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Investissements chinois : l’Algérie s’effrite, le Maroc en profite

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  • Investissements chinois : l’Algérie s’effrite, le Maroc en profite

    algeriepartplus, 29 NOVEMBER 2020

    L’Algérie, pays traditionnellement ami et allié de la Chine, est en train de perdre les plus importants investissements chinois sur le continent africain. Des investissements qui sont, désormais, majoritairement orientés vers le Maroc, notre voisin de l’ouest qui profite amplement de l’instabilité politique de l’Algérie et des divisions minant l’establishment algérien afin de s’approprier de la majorité des projets juteux financés par les bailleurs de fonds chinois.

    Il faut réellement admettre que la progression de l’influence chinoise au Maroc mérite attention. Après la signature lors du voyage officiel du Mohamed VI en Chine en mai 2016, d’un « partenariat stratégique », Rabat a adhéré en 2017 aux « Nouvelles routes de la soie » et exempté de visas les touristes chinois. Plusieurs partenariats et projets ont été lancés dans le secteur des énergies renouvelables comme la construction d’un parc industriel près de Tanger, tandis sur la liaison ferrée Marrakech – Agadir, l’offre chinoise bien moins chère concurrence frontalement le projet français de TGV. Ces projets chinois lancés au Maroc coïncident étrangement avec le recul des investissements chinois en Algérie et le repli de l’Algérie sur elle-même notamment depuis début 2019 en raison de ses problèmes politiques internes et l’incohérence de son régime.

    En Algérie, force est de constater que tous les gros projets chinois sont à l’arrêt ou bloqués. Le fameux méga-port de Hamdania à Cherchell est ralenti depuis 2015 alors que la Chine a proposé de le prendre en charge avec un financement de 3,3 milliards à condition d’obtenir en contrepartie son exploitation pendant une période de 25 ans via l’implication de deux groupes chinois. Le gouvernement actuel a repris récemment à son compte l’idée de créer sur le territoire algérien un port qui devrait être le futur pôle conteneurs de la Méditerranée. L’ambition d’Alger vise à détrôner Tanger Med. Lors du conseil des ministres du 28 juin, le ministre des Travaux Publics d’Algérie, Farouk Chiali, a présenté un exposé sur ce futur port. Mais depuis cet exposé, aucune avancée concrète n’a été enregistrée et le port marocain TANGER Med continue de dominer la rive sud de la Méditerranée occidentale.

    L’autre méga-projet chinois en souffrance en Algérie concerne un investissement de 7 milliards dollars dans les mines du phosphate algérien. Le groupe Sonatrach et le groupe Chinois CITIC construction ont signé le 9 janvier 2020 à Alger un avenant au protocole d’accord relatif au projet intégré de production de phosphate en Algérie, conclu en 2018.

    Pour rappel, les deux groupes avaient conclu, le 26 novembre 2018, un accord qui précise les termes de référence relatifs au développement d’un partenariat à travers la création, en Algérie, d’une société conjointe pour la réalisation de ce grand projet d’exploitation et de transformation du phosphate et de gaz naturel, dont la partie algérienne détient 51% contre 49% pour la partie chinoise, est réparti entre le gisement de Bled El-Hadba dans la wilaya de Tebessa (Est d’Algérie), sur 2045 hectares, la plateforme de Oued Kebrit à Souk Ahras, s’étendant sur 1484 ha , celle de Hadjar Essoud à Skikda, sur 149 ha et enfin le port de Annaba sur 42 ha. Malheureusement, depuis 2018, rien de concret n’a été accompli et l’instabilité politique dans laquelle l’Algérie a été plongée à partir de février 2019 ont dissuadé les investisseurs chinois à lancer ce projet faisant perdre ainsi à l’Algérie un investissement de 7 milliards de dollars.

    Pendant ce temps-là, le Maroc en profite et collectionne les nouveaux projets chinois sur son territoire pour booster son économie. Au début de ce mois de novembre, au moment où l’Algérie patinait toujours dans la polémique sur l’état de santé de Tebboune parti se soigner en Allemagne à la suite de son infection au COVID-19, les marocains frappent un grand coup en permettant à la coopération sino-marocaine de franchir un nouveau cap grâce au lancement effectif du projet de la cité Mohammed VI Tanger Tech.

    Il s’agit d’une cité industrielle moderne, futuriste, écologique, connectée aux technologies nouvelles et symbole d’une Afrique ouverte sur le monde, annoncent les responsables de ce projet dans un communiqué. Pour matérialiser cette initiative, une Cérémonie Virtuelle de Signature des Accords de Partenariat avec CCCC/CRBC s’est déroulée le 3 novembre, par visioconférence reliant CCCC/CRBC à Pékin, la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et TMSA à Tanger, ainsi que BANK OF AFRICA à Casablanca.

