Pourquoi l’Algérie fait partie en 2020 des 33 économies les plus faibles au monde
ALGERIEPART PLUS
6 DECEMBER 2020
Les Algériennes et Algériens sous-estiment largement la faiblesse de l’économie de leur pays et ne sont pas suffisamment conscients du degré alarmant du sous-développement économique de leur pays. La richesse créé par les hydrocarbures et leurs exportations maquillent de nombreux déséquilibres et permet à l’Algérie de tenir debout avec une richesse nationale, Produit Intérieur Brut, annuelle qui flirte avec les 170 milliards de dollars US en 2019. Mais si on enlève à l’Algérie le pétrole et le gaz, le pays produira une richesse annuelle qui ne dépassera pas les 136 milliards de dollars par.
Et pour cause, les hydrocarbures représentant pas moins de 20 du PIB de l’Algérie et 41 % des recettes budgétaires de l’Etat algérien. Sans pétrole et gaz, l’Algérie deviendra un pays presque aussi pauvre que le Maroc qui produit 122 milliards de dollars de richesse annuelle par an. Un pays comme le Pérou en Amérique Latine deviendra plus riche que l’Algérie et le Chili sera un pays deux fois plus riche que le notre.
L’Algérie est donc une économie faible, très faible si on lui enlève ses hydrocarbures. Mais, pour évaluer le niveau de développement économique des pays dans le monde, il y a d’autres critères que le PIB annuel ou le taux de croissance. La “qualité de l’économie” d’un pays est également mesurée par sa stabilité macro-économique, son système de fiscalité, sa productivité et compétitivité économique, son dynamisme économique ou l’engagement de sa population active. Et malheureusement, l’évaluation de l’Algérie par les expertises des organismes internationaux indique que notre économie nationale fait partie en 2020 des 33 économies les plus faibles et moins performantes dans le monde.
La plus récente des évaluations et expertises réalisées dans ce domaine nous provient de l’Indice Mondial de la Prospérité établi récemment par le Legatum Institute, un think-tank indépendant basé à Londres et financé par le fonds international d’investissement Legatum, vient de classer l’Algérie au 162e rang mondial concernant le dynamisme économique sur 167 pays à travers la planète. Ce qui inclut notre pays parmi les 5 pays les moins dynamiques économiquement.
Le “Prosperity index report” est un classement qui permet de comparer les performances relatives de chaque pays en termes de prospérité globale, qui se base sur 12 piliers tels que la santé, l’éducation et le capital social, ainsi que les 66 éléments au sein des piliers. “L’indice de prospérité Legatum” classe ainsi 167 pays à travers le monde selon leur degré de prospérité. Mais la prospérité est définie sur la base de douze critères clés que sont la sécurité, les libertés individuelles, la gouvernance, le capital social, l’environnement de l’investissement, les conditions entrepreneuriales, l’accès au marché et la qualité des infrastructures, