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188ème anniversaire de la création de l’Etat Algérien par l’Emir Abdelkader: l’unité nationale comme message éternel

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  • 188ème anniversaire de la création de l’Etat Algérien par l’Emir Abdelkader: l’unité nationale comme message éternel

    188ème anniversaire de la création de l’Etat Algérien par l’Emir Abdelkader: l’unité nationale comme message éternel



    algerie54.com
    Par Mehdi Messaoudi -26 novembre 2020



    188ème anniversaire de la création de l'Eta algérien par l'Emir Abdelkader: l’unité nationale comme message éternel
    L’allégeance prêtée à l’Emir Abdelkader il y a 188 ans, est une occasion pour remémorer “le message éternel” tant prôné par l’Emir depuis la création de l’Etat algérien, en l’occurrence “l’unité nationale”, a affirmé sa descendante Zehour Assia Boutaleb, Secrétaire générale (SG) de la Fondation hyponyme, à la veille de l’anniversaire célébrant cet évènement marquant dans l’histoire de l’Algérie.

    “L’unité nationale que l’Emir a défendue puise sa force de l’attachement du peuple algérien à ses constantes nationales. Cette unité demeurera éternelle car elle a été soigneusement portée par les générations qui n’ont pas hésité à prendre les armes dès le début de la résistance populaire contre le colonisateur français”, a déclaré Mme Boutaleb dans un entretien à l’APS. Parmi les étapes marquantes de l’histoire de l’Algérie, l’allégeance à l’Emir Abdelkader, le 27 novembre 1832, sous l’arbre mythique de Derdara à Ghris dans la wilaya de Mascara, suivie d’une seconde allégeance, celle du 4 février 1833, prêtée dans la mosquée de Sidi Hacène, toujours à Ghris, à l’issue de la tenue d’un Conseil général auquel ont assisté des délégations de notables, chefs de tribus et de la population.

    Selon Mme. Boutaleb, l’unité nationale que l’Emir a défendue puise sa force de l’attachement du peuple algérien à ses constantes nationales. Cette unité demeurera éternelle car elle a été soigneusement portée par les générations qui n’ont pas hésité à prendre les armes dès le début de la résistance populaire contre le colonisateur français.

    Le message de l’Emir a été, depuis, préservé jusqu’au déclenchement de la Guerre de libération nationale et continue à être mis en valeur aujourd’hui dans le cadre de l’Algérie nouvelle, a-t-elle souligné.

    En sa qualité de SG de la Fondation de l’Emir et plus particulièrement en tant que sa descendante, Mme. Boutaleb a jugé nécessaire de consacrer la journée du 27 novembre à l’Emir Abdelkader, date à laquelle “l’Algérie avait commencé à affronter les forces de l’occupation en tant qu’Etat à part entière qui n’appartenait plus à la Porte des canons ou Topkapi, autrement dit à l’empire ottoman”.L’histoire de l’Emir est intrinsèquement liée au passé de l’Algérie et devra être écrite en dorure, en ce sens que Nasreddine, comme l’appelait son père Mahieddine, s’est acquitté de la noble mission de “défendre l’islam et l’Algérie contre un Etat qui s’adonnait à l’expansion du christianisme par tous les moyens”.

    D’où l’idée de l’Emir de porter “un drapeau vert et blanc frappé du signe d’une main, en allusion au verset + la main d’Allah est au-dessus de leurs mains+”, a-t-elle fait savoir.

    Passant en revue les hauts faits de l’Emir Abdelkader, Mme Boutaleb a rappelé que son aïeul avait combattu la France, 17 années durant, “menant 116 batailles contre 122 généraux français, 16 ministres français de la Guerre et 5 des fils du Roi Louis- Philippe”. Rien que pendant la bataille de la Mecta, l’armée de l’Emir Abdelkader a réussi à tuer 1.500 français.

