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Vos souvenirs de la décennie noire

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  • Vos souvenirs de la décennie noire

    Bonsoir,


    Suite à une discussion avec l'ami Risk, qui avait écrit un récit qui se déroulait durant cette période,

    http://www.algerie-dz.com/forums/sho...ostcount=26356

    nous avons eu l'idée de créer ce topic, afin que chacun nous partage ses souvenirs de cette période douloureuse.


    A vos claviers ...

  • #2
    Bonsoir Explo


    Un post à la "Alfred hitchcock"....





    Je m'abonne !
    « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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    • #3
      Bonsoir PJ , j'espère que tu vas bien et que ton absence n'est pas du à qqch de negatif inchallah.

      A toi l'honneur ma chère, ma t'khellihach fi qelbek ... oeilfermé

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      • #4
        Merci Explo ,

        Je vais bien hamdoulillah

        Une absence dictée par les aléas de la vie , rien de méchant hamdoulillaH

        J''espère que tu te portes bien...





        Pour le sujet de ton thread , je n'ai pas d'anecdotes à raconter ...

        je crois avoir tout oublié ou du moins c'est ce que veut me faire croire mon cerveau

        L'oubli est un bon mécanisme de défense et j'en fais un allié ..




        A toi l'honneur cher Initiateur de ce fil de discussion ....
        « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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        • #5
          Je vais bien merci, et hamdoullah pour toi.

          De mon coté j'ai passé cette période dans une ville qui n'était pas très touchée par le terrorisme Dieu merci.

          Par contre il y'avait une jeune fille qui fait partie de ma famille et qui fréquentait un centre de formation professionnelle pour filles ou elles apprenaient la couture ou quelque chose du genre ... Un jour elle était parti à sa formation mais en fin de journée elle n'était pas revenu à la maison.

          Quelques semaines ou mois plus tard il s'est avéré que c'était les terroristes (que Dieu les maudisse) qui avaient enlevé cette fille de ce centre de formation pour en faire une esclave ...

          Nous avons été au courant de ça suit à un assaut de l'armée contre ces barbares, et ils ont pu retrouver cette fille en vie, mais sa vie était déjà quasiment détruite ...
          Dernière modification par Explo, 23 novembre 2020, 23h29.

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          • #6
            Je suis désolée pour ta cousine Explo , triste sort !

            Pareil que toi , j'étais dans une ville plus ou moins safe .


            Hâte de lire les autres ...
            « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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            • #7
              Salut l'Explorateur, PJ

              j'ai plusieurs souvenirs de cette période qui m'ont particulièrement marqué, certains sous formes de bribes, d'autres plus intenses et vivaces, comme celui de mon école primaire.

              je me souviens qu'en 96, ma grand-mère est décédée, je n'ai pas été particulièrement affecté par sa mort parce que je n'étais pas très proche d'elle, tout ce qui me vient en mémoire c'est qu'elle, allah yerhamha, nous emmenait en balade en foret pour cueillir des plantes qu'elle nous apprenait à repérer, ses passages chez nous n'étaient pas fréquents.

              ce qui me faisait de la peine surtout, c'était la souffrance de mon père, j'étais très affecté par ce qu'il endurait et ce qui me tuait, c'était mon impuissance.

              mon père avait sollicité un ami pour nous emmener à Tipasa, nous avons pris la route en plein hiver, vers 17h, très vite il faisait noir, au bout d'une heure de route environ les phares du vieux carrosse firent apparaître une silhouette, plantée au beau milieu de la route, le conducteur ralenti, et un homme est apparu du coté de mon père (passager avant), il criait d’éteindre les phares, 3ammi 3achour s'exécuta, ma mère qui était au milieu de la banquette arrière nous disait de ne pas avoir peur (nous étions 04 mômes), mais c'était vain de sa part d'essayer de nous rassurer parce que nous avions tous en tête les faux barrage.
              ils prirent les papiers de 3emmi 3achour et ceux de mon père, l'un d'eux vint de mon coté puis, se mit soudain à me crier de montrer ma tête (j'avais dans les douze ans), j'ai pris panique et mon père me pris par le colle et me tira vers la vitre avant en disant au militaire que la vitre arrière était cassée (et remplacée par un bout de contre plaquée).

