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    Documents exclusifs. Daelim, cette société sud-coréenne qu’un puissant lobby algérien veut lui offrir un marché de 6 milliards de dollars

    ALGERIEPART PLUS


    27 NOVEMBER 2020

    L’Algérie a toujours fait rêver les grosses entreprises sud-coréennes. Comme Samsung, Hyundai ou Daewoo, le groupe sud-coréen Daelim a rêvé de s’épanouir en Algérie en exploitant les perspectives prometteurs de ce marché en offrant en contrepartie son savoir-faire. Le groupe DAELIM fait partie des champions de l’économie sud-coréenne. A travers ses multiples filiales, son chiffre d’affaires avoisine les 25 milliards d’euros. Présent dans plusieurs secteurs comme le BTP ou l’industrie des motos, le sud-coréen DAELIM est également très réputé dans le secteur de la pétrochimie avec sa filiale DAELIM INDUSTRIAL CO., LTD. Cette dernière se retrouve, d’ailleurs, au coeur d’un immense projet suspect en Algérie. Un projet de près de 6 milliards qui attise les convoitises des lobbys les plus sombres du régime algérien. Explications.

    De tous les groupes sud-coréens présents en Algérie, Daelim est certainement le groupe le plus discret. Son plus gros projet en Algérie, et le seul de taille considérable pour le moment, est celui de la centrale électrique de Kaïs, 30 km du chef-lieu de wilaya de Khenchela. En février 2014, ce groupe sud-coréen a remporté un contrat pour un projet de 610 millions de dollars pour la construction d’une centrale électrique à cycle combiné à Kaïs, dans la wilaya de Khenchela. Pour réaliser ce projet, Daelim INDUSTRIAL CO., LTD s’est allié à un groupe sud-coréen GS Engineering & Construction. Ce projet a été attribué par la Société algérienne de production de l’électricité (SPE), filiale du groupe public Sonelgaz, le 19 février 2014 dans le cadre de la construction de six centrales électriques pour un montant cumulé de 4 milliards de dollars. La puissance de ces centrales varie entre 1200 et 1600 MW.

    DAELIM/GS s’est engagé à réaliser cette future centrale électrique au bout d’un délai de 28 mois, soit 3 ans et deux mois, comme il est stipulé dans le contrat signé par les deux compagnies sud-coréennes avec la Compagnie de l’Engineering de l’Electricité et du Gaz (CEEG), filiale du Groupe Sonelgaz, le maître d’ouvrage de ce projet. A l’époque, la CEEG était dirigée par un certain Mohamed Arkab, l’homme qui deviendra ministre de l’Energie entre avril 2019 jusqu’au 25 juin 2020.

    Force est de constater que ce projet n’est toujours pas encore finalisé alors que nous sommes à la fin de l’année 2020 ! Le projet a provoqué une énorme surévaluation et les coûts du retard ont fait en sorte que cette future centrale électrique va coûter au-delà du 1 milliard de dollars alors qu’initialement, elle ne devait pas dépasser les 610 millions de dollars. Pis encore, les sud-coréens ont fait l’objet de plusieurs plaintes et protestations soulevées par des élus locaux de la wilaya de Khenchela et des entrepreneurs sous-traitants qui ont recouru à la justice pour réclamer le paiement de plusieurs de leurs factures comme le démontrent les documents en notre possession. Le consortium sud-coréen travaille avec plusieurs sous traitants : Deux sociétés chinoises (ELECO et Sinocont), et trois entreprise nationales : Inerga (filiale de Sonelgaz), Metal Mind et Etterkib.

    Depuis le début de ce chantier, les relations entre les travailleurs algériens, chinois et sud-coréens ont été très tendus et des conflits ont éclaté ouvertement provoquant des arrêts répétitifs des travaux. Fin octobre 2017, les travailleurs algériens mobilisés au niveau du chantier de cette future centrale électrique ont fait une grève pour dénoncer la précarité de leurs conditions de travail. Les travailleurs algériens avaient exigé la rémunération par effet rétroactif des heures supplémentaires qui excèdent les 40 heures par semaine, la revalorisation du salaire de base et l’alignement de la rémunération entre les travailleurs locaux et les étrangers (les Coréens, et les Chinois) et la fin des discriminations dans l’hébergement et la restauration. Les grévistes ont pointé du doigt également le non-respect du code de travail algérien par la multinationale sud-coréenne en ce qui concerne les heures de travail par semaine ainsi que les jours de récupération.

    Le malaise a longtemps plané autour du projet géré par DAELIM et son partenaire GS. La mauvaise gestion des managers sud-coréens a failli provoquer une tragédie fin août 2018 lorsqu’une tentative de suicide a été évitée de justesse sur le chantier de la future centrale électrique. Un employé, père de cinq enfants, qui avait voulu se jeter du haut d’une construction au sein de l’entreprise. L’employé se plaignait de harcèlement moral par son employeur. Finalement, après une longue phase de négociations et de dialogue, l’homme avait renoncé à son projet. A la suite de cet incident, les employés, inquiets, avaient dénoncé un malaise profond qui règne dans cette entreprise étrangère depuis plus de trois ans.

    Quelques semaines plus tard, le groupe des députés indépendants saisis directement l’Assemblée Populaire et Nationale (APN) pour dénoncer les dérapages autour de ce projet de la centrale électrique de Kais à Khenchela comme le démontrent les documents exclusifs obtenus par nos soins au cours de nos investigations. Les méthodes de travail et les dérives de la compagnie sud-coréenne DAELIM Industrial ont été ouvertement dénoncées au parlement algérien par des députés indépendants de la wilaya de Khenchela.

    Recrutements complaisants, sélection des sous-traitants basée sur le favoritisme et les accointances avec des dirigeants algériens au pouvoir, des petits entrepreneurs locaux lésés et leurs factures impayées, etc., les dysfonctionnements de ce grand projet ont nourri un véritable scandale qui a soulevé l’indignation de toute la population de Khenchela.

    Malgré cela, DAELIM Industrial ne sera jamais sanctionnée, ni rappelée à l’ordre et aucune pénalité ne lui sera appliquée en dépit des retards et des problèmes de mauvaise gestion de ce chantier. Et pourtant, la centrale électrique de Kais à Khenchela revêt un intérêt stratégique aux yeux de l’Etat algérien. Et pour cause, cette centrale devait contribuer à consolider la production nationale d’électricité et à améliorer l’approvisionnement de Khenchela ainsi que les wilayas voisines dont Batna, Oum El Bouaghi et Biskra. Elle devait même permettre d’exporter à l’avenir de l’énergie électrique vers la Libye via la Tunisie.

    La Sonelgaz, le ministère de l’Energie et encore moins le gouvernement algérien n’oseront prendre des sanctions ou rappeler à l’ordre les dirigeants de la compagnie sud-coréenne DAELIM Industrial. En résumé, plusieurs infractions en matière de droits du travail et de sécurité sociale : contrats des salariés non conformes, fraudes parafiscale et fiscale, fraude sociale par de fausses déclarations des salaires auprès de la CNAS et de la Cacobatph (Caisse nationale des congés payés et du chômage-intempéries des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique), ce qui permet à cette entreprise de tricher sur ses charges sociales, et., en dépit de toutes ces pratiques, DAELIM Industrial est restée intouchable.

    Pourquoi ? Parce que son protecteur Mohamed Arkab est devenu plus tard, ministre de l’Energie. Et avant cela, il était le PDG de Sonelgaz entre fin août 2017 et avril 2019. Et pendant tout ce temps-là, Mohamed Arkab a veillé scrupuleusement sur la tranquillité de DAELIM Industrial. Selon nos investigations, cette compagnie a été introduite en Algérie par l’homme d’affaires et milliardaire, Kheir Allab, un lobbyiste qui a travaillé avec plusieurs groupes sud-coréens en Algérie. Kheir Allab, l’ancien beau-fils du puissant et défunt général Smain Lamari, l’un des caciques des services secrets et de l’institution militaire algérienne durant les années 90 et début des années 2000, est le véritable mentor de Mohamed Arkab. C’est lui qui l’avait présenté en 2017 à Noah Kouninef, l’un des frères Kouninef, puissante fratrie et famille très proche des Bouteflika, pour lui obtenir la promotion qui lui permettra de devenir le PDG de Sonelgaz.

    Avec toutes ces connexions, DAELIM Industrial CO., LTD est devenu une compagnie puissante et intouchable en Algérie. Et aujourd’hui, elle joue dans la cour des grands en se connectant à un nouveau lobby. Fini Mohamed Arkab éjecté du ministère de l’Energie le 24 juin 2020. DAELIM Industrial est aujourd’hui le “bébé chéri” du PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, et son mentor, l’actuel Premier-ministre, Abdelaziz Djerad. Comme par hasard, les deux hommes sont originaires de Khenchela.

    Et les deux hommes soutiennent un méga-projet qui soulève de nombreuses interrogations en Algérie. Un méga-projet de près de 6 milliards de dollars consistant à créer un nouveau pôle de l’industrie pétrochimique à Skikda. Ce projet est l’oeuvre de Toufik Hakkar sur lequel il travaille depuis l’été 2017 lorsqu’il avait été nommé Directeur Exécutif Business
    Development & Marketing et membre du Comité Exécutif de Sonatrach. Officiellement, c’est un projet de production de Polyéthylène en partenariat avec la compagnie Sud-Coréenne DAELIM d’un investissement de 5,4 milliards US$ à Skikda, soit près de 6 milliards de dollars.

    Une énorme opacité entoure ce méga-projet, le plus onéreux de tout le secteur des hydrocarbures en Algérie durant ces 10 dernières années, voire au-delà. Il n’y a eu ni appels d’offres ni aucune consultation d’un autre concurrent. Sonatrach veut signer exclusivement un partenariat avec DAELIM pour réaliser ce gros projet de pétrochimie. Mais le montant de 5,4 milliards de dollars US a froissé de nombreux hauts responsables algériens et le 25 septembre dernier lors d’une séance de présentation de ce méga-projet par Toufik Hakkar à Skikda en marge d’une visite d’inspection et de travail, le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar a exprimé ouvertement son opposition à ce méga-projet en raison des ses coûts très élevés et ses perspectives de rentabilité incertaine.

    Mais malgré cela, Toufik Hakkar et son clan à la Sonatrach s’accroche toujours à DAELIM et ce méga-projet. Mieux encore, la Sonatrach a gelé tous les autres projets importants comme le projet pétrochimique de taille mondiale pour la production du polypropylène en partenariat avec TOTAL d’un montant d’investissement de 1,4 milliards US$ et le projet pétrochimique pour la production du polypropylène en partenariat avec Ronesans en Turquie d’un montant d’investissement de 1,2 milliards US$. Ces projets ont été gelés en raison de la conjoncture financière internationale difficile et d’un désaccord entre Sonatrach et ses partenaires étrangers sur la facturation de la matière première nécessaire à ces projets industriels qui est le gaz naturel. Tous les autres projets sont donc à l’arrêt sauf celui de DAELIM que la direction générale de Sonatrach veut lancer à tout prix avec le soutien actif du Premier-ministre, Abdelaziz Djerad. Pourquoi ?

    Parce que les deux hommes, à savoir Hakkar et Djerad, ont d’énormes intérêts avec les sud-coréens et leurs intermédiaires. Un immense gâteau à se partager grâce à des opérations sursaturées sans aucun contrôle des autorités compétences. Une compagnie étrangère qui n’a même pas su comment terminer dans les délais une simple centrale électrique va obtenir un énorme méga-projet de 6 milliards de dollars. C’est du jamais vu ailleurs dans le monde. Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans les jours à venir.

  • #2
    .../...











    Commentaire


    • #3
      Les affaires de Grandes corruptions et de grandes malversation se suivent et se répètent partout.

      La mafia est installée au plus haut niveau de la pyramide et dans tous les secteurs stratégiques.

      Si le peuple algérien ne dégage pas cette gangrène mafieuse rapidement, notre pays va sombrer !
      Dernière modification par Pomaria, 28 novembre 2020, 15h48.
      Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

      Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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      • #4
        Pomaria,

        Tu connais certainement le mythe du Phoenix , cet oiseau fabuleux qui meurt brûlé par le feu et qui renaît de ses cendres ...

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