix décisif, et même comprennent son caractère décisif.

    Le parti communiste est la forme moderne et collective du Prince de Machiavel, qui instruit ce petit nombre et le met au service de la classe prolétarienne. Le parti objectif n’est pas toujours celui qui porte ce nom, ce que chacun sait (ce serait trop simple).

    Réclamer le multipartisme, c’est réclamer le retour au capitalisme. C’est d’ailleurs tout à fait revendiqué par le discours impérialiste dominant qui tente de pousser les gens à descendre dans rue contre le socialisme au nom du pluralisme, sans autre programme.

    Mais alors demandera-t-on avec un peu d’inquiétude : quelles sont les garanties pour la liberté individuelle s’il n’y a pas de pluralisme ?

    Il n’y en a pas. Mais ces fameuses garanties n’existent en réalité nulle part : la bourgeoisie pose des règles, et lorsqu’elles ne lui conviennent plus, elle les change. L’inscription dans le marbre des libertés fondamentales des individus ne pèse pas lourd en face des intérêts matériels.

    De toute manière, la démocratie n’est pas individualiste. Son grand paradoxe dans l’histoire est que lorsqu’elle est véritable, elle est toujours aussi une dictature exercée sans faiblesse l’encontre de ses ennemis, contre les classes privilégiées de la naissance et de la fortune et contre leurs agents culturels. Ce qui explique le fait que dans toute la culture politique classique de l’Antiquité à 1848, la démocratie entendue au sens étymologique, « le pouvoir populaire », est détestée et redoutée. C’est le règne de la tourbe, de la racaille, de la canaille, de la foule puérile et cruelle de Gustave Le Bon.



    Or au contraire la démocratie reflète la prise de conscience des masses, et cela ne peut advenir qu’après avoir éliminé la puissance d'influence mécanique de l’argent qui reproduit à l’infini la foule sans conscience des aliénés.

    Un exemple particulièrement frappant de cette puissance mécanique est le développement depuis un demi-siècle du courant politique réactionnaire islamiste qui a fait couler tant de sang et encore plus d’encre, et qui n’a pu se développer dans de telles proportions, que grâce à l’injection massive de fonds pétroliers, et sous la haute protection occidentale.

    Ni les réactionnaires religieux musulmans, ni les églises affairistes évangélistes, ni les courants conservateurs de l’Église catholique, ni les partis chauvins n’ont obtenu la moindre influence par leurs mérites éthiques, ou par leurs analyses et leur compréhension du monde réel et de ses enjeux. Leur seule inspiration provient des fonds illimités de leurs donateurs, et leur seule intelligence est le martelage publicitaire à la manière de Goebbels.

    Curieusement personne ne se demande pourquoi contre toutes les lois de probabilité les résultats des élections convergent vers la constitutions de deux camps de force à peu près égale, qui obtiennent des scores très proches, de l’ordre de 50 % pour chaque camp, au lieu de présenter une variation aléatoire de résultats. Cela s’explique par la pratique concrète des partis électoraux : ils mesurent leur action à la résistance du camp d’en face, ce qui fait que chaque effort du coté "bleu" provoque une réaction similaire du coté "rouge" ; Autrement dit, ces partis sont complémentaires et participent en commun à la construction, autour d’enjeux factices ou dépassés, d’une vision purement idéologique du monde, sans prise sur le réel.

    La démocratie véritable ne résultera jamais de la confrontation électorale où le slogan anti-apartheid « one man, one vote » est retraduit « one dollar – one vote ». La démocratie en action ne provient pas de la confrontation et des compromis de clans ou de partis qui sont autant de mafias, et dont le jeu libre ferait apparaître magiquement l’intérêt général ou l’optimum politique. Il ressort au contraire du cirque électoral presque universellement pratiqué et révéré avec idolâtrie un spectacle politique complètement nul qui est le contraire parfait de la participation véritable en connaissance de cause du peuple aux décisions qui le concernent.

    Toutes les associations, des confréries mystiques aux club de supporters, prétendent partager un idéal, ou une éthique, ou pour parler avec les concepts relâchés de l’époque, « des valeurs », mais on constate que dans l’univers libéral cet affichage moralisant cède le pas aux relations concrètes qui lient entre eux les individus ambitieux qui les constituent, et dont l’ambition personnelle est souvent la seule qualité. Les organisations pluralistes ont comme objectif rationnel rien autre chose que le beefsteak de leurs adhérents. La franc-maçonnerie est l’archétype de ce fonctionnement à deux vitesses : un idéal commun fumeux à la limite de la puérilité qui recouvre des relations d’affaire et des conflits d’intérêt, avec un double recrutement de naïfs et de pourris, et de naïf qui pourrissent sur pied au fur et à mesure qu’il s’affranchissent.

    Donc l’idéal du parti communiste n’est pas de ce type. Le parti n’est pas un trafiquant d’influence qui produit des discours et des récits trompeurs mais un maître d’œuvre qui recrute des membres à l’esprit constructif, pour reconstruire le monde.
    Le parti bourgeois, par contre, (y compris le parti bourgeois d’extrême gauche) est en fait un lieu de survie tissé par des réseaux d’ordre économique, des trafics, et par des réseaux sexuels.

    Pour éviter de lasser le lecteur, concluons : le socialisme et la démocratie réelle qu’il permet et qu’il implique ne sont pas un système libéral, parlementaire, où les représentants du peuple s’insultent en public et magouillent amicalement en privé, et dont les fausses querelles peuvent malheureusement pousser les gens ordinaires à s’entre-tuer, comme hier en Yougoslavie, et aujourd'hui dans le Caucase .

    Simple question : la démocratie règne-t-elle davantage maintenant en Arménie, et en Azerbaïdjan ? Ou régnait-elle plutôt sans en avoir l’air à l’époque où ces deux pays formellement indépendants aujourd’hui qui se mènent une guerre absurde étaient deux des républiques soviétiques, au sein de l’Union, sur un pied d’égalité avec Russie ?

    Le plus mauvais gouvernement socialiste vaut mieux que la meilleure démocratie libérale, parce qu’en cette pseudo-démocratie, c’est le capital qui gouverne. Il vaut mieux être gouverné par des êtres humains que par des choses. Et ce n’est pas la montée en puissance l’Intelligence Artificielle qui va contredire à cela !

    GQ, 17 novembre

  • #2
    Ces vérités têtues qu'expose ici Gilles Questiaux ne sont pas comprises même par des
    personnes soi disant "intelligentes" mais dont le cerveau a été formaté par une intelligence
    supérieure à la leur celle des laboratoires et officines de la CIA et des médias américaines sionisés !!

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