    Parallèlement à sa guerre contre le colonisateur français, l’Emir et son armée de près de 1.200 moudjahid avaient été attaqués, en 1847, par l’armée du Sultan du Maroc constituée de 55.000 soldats. A son retour en Algérie, 125.000 soldats français l’attendaient.

    Mme Boutaleb qui a salué la grandeur de l’Emir Abdelkader “descendant du noble prophète de l’Islam” et qui est “parmi les cents grandes personnalités ayant changé le cours de l’Histoire”, a demandé à ce que l’on préserve son histoire et ses mémoires de “la falsification et de la profanation”, étant un symbole national, a-t-elle soutenu.

    Fustigeant “les ignorants” qui méconnaissent la valeur de l’Emir Abdelkader, “cet homme de religion tolérant et défenseur des droits de l’Homme”, Mme Boutaleb a rappelé “ses hautes valeurs morales dans son traitement des prisonniers de guerre Français et sa protection des chrétiens en Syrie en 1860”.

    Répondant, par ailleurs, à la prétendue appartenance de l’Emir à la franc-maçonnerie, Mme Boutaleb dira que l’Emir Abdelkader avait été destinataire de messages de félicitations de la part de plusieurs Etats et institutions internationales, entre autres, la franc-maçonnerie dont l’émir ignorait même l’existence.

    A ce propos, Mme Botaleb explique que les représentants de la franc-maçonnerie ont présenté leur organisation comme caritative, ce à quoi l’émir répondit “Nous œuvrons tous pour le bien”. Une réponse qui a été exploitée par la même organisation qui y a vu “une occasion pour accéder au Machrek”.

    Rappelant que l’Emir ne s’intéressait point aux postes de responsabilités qui lui avaient été offerts, la SG de la Fondation a fait savoir que les anglais et les français voulaient le nommer Sultan des arabes. “Après avoir accompli le petit Djihad, il me reste le grand Djihad, celui du savoir et de la plume”, a-t-il répondu à ce propos.

    Conscient de l’importance de la justice pour l’édification de l’Etat, l’Emir Abdelkader procéda à la nomination du Kadi El Hamdouchi et bien d’autres juste après la déclaration d’allégeance à la mosquée de Mascara.

    Porteur d’un projet culturel visant la généralisation de l’éducation parmi les algériens, l’Emir Abdelkader a œuvré à la collecte des manuscrits dans l’objectif de construire une bibliothèque maghrébine. Il a également encouragé ses soldats à l’apprentissage ainsi que la transcription du saint Coran.

    En dépit des conditions difficiles que traversait la résistance, l’Emir a consacré l’accès gratuit à l’éducation et assuré une bourse aux étudiants pour les encourager dans leur quête du savoir.

    La “Zmalet”, ville fondée par l’Emir Abdelkader, fut une capitale de la culture et un modèle d’assimilation inégalé traduisant ainsi la vision de l’Emir sur le vivre-ensemble, le système civique et l’unité nationale.
    Dernière modification par wahrani, 27 novembre 2020, 17h52.

  • #2
    L'Émir Abdelkader : apôtre de la fraternité

    Effectivement l’Emir Abdelkader est “descendant du noble prophète de l’Islam”. Le créateur de l’État algérien.
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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    • #3
      algerie54.com
      site epingle comme nid des doubabs electroniques

      wach la badissiya novembaria le retour

      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Un gros mythe...
        Toutes les nations ont leur mythe, l'Émir Abdelkader est plus que mythe, question nationalisme...
        Un mythe qui a fini très mal.

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        • #5
          et qui s'est rendu à l'ennemi....un vrai mythe

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          • #6
            L'émir parti de rien , a mené pendant des années la vie dure aux envahisseurs , quand les autorités en place ( Ottomans ) ont baissé les mains , Quand un royaume voisin qui se dit millénaire a abdiqué sans tirer une cartouche et en un seul jour , Quand cette meme puissance colonisatrice a préféré se soumettre aux allemands que de les combattre .
            Ce n'est pas Algérie 54 qui le dit , c'est l'histoire .

