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La lente agonie d’Al-Qaida au Maghreb islamique dans le nord de l’Algérie

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  • La lente agonie d’Al-Qaida au Maghreb islamique dans le nord de l’Algérie

    Un raid de l’armée algérienne, dans le Jijel, a anéanti l’état-major itinérant d’AQMI, six mois après l’élimination de l’émir du groupe au Mali.

    Par Madjid Zerrouky

    Une photo non datée publiée le 23 mai 2012 montre Abdelmalek Droukdel, dirigeant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avec ses combattants en Azawad. Le 3 juin, il a été tué par les forces spéciales françaises dans le nord du Mali.

    Sept téléphones, une dizaine de sacs à dos, une batterie solaire, trois kalachnikovs et un trou du diamètre d’un homme creusé dans un sous-bois. C’est ce qu’il reste d’un état-major itinérant d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) anéanti par un raid de l’armée algérienne, mardi 1er décembre, dans la région montagneuse de Jijel, à 350 km à l’est d’Alger.

    Un revers sérieux pour AQMI, qui révèle une nouvelle fois la lente agonie du groupe dans le nord de l’Algérie, une région où l’organisation est née. Parmi les trois djihadistes abattus mardi figurent deux de ses commandants et vétérans du djihad algériens. Montés au maquis en 1994 et 1995 : Leslous Madani, dit « Abou Hayane », responsable de la région Est, membre du « comité des notables » et responsable du « comité de la charia » du groupe, et Herida Abdelmadjid, dit « Abou Moussa Al-Hassan », chargé de la propagande et de l’aide « médias ».

    « Ils n’ont plus de zone de repli. Si les monts qui entourent Jijel, difficiles d’accès, ont longtemps servi de refuge aux groupes armés, ce n’est plus le cas depuis un certain temps. L’armée s’y est installée et les oblige à se déplacer en permanence et en petits groupes. Ce sont eux qui tombent dans des embuscades », décrit une source qui a accès aux informations sécuritaires. Parfois, c’est la chute des températures et les neiges hivernales qui compliqueraient leur tâche.

    Une année difficile
    « C’est une région où s’abritent encore quelques groupes, et il arrive qu’ils croisent des unités de l’armée. Je pense qu’ils ont dû se déplacer à cause du mauvais temps », estime Akram Kharief, journaliste spécialiste des questions de sécurité et créateur du site Menadefense.net.

    Ces nouvelles pertes marquent une année difficile pour l’ancienne garde algérienne d’Al-Qaida, toujours aux commandes du groupe à plusieurs milliers de kilomètres au sud. Le 3 juin, le dernier émir d’AQMI, Abdelmalek Droukdel, 50 ans, a été tué par les forces spéciales françaises dans le nord du Mali.

    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les forces spéciales françaises ont tué et enterré le chef d’AQMI dans le désert du nord du Mali
    Agé de 50 ans, Abou Obeida Al-Annabi, qui lui succède, est lui aussi un Algérien de cette génération. Membre du Groupe islamique armé (GIA) en 1993, il rejoint le Groupe salafiste pour la prédication et le Jihad (GSPC) : une scission du GIA qui donnera naissance à AQMI. C’est d’ailleurs lui qui annonça le ralliement du GSPC à Al-Qaida. Il a dirigé dix ans durant son « comité des sages ». Instance collégiale, ce comité est un legs du GSPC, censé notamment prémunir le groupe des « dérives » individuelles attribuées aux émirs d’un GIA alors engagé dans une spirale de massacres de populations civiles et de règlements de comptes.

    Stratégie d’alliances locales
    Parfois décrit comme une figure
    au profil plus religieux que militaire – il aurait été gravement
    blessé en 2009 en Kabylie –, il
    était donc hiérarchiquement et
    naturellement amené à succéder
    à Abdelmalek Droukdel. Sa désignation à la tête du groupe répond « avant tout à une logique
    de continuité et de cohésion interne alors qu’AQMI affronte durement l’organisation djihadiste
    rivale de l’Etat islamique [EI], dont
    elle craint l’influence », ajoute un
    observateur.
    Ce conflit ouvert a d’ailleurs
    conduit par ricochet à la mort de
    dizaines de djihadistes, le 2 novembre, tués par l’armée française alors qu’ils se regroupaient
    dans une zone disputée entre les
    deux groupes.
    Tout en continuant à cibler les
    forces et intérêts français, son ennemi numéro un dans la région,
    Al*Annabi devrait maintenir sa
    stratégie d’alliances locales qui a
    abouti à la création, en mars 2017,
    d’un regroupement d’unités djihadistes du Sahel baptisée « Jamaat Nosrat al*Islam wal*Mouslimin » (GSIM, Groupe de soutien à
    l’islam et aux musulmans).
    Dans le cadre d’un échange de
    prisonniers négocié avec Bamako, dont ont bénéficié plusieurs figures djihadistes parmi
    200 combattants, le GSIM a libéré, début octobre, plusieurs
    otages, dont l’opposant malien
    Soumaïla Cissé et l’humanitaire
    française Sophie Pétronin, suscitant l’ire des militaires algériens.
    Fin octobre, le ministère algérien de la défense avait qualifié
    d’« inadmissibles » les tractations
    qui, si l’on en croit Alger, ont
    donné lieu à des arrangements financiers « contraires aux résolutions de l’ONU incriminant le versement de rançons […] qui entravent les efforts de lutte contre
    le terrorisme et de tarissement de
    ses sources de financement ». 
    madjid zerrouky
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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