    Au cours de cette cérémonie de signature, la société AEOLON, (spécialisée dans la fabrication de pales éoliennes au niveau mondiale), a d’ores et déjà annoncé son intention de s’installer dans la Cité Mohammed VI Tanger Tech avec un investissement de 140 Millions de Dollars et la création de plus de 2000 emplois. Notons que CCCC- China Communications Construction Company est classée dans le Top 5 des entreprises publiques chinoises d’ingénierie et de développement, et sa filiale CRBC – China Road and Bridge Corporation est spécialisé dans les grands projets d’infrastructure en Chine et à l’international.

    En mars 2017, les autorités marocaines avaient déjà signé une convention avec le groupe Haite, basé à Chengdu (centre de la Chine), et présenté les grandes lignes de cette future ville industrielle qui regroupera des habitations résidentielles et des services comprenant plus de dix activités : aéronautique, automobile, e-commerce, télécommunication, énergies renouvelables, transport, électroménager, industrie pharmaceutique, matériaux, ou encore agroalimentaire. Le projet promet une nouvelle ville de 2.000 ha, la création d’environ 100.000 emplois pour une population environnante de 300.000 habitants. Un investissement d’un milliard de dollars qui permettra de drainer un investissement industriel de 10 milliards de dollars sur 10 ans grâce notamment à l’installation de nouveaux industriels chinois.

    Mais c’est dans le domaine sanitaire que le Maroc a pris une avance inquiétante sur l’Algérie en matière de coopération avec la Chine. Les groupes pharmaceutiques chinois ont développé des contacts approfondis avec les autorités marocaines et des essais cliniques ont été organisés l’été dernier au Maroc pour prouver l’efficacité des futurs vaccins chinois en concurrence avec les vaccins américains. Le laboratoire chinois Sinopharm a livré le 27 novembre dernier au Maroc une partie des doses du vaccin anti-Covid-19 qui seront administrées aux Marocains. Le reste de la commande faite par le Maroc, soit 10 millions de doses, devrait être acheminé durant les semaines à venir pour permettre au Maroc de faire face au nombre de personnes prévues.

    Le Maroc prévoit de vacciner 5 millions de personnes, pour la première phase de cette campagne. Il s’agit dans un premier temps, des personnes prioritaires qui se retrouvent souvent au premier plan, en matière de lutte contre le virus. Ensuite ce sera le tour de quelque 23 millions de Marocains. La campagne se déroulera sur 12 semaines et permettra de vacciner en deux phases et quotidiennement environ 220 000 personnes. La Chine est la puissance qui est en train d’aider le Maroc de mettre en place toute cette campagne de vaccination. Et l’Algérie se contente d’observer sans bouger le petit doigt. Aucun contact sérieux n’a été entamé et aucune démarche concrète pour bénéficier de l’aide chinoise en matière de vaccination n’a été mis en place par l’Algérie qui reste étrangement immobile face à une urgence sanitaire mondiale marquée par une très dure compétition internationale.

    Et le Maroc veut maintenant convaincre les chinois de fabriquer leurs vaccins sur son propre territoire pour pouvoir le livrer à tout le continent africain. Une rencontre a eu lieu il y a quelques jours à Casablanca a également entre les représentants chinois de Sinopharm pour conclure un partenariat avec les laboratoires marocains de Sothema et vérifier ses installations. Un partenariat qui a pour objectif à terme la fabrication et la distribution du vaccin au niveau du continent africain. Aucune démarche similaire n’a été accomplie, pour l’heure, par l’Algérie qui observe son voisin en train lui voler ses partenaires chinois à au nez et à la barbe des autorités algériennes.

    Pour l’heure, l’Algérie demeure encore le premier partenaire commercial de la Chine au Maghreb : elle concentre presque la moitié des exportations dans la région avec plus de 8 milliards de dollars loin devant le Maroc et ses 3 milliards. Cependant, l’Algérie importe beaucoup depuis la Chine, mais attire très peu d’investissements productifs chinois. Et depuis 2019, la Chine se détourne progressivement de l’Algérie au profit du Maroc. Les dirigeants algériens risquent de regretter à l’avenir leur immobilisme dans ce dossier hyper-stratégique pour l’avenir de notre pays.

  • #2
    Quand tu as à faire à des h'mirs en face de toi qui ne comprennent pas les réalités économiques du monde dans lequel on vit.
    Quand tu as un système bancaire préhistorique.
    Quand tu as des contraintes logistiques majeures : transport, télécom, internet, etc.

    Le Maroc essaie de réunir toutes les conditions pour attirer les IDE et le fait assez bien, encore du progrès à faire (mais bien meilleur que l'Algérie), c'est tant mieux pour eux !

    L'Algérie et les algériens doivent arrêter de se plaindre. Il faut retrousser les manches ! Il faut surtout les bonnes personnes aux bonnes places !
    ...

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    • #3
      L’Algérie, pays traditionnellement ami et allié de la Chine

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      • #4
        L'Algérie est peut être un allié politique de la Chine, mais quand il s'agit d'économie, il n'y a pas de place aux sentiments, que du pragmatisme.
        Quand le pouvoir de l'amour dépassera l'amour du pouvoir, le monde connaîtra la paix (Jimi Hendrix)

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        • #5
          Envoyé par Algeriano loco Voir le message
          Le Maroc essaie de réunir toutes les conditions pour attirer les IDE et le fait assez bien, encore du progrès à faire (mais bien meilleur que l'Algérie), c'est tant mieux pour eux !
          Il n'y a pas de choix, la "survie" économique du Maroc en dépend ! La différence est que l'Algérie n'était pas dans l'urgence d'attirer des investissements vu les recettes importantes générées par les hydrocarbures.
          Quand le pouvoir de l'amour dépassera l'amour du pouvoir, le monde connaîtra la paix (Jimi Hendrix)

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          • #6
            L algerie n'est pas dans l'urgence, ah bon.

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            • #7
              Sacré Abdou, le copain à Hammouchi !

              Mais c’est dans le domaine sanitaire que le Maroc a pris une avance inquiétante sur l’Algérie en matière de coopération avec la Chine. Les groupes pharmaceutiques chinois ont développé des contacts approfondis avec les autorités marocaines et des essais cliniques ont été organisés l’été dernier au Maroc pour prouver l’efficacité des futurs vaccins chinois en concurrence avec les vaccins américains.
              ... et un grand pas pour l'humanité !!

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              • #8
                Quand tu as à faire à des h'mirs en face de toi qui ne comprennent pas les réalités économiques du monde dans lequel on vit.
                Quand tu as un système bancaire préhistorique.
                Quand tu as des contraintes logistiques majeures : transport, télécom, internet, etc.
                et de la grosse bureaucratie et une règlementation tatillonne et qui change à tous les mois.

                Personne de sensé ne va investir dans un système pareil.

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                • #9
                  Prenant le cas du fret Maritime , il est interdit à tout Algérien de transporter ça marchandise en camions ou même en fourgons utilitaires, quand on sait que 80% Des exportations Marocaines en fruit et légume se font par fret Maritime ,
                  vous savez pourquoi ??
                  Il y a une Mafia qui S est accaparé le transport par cantenaire est interdit le fret maritime pour faire marcher leur bizness, , cette mafia elle a toujours pignon sur rue et elle n'a jamais été inquiétée , neutraliser cette mafia et libérée le fret maritime et vous allez voir comment les exportations Algériennes vont être boustees .
                  Dernière modification par rachid75, 05 décembre 2020, 09h48.
                  Faute de grives , nous mangeons des Merles

                  Commentaire


                  • #10
                    Envoyé par rachid75
                    Prenant le cas du fret Maritime , il est interdit à tout Algérien de transporter ça marchandise en camions ou même en fourgons utilitaires, quand on sait que 80% Des exportations Marocaines en fruit et légume se font par fret Maritime ,
                    vous savez pourquoi ??
                    Il y a une Mafia qui S est accaparé le transport par cantenaire est interdit le fret maritime pour faire marcher leur bizness, , cette mafia elle a toujours pignon sur rue et elle n'a jamais été inquiétée , neutraliser cette mafia et libérée le fret maritime et vous allez voir comment les exportations Algériennes vont être boustees .
                    2018

                    Les opérateurs privés sont invités à l’exploiter. L’activité de transport des marchandises. Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, a annoncé dimanche dernier l’ouverture du fret maritime et aérien aux opérateurs privés algériens en vue de satisfaire les demandes d’exportation.
                    ----------------------------


                    Novembre 2020
                    La compagnie algérienne de transport maritime Algérie Ferries a annoncé, dimanche 8 novembre, le lancement d’une nouvelle ligne de transport maritime dédiée au fret. Selon un communiqué de la compagnie maritime, cette ligne régulière reliera la ville d’Oran à celle d’Alicante, en Espagne.

                    “L’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (E.N.T.M.V. “Algérie-Ferries”) porte à la connaissance des opérateurs économiques, des exportateurs, et des particuliers intéressés par le transport maritime du fret roulant, du lancement prochain d’une ligne maritime régulière en partance du port d’Oran vers le port d’Alicante”, est-il indiqué dans le communiqué en question.

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                    • #11
                      MERCI AMOKRAN pour l'info , ça va bouster les exportations surtout de dattes et fruit et légume.
                      Faute de grives , nous mangeons des Merles

                      Commentaire


                      • #12
                        ça va bouster les exportations surtout de dattes et fruit et légume.
                        A condition que le reste suive. Comme le dit Bachi, la bureaucratie est tellement dépassée que tes fruits vont pourrir avant même de monter sur le bateau. Et les paiements ?
                        Toute la chaine est à revoir et en effet, il faut neutraliser cette mafia de bras cassés !
                        ...

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                        • #13
                          Cette bureaucratie a même réussi à faire fuir les chinois.
                          C'est inhumain.
                          J'aime surfer sur la vague du chaos.

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                          • #14
                            Il y a un proverbe chinois qui dit que "Celui qui ne sait pas où il va, va à côté."

                            Et pour le moment, aucun des pays du Maghreb ne sait où il va.

                            Nous aurons la réponse économique dans une dizaine d'année.
                            Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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