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            • #7
              Effectivement l’Emir Abdelkader est “descendant du noble prophète de l’Islam”. Le créateur de l’État algérien.
              Pourquoi pas de la cuisse de Jupiter pendant qu'on y est ? ...

              Ou alors lui-même un prophète qui s'ignore!...

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              • #8
                Savant musulman et soufi, il se retrouve de façon inattendue à mener une campagne militaire. Il constitue un groupement de populations de l'ouest algérien qui, pendant de nombreuses années, résistent avec succès contre l'une des armées les plus avancées d'Europe. Son respect constant pour ce qu'on appelle désormais les droits de l'homme, surtout en ce qui concerne ses opposants chrétiens, suscite une admiration généralisée, son intervention cruciale pour sauver la communauté chrétienne de Damas d'un massacre en 1860, lui amène des honneurs et des récompenses du monde entier. En Algérie, ses efforts pour unifier le pays contre les envahisseurs extérieurs le voient salué et qualifié de « Jugurtha moderne »1 et sa capacité à combiner autorité religieuse et politique, le conduit à être acclamé comme « prince parmi les saints, et saint parmi les princes »2.

                wikipédia

                Abdelkader naît près de la ville de Mascara en 18084, d'une famille de l'aristocratie religieuse originaire du Rif selon l'encyclopédie Larousse5. Son père, Mahieddine (ou « Muhyi al-Din ») al-Hasani, est un mouqaddam dans une institution religieuse affiliée à la confrérie soufie Qadiriyya6 et revendique une descendance de Mahomet, via les Idrissides7. Abdelkader est donc un chérif, et a le droit d'ajouter à son nom honorifique d'el-Hassani (« descendant d'al-Hasan »)6.

                Il grandit dans la zaouïa de son père qui, au début du xixe siècle, est le centre d'une communauté florissante sur les bords de la rivière de l'Oued el Hammam. Comme les autres étudiants, il reçoit une éducation traditionnelle en théologie, jurisprudence et grammaire ; il est dit qu'il savait lire et écrire à l'âge de cinq ans. Enfant doué, Abdelkader réussit à réciter le Coran par cœur à l'âge de 14 ans, recevant ainsi le titre de hafiz. Un an plus tard, il est allé à Oran pour poursuivre ses études6. Il est un bon orateur et peut exciter ses pairs avec poésies et diatribes religieuses8.

                En 1825, il part avec son père faire le pèlerinage à La Mecque. Là-bas, il rencontre l'Imam Chamil ; les deux discutent longuement de différents sujets. Il se rend également à Damas et à Bagdad, et visite les tombes de musulmans notables, tels que Ibn Arabi et Abdelkader al-Jilani, appelé El-Djilali en Algérie et sera enterré à côté de sa tombe. Cette expérience cimente son enthousiasme religieux. Sur le chemin du retour, il est impressionné par les réformes menées par Méhémet Ali en Égypte. Il revient à sa patrie quelques mois avant l'arrivée des Français.

                wikipédia

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                • #9
                  Premiers succès (1830-1837)
                  En 1830, Alger est prise par la France ; la domination coloniale française sur la régence d'Alger supplante la domination des deys. Il y avait beaucoup de ressentiments refoulés contre les Ottomans lorsque les Français sont arrivés, et en raison de nombreuses rébellions au début du xixe siècle, le territoire est trop divisé pour s'opposer efficacement aux Français. Lorsque l'armée française arrive à Oran en janvier 1831, le père d'Abdelkader est chargé de mener une campagne de harcèlement8. Mahieddine appelle au jihad, et son fils et lui participent aux premières attaques sous les murs de la ville6.


                  Traité Desmichels conclu à Oran le 26 février 1834 entre la France et Abdelkader.
                  C'est à ce moment qu'Abdelkader apparaît au premier plan. Lors d'une réunion des tribus de l'ouest, à l'automne de 1832, il est élu émir, ou commandeur des croyants (suite au refus de son père d'occuper ce poste, au motif qu'il est trop vieux), l'assemblée choisit avec enthousiasme Abd el-Kader comme sultan : le jeune chef se contente, en fait, du titre d'émir, car il reconnaît comme son père la suprématie du sultan du Maroc 9. Le poste est confirmé cinq jours plus tard à la grande mosquée de Mascara. En un an, grâce à une combinaison de raids punitifs et de politique prudente, Abdelkader réussi à unir les tribus de la région, et à rétablir la sécurité - sa zone d'influence couvre désormais toute la province d'Oran6. Le général français Louis Alexis Desmichels, commandant en chef local, voit Abdelkader comme le représentant principal de la région pendant les négociations de paix et, en 1834, il signe le traité Desmichels, qui cède presque complètement le contrôle de la province d'Oran à Abdelkader8. Pour les Français, c'est une manière d'établir la paix dans la région tout en confinant Abdelkader à l'ouest ; mais son statut de co-signataire contribue beaucoup à l'élever aux yeux des Berbères et des Français10.

                  Utilisant ce traité comme une base de départ, il impose sa domination sur les tribus du Chelif, de Miliana et Médéa8. Le haut commandement français, mécontent de ce qu'il considère maintenant comme les termes défavorables du traité de Desmichels, rappelle le général Desmichels et le remplace par le Général Trézel, ce qui provoque une reprise des hostilités. Les guerriers tribaux d'Abdelkader rencontrent les forces françaises en juillet 1834 lors de la bataille de la Macta, où les Français subissent une défaite inattendue6. La France réagit en intensifiant sa campagne de pacification et, sous de nouveaux commandants, les Français remportent plusieurs rencontres importantes, dont la bataille de la Sikkak. Mais l'opinion politique en France devient ambivalente envers l'Algérie, et lorsque le général français Thomas Robert Bugeaud est déployé dans la région en avril 1837, il est « autorisé à utiliser tous les moyens pour inciter Abd el-Kader à faire des ouvertures de paix. »11. Le résultat, après de longues négociations, est le traité de la Tafna, signé le 30 mai 1837. Ce traité donne encore plus de contrôle sur les parties intérieures de l'Algérie à Abdelkader, mais avec la reconnaissance du droit de la France à la souveraineté impériale. Abdelkader prend ainsi le contrôle de tout Oran et étend son influence à la province voisine de Titteri, et au-delà8.

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                  • #10
                    Nouvel État
                    Article connexe : État d'Abdelkader.
                    La période de paix qui suit le traité de la Tafna profite aux deux parties et l'émir Abdelkader en profite pour consolider un nouvel État fonctionnel, avec pour capitale Tagdemt. Il minimise son pouvoir politique, refusant à plusieurs reprises le titre de sultan et s'efforçant de se concentrer sur son autorité spirituelle12. L'État qu'il crée est largement théocratique et la plupart des postes d'autorité sont occupés par des membres de l'aristocratie religieuse ; même l'unité principale de la monnaie est appelée le muhammadiyya, d'après le prophète13.


                    Carte de l'État d'Abdelkader entre 1836 et 1839.
                    Sa première action militaire est de se déplacer vers le sud dans le Sahara et at-Tijini. Ensuite, il se déplace vers l'Est jusqu'à la vallée du Chelif et du Titteri mais le Bey de Constantine, Hadj Ahmed, lui oppose résistance. En d'autres cas, il fait massacrer les Kouloughlis de Zouatna pour avoir soutenu les Français. À la fin de 1838, son règne s'étend à l'Est jusqu'à la Kabylie, au sud jusqu'à Biskra et à la frontière marocaine8. Il continue à se battre à Tijini et assiège sa capitale à Aïn Mahdi pendant six mois, finissant par la détruire.