              on nous laissa partir après, et nous reprîmes la route.

              là bas, c'était pas évident pour moi, j'avais déjà les symptômes d'un manque de sociabilité chronique, donc, durant ces moments de rassemblement, je me sens toujours perdu, je ne sais pas quoi faire, je tourne en rond, j'ai même simulé des pleurs pour paraître comme tout le monde.

              nous sommes revenus à la maison deux jours plus tard, je n'ai gardé aucun souvenir du retour, ni du moyen de transport qu'on a prit, j'étais juste contant de retrouver mon chez moi, et comme il était un peu tard et qu'il faisait froid, nous nous sommes immédiatement couché.

              le lendemain je suis parti à l'école (C.E.M, j'étais en 7ème année), arrivé à la cour, sentait que quelque chose n'allait pas, l'atmosphère était vraiment bizarre, j'ai aperçu quelques camarades entrain de discutailler frénétiquement, je m'empêche de les rejoindre, et je ne comprend rien à ce qu'ils racontent, eux continuent de discuter sans m’adresser la parole, et puis je demande ce qu'il y a, tous s'arrêtent et me fixent avant de me demander "comment ca qu'est ce qu'il y a" je leur explique que ma grand-mère était morte et ils se mettent tous autour de moi pour me raconter la folle histoire que tout les habitants de la cité ont vécu, ils se bousculent, se chamaillent pour avoir l'exclusivité de m'appendre que le lendemain de notre départ, des passant avaient remarqué un pick-up stationné vers l'entrée sud de la mosquée de la cité, immédiatement derrière la mosquée, à deux ou trois mètres se trouve l'immeuble de la gendarmerie, depuis laquelle, le véhicule était complètement invisible. l'un des passant pris la décision d'en informer les gendarmes, qui se sont déplacés pour vérifier.

              quelques minutes plus tard, l'info était tombée, il s'agissait d'un véhicule bourré d'explosifs.

              on me dit que le chef de brigade était entrée dans une colère noire contre ses subalterne, qu'il y avait 500 K d'explosifs, il y'en avait même parmi mes copains qui ont senti une odeur bizarre en passant près du véhicule pour rejoindre le C.E.M, à une vingtaine de mètres de l'engin (il faut comprendre que ma cité, avait une disposition particulière, tout au nord, il y a le Lycée, puis arrive mon école primaire) et tout au sud, avant l'extension de la cité, il y avait la brigade de la gendarmerie, la mosquée, à coté de laquelle, se trouvait à l'époque le dispensaire, et enfin le C.E.M).

              je ne connais pas les détails officiels, y avait t-il vraiment 500 KG d'explosifs?, mais en rentrant à la maison à midi, ma mère qui était sur le palier entrain de discuter avec la voisine, nous apprit que la bombe aurait balayé la mosquée, la brigade, le CEM et la moitié de la cité.

              plus tard (en 8ème année) je fit la connaissance de celui qui est devenu par la suite, mon meilleur ami, un jour il me parla de leur déménagement (ils sont originaires de Sétif), et les pauvres, ils sont venus un jour avant l'affaire de la voiture piégée, c'est à dire que le lendemain de leur arrivée, ils ont été accueilli par ca, leur père était résolu à repartir et revendre l'appartement.
              La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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              • #8
                Mes 3 enfants ne dépassaient pas les 3 pommes à cette époque.
                Chaque matin, avant de sortir (pour gagner de quoi les nourrir), alors qu'ils dormaient, je leur filais à chacun une bise d'adieu car à chaque sortie de chez moi le matin, je ne savais pas si j'allais revenir...