                    Un autre aspect d'Abdelkader qui l'aide à diriger son État naissant est sa capacité à trouver et à utiliser de bons talents, indépendamment de sa nationalité. Il emploie des juifs et des chrétiens sur le chemin de la construction de sa nation. L'un d'eux est Léon Roches8. Son approche à l'armée est d'avoir une troupe permanente de 2 000 hommes soutenue par des volontaires des tribus locales. Il place dans les villes de l'intérieur, des arsenaux, des entrepôts et des ateliers où il stocke des objets à vendre pour les achats d'armes venant d'Angleterre. Grâce à sa vie frugale (il vit dans une tente), il enseigne à son peuple la nécessité de l'austérité et à travers de l'éducation, il leur enseigne des concepts tels que la nationalité et l'indépendance8.

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                    • #11
                      Fin de la nation

                      Peinture de l'expédition des portes de fer, en Kabylie.
                      La paix prend fin lorsque le duc d'Orléans, ignorant les termes du traité de la Tafna, dirige une force expéditionnaire qui franchit les portes de fer. Le 15 octobre 1839, Abdelkader attaque les Français alors qu'ils colonisent les plaines de la Mitidja, et les met en déroute. En réponse, les Français lui déclarent officiellement la guerre le 18 novembre 183914. Les combats s'embourbent jusqu'à ce que le général Thomas Robert Bugeaud retourne en Algérie, cette fois en tant que gouverneur général, en février 1841. Abdelkader est initialement encouragé à entendre que Bugeaud, le promoteur du Traité de la Tafna, revenait ; mais cette fois, la tactique de Bugeaud serait radicalement différente. Cette fois-ci, son approche est celle de l'annihilation, avec la conquête de l'Algérie comme finalité8 :

                      Abdelkader est efficace en pratiquant la guérilla et, pendant une décennie, jusqu'en 1842, remporte de nombreuses batailles. Il signe souvent des trêves tactiques avec les Français, mais celles-ci ne durent pas. Sa base de pouvoir est dans la partie occidentale de l'Algérie, où il réussit à unir les tribus contre les Français. Il est connu pour sa chevalerie ; à une occasion, il libère ses captifs français simplement parce qu'il n'a pas assez de nourriture pour les nourrir. Au cours de cette période, Abdelkader fait preuve de leadership politique et militaire et agit comme un administrateur compétent et un orateur persuasif. Sa foi fervente dans les doctrines de l'Islam est incontestée.

                      Jusqu'au début de 1842, la lutte est en sa faveur. Cependant, la résistance est réprimée par le maréchal Bugeaud, en raison de l'adaptation de Bugeaud à la tactique de guérilla utilisée par Abdelkader. Abdelkader frappe vite et disparait dans le terrain avec l'infanterie légère. Cependant, les Français augmentent leur mobilité. Les armées françaises répriment brutalement la population indigène et pratiquent une politique de la terre brûlée dans la campagne pour forcer les habitants à mourir de faim afin de déserter leur chef. En 1841, ses fortifications sont presque détruites, et il est forcé d'errer à l'intérieur d'Oran. En 1842, il perd le contrôle de Tlemcen et ses lignes de communication avec le Maroc ne sont pas efficaces. Il réussit à passer la frontière au Maroc pour un sursis, mais les Français battent les Marocains à la bataille d'Isly8. Il quitte le Maroc et peut continuer le combat contre les Français, en prenant Sidi Brahim, à la bataille de Sidi-Brahim en septembre 18458. En 1846, il opère sa jonction avec les Kabyles et n'est repoussé vers le Maroc qu'avec de grandes difficultés5.

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                      • #12
                        Capitulation

                        Représentation artistique de la capitulation d'Abdelkader en 1847.
                        Abdelkader est en fin de compte contraint de se rendre. Son échec à obtenir le soutien des tribus de l'Est, à l'exception des Berbères de l'ouest de la Kabylie et de la coalition formée par les Ouled Sidi Abid, contribue à l'étouffement de la rébellion, et un décret d'Abd al-Rahman du Maroc, après le traité de Tanger, bannit l'émir de tout son royaume13. Le 21 décembre 1847, Abdelkader se rend au général Louis de Lamoricière en échange de la promesse qu'il serait autorisé à aller à Alexandrie ou à Acre8. Il a commenté sa propre reddition avec les mots : « Et Dieu défait ce que ma main a fait » (bien que cela soit probablement apocryphe). Sa demande est acceptée et, deux jours plus tard, sa reddition est rendue officielle au gouverneur général français d'Algérie, Henri d'Orléans, duc d'Aumale, auquel Abdelkader remet symboliquement son cheval de bataille13. En fin de compte, cependant, le gouvernement français refuse d'honorer la promesse du général de Lamoricière : Abdelkader est envoyé en France et, au lieu d'être autorisé à être conduit en Orient, est gardé en captivité8,13.

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                        • #13
                          Emprisonnement et exil

                          Tombe au château d'Amboise, de 27 membres de la suite d'Abdelkader morts durant son séjour en ce lieu, dont l'une de ses femmes, un de ses frères, et deux de ses enfants.
                          Abdelkader, sa famille et ses fidèles furent détenus en France, d'abord au fort Lamalgue à Toulon, puis à Pau, et en novembre 1848, ils furent transférés au château d'Amboise8.

                          Le conditionnement humide du château conduit à la détérioration de la santé, ainsi qu'au moral de l'émir et de ses partisans, et son destin devient une cause célèbre dans certains cercles littéraires. Plusieurs personnalités, dont Émile de Girardin et Victor Hugo, demandent plus de précisions sur la situation de l'émir. Le futur premier ministre, Émile Ollivier, mène une campagne d'opinion publique pour sensibiliser le public à son sort. Il y a aussi une pression internationale. Lord Londonderry (dit George Vane-Tempest, 5e marquis de Londonderry) rend visite à Abdelkader à Amboise, et écrit par la suite au président de l'époque, Louis Napoléon Bonaparte (qu'il a connu lors de l'exil de ce dernier en Angleterre) pour faire appel à la libération de l'émir13.


                          Napoléon III rend la liberté à l'émir Abd el-Kader, tableau par Ange Tissier (1861).
                          Louis-Napoléon Bonaparte (plus tard l'empereur Napoléon III) est un président relativement nouveau, arrivé au pouvoir à la révolution de 1848 alors qu'Abdelkader est déjà emprisonné. Il tient à rompre avec plusieurs politiques du régime précédent, et la cause d'Abdelkader en fait partie13. Finalement, le 16 octobre 1852, Abdelkader est libéré par l'Empereur et reçoit une pension annuelle de 100 000 francs15, en prêtant serment de ne plus jamais fomenter de troubles en Algérie. Il s'installe alors à Bursa, aujourd'hui en Turquie, et déménage en 1855 dans le district d'Amara à Damas. Cette année-là, il écrit une Épître aux Français, dans laquelle il déclare : « Les habitants de la France sont devenus un modèle pour tous les hommes dans le domaine des sciences et du savoir16. ». Il se consacre de nouveau à la théologie et à la philosophie et compose un traité philosophique dont une traduction française est publiée en 1858 sous le titre de Rappel à l'intelligent. Avis à l'indifférent17. Il écrit un article sur le cheval barbe, traitant également de l'origine des Berbères18.

                          Pendant son séjour à Damas, il se lie d'amitié avec Jane Digby, ainsi qu'avec Richard Francis Burton et Isabel Burton. La connaissance du soufisme et l'habileté linguistique d'Abdelkader lui font gagner le respect et l'amitié de Burton. Sa femme Isabel le décrit comme suit : « Il s'habille uniquement en blanc … enveloppé dans l'habituel burnous enneigé … si vous le voyez à cheval sans le savoir être Abdelkader, vous le feriez sortir … il a le siège d'un gentleman et d'un soldat. Son esprit est aussi beau que son visage19. »

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                          • #14
                            Émeutes anti-chrétiennes de 1860
                            Article connexe : Massacre de Damas (1860).