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                • #9
                  nous avons eu l'idée de créer ce topic, afin que chacun nous partage ses souvenirs de cette période douloureuse.
                  Non je m'interdis de remuer le couteau dans la plaie , ceux qui ont vécu cette période connaissent trés bien ce qui s'est passé , pas besoin de dessin , à mon avis il est indécent d'ouvrir ce sujet par respect aux familles qui ont perdu les leurs dans cette tragédie et que le peuple a juré de ne plus jamais se reproduire inchallah
                  Dernière modification par ACAPULCO, 24 novembre 2020, 15h06.
                  Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
                  (Paul Eluard)

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                  • #10
                    Les atrocités , les vécus, les peurs, ...ancrées dans nos mémoires traumatisées sont suffisants ! ! !

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                    • #11
                      Bonjour Explo, et le monde


                      Je ne vais pas trop m'étaler car j'ai du pain sur la planche :22: , mais je peux te dire que mon cerveau est tres sélectif vis-à-vis de cette période, je sais que j’ai vu des choses mais je ne me rappelle plus de ceux qui était insoutenables.

                      Ma mère me suppliait de prendre un foulard avec moi au cas où, je refusais catégoriquement, lui disant que si je fais ça genre nkhaf men des chiens comme eux alors que je n’ai pas peur de Dieu c’est ça ? ( alors qu’on sait que beaucoup de filles mssaken voilées se faisaient enlever surtout dans les petites villes éloignées,

                      Mais je prenais avec moi de gros ciseaux de couturière enfuit entre mes livres en guise d’arme lol

                      Des histoires ou j ai été au milieu de balles entre ninja et terro , de justesse passée avant une explosion de bombe, une bombe dans le train heureusement balancée par un jeune héro alors que le salopard habillé ‘’ normal ‘’ c’était enfuit en laissant le sac dès que le train allait redémarrer .. et bien d’autres.



                      J'avais vu la terreur dans les yeux de la famille de l’épouse à mon oncle, alors que j’étais chez ma grand-mère, ils sont venus se réfugier au milieu de la nuit de Bouzeréah à Belcourt, dans une voiture oui mais pieds nus et jeba , il y avait une attaque nocturne et ils ont pu s’échapper in extremis alors que la moitié de leur village était abattu �� la frayeur dans les yeux de ces jeunes filles …

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                      • #12
                        Salut les amis

                        C'est triste Explo pour la fille :/

                        Ana qaloili.. ils rentraient carrément dans les classes et ils choisissent les filles.. en dehors des villes

                        J'ai beaucoup d'histoires sur cette période.. :/


                        Ce qui me vient à l'esprit maintenant, c'est la fois où on a parlé à des terros ma copine et moi

                        Alors une fois en rentrant de l'école.. on a croisé sur notre chemin, deux hommes, ils avaient l'air égarés.. y'avait un qui tenait une rame de papier.. .et je ne les avais jamais croisé auparavant.. alors ils nous on demandé la localisation de la mosquée du quartier.. ma copine a commencé à rire et a blaguer sur eux comme quoi comment se fait t'il qu'ils ne connaissent pas la mosquée.. et là un a péter un câble et il a dit à ma copine.." choufi, tbal3i fomek sinon wallah habba lerras!.." il nous a montré son revolver.. et
                        l'autre homme lui a barré la voie en lui disant " riyeh wach bik!!!" ababaa on est parti en courant..

                        Après on a trouvé les fameuses moulsaqat sur les murs de la mosquée..

                        Ou khali khali.. mardona..
                        PEACE

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                        • #13
                          les faits saillants de cette décénie noire: au moment où des algériens étaient lâchement assasinés par centaines, d'autres algériens s'enrichissaient par centaines de milliards. est ce juste une coincidence ?

                          Allah yarham elli matou

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                          • #14
                            Vos souvenirs de la décennie noire
                            Non, il ne faut pas en parler par respect aux morts, aux disparus et mutilés.
                            J'espere que mon pays ne connaitra plus jamais un drame pareil.
                            Positivons et allons de l'avant.

                            Bonne journée à vous les confinés et les autres.

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                            • #15
                              J'espere que mon pays ne connaitra plus jamais un drame pareil.

                              Il est bon de l'espérer mais je pense le contraire!!!
                              Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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