                            Tableau représentant l'émir Abdelkader, protégeant les chrétiens à Damas en 1860, lors des massacres commis par les Druzes.
                            En juillet 1860, le conflit entre les Druzes et les maronites du mont Liban s'étend à Damas, et les Druzes locaux attaquent le quartier chrétien, tuant plus de 3 000 personnes. Abdelkader prévient auparavant le consul de France ainsi que le concile de Damas que la violence est imminente ; quand le conflit a finalement éclaté, il abrite un grand nombre de chrétiens, y compris les chefs de plusieurs consulats étrangers ainsi que des groupes religieux tels que les sœurs de la Miséricorde, dans sa maison, en sécurité. Ses fils aînés sont envoyés dans les rues pour offrir à tous les chrétiens un abri contre la menace, sous sa protection, et il est dit par beaucoup de survivants, qu'Abdelkader lui-même a joué un rôle essentiel dans leur sauvetage.

                            « Nous étions consternés, nous étions tous convaincus que notre dernière heure était arrivée […]. Dans cette attente de la mort, dans ces moments d'angoisse indescriptibles, le ciel nous a envoyé un sauveur! Abd el-Kader est apparu, entouré de ses Algériens, une quarantaine d'entre eux. Il était à cheval et sans armoieries : sa belle figure calme et imposante contrastait étrangement avec le bruit et le désordre qui régnaient partout.
                            - Le Siècle, 2 août 186920 »


                            Cadeau d'Abraham Lincoln à l'émir Abdelkader.
                            Les rapports publiés en Syrie, alors que les émeutes se sont calmées, soulignent le rôle prééminent d'Abdelkader, suivi d'une reconnaissance internationale considérable. Le gouvernement français augmente sa pension à 150 000 francs, et lui confère la grande croix de la légion d'honneur21 ; il reçoit également de la Grèce, la grande croix du Sauveur, l'ordre de la Médjidié 1re classe de Turquie, et l'ordre de Pie IX du Vatican14. Abraham Lincoln lui envoie une paire de revolvers incrustés (maintenant exposés dans le musée d'Alger) et la Grande-Bretagne, un fusil de chasse incrusté d'or. En France, l'épisode représente l'aboutissement d'un revirement remarquable, d'être considéré comme un ennemi de la France durant la première moitié du xixe siècle, et de devenir un « ami de la France » après être intervenu en faveur des chrétiens persécutés22,23,24,25,26,27,28.

                            En 1865, il visite Paris à l'invitation de Napoléon III, et est accueilli avec un respect tant officiel que populaire. En 1871, lors de la révolte des Mokrani en Algérie, il renie un de ses fils qui a tenté de soulever les tribus autour de Constantine8. Il écrit Rappel à l'intelligent, avis à l'indifférent.

                            Abdelkader meurt à Damas le 26 mai 1883, et est enterré près du grand soufi Ibn Arabi, à Damas.

                            Son corps est retrouvé en 1965, et se trouve maintenant au cimetière d'El Alia, à Alger. Le transfert de ses restes fait l'objet d'un film, intitulé Poussières de Juillet, réalisé en 1967 par Kateb Yacine et M'hamed Issiakhem29, unique collaboration entre ces deux figures de la modernité artistique et littéraire algérienne. Ce transfert est controversé, car Abdelkader a clairement voulu être enterré à Damas, avec son maître Ibn Arabi.

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                            • #15
                              Héritage et image

                              La place de l'Émir-Abdelkader, à Alger.
                              Dès le début de sa carrière, Abdelkader inspire de l'admiration, non seulement de l'intérieur de l'Algérie, mais aussi des Européens, même en combattant contre les forces françaises. La « généreuse pré-occupation, la tendre sympathie » qu'il montre à ses prisonniers de guerre est « presque sans parallèle dans les annales de la guerre »30, et il prend soin de respecter la religion privée des captifs.

                              En 1843, le maréchal Soult déclare qu'Abdelkader est l'un des trois grands hommes vivants sur terre ; les deux autres, l'Imam Shamil et Méhémet Ali d'Égypte, sont aussi musulmans31. Il est actuellement respecté, comme l'un des plus grands de son peuple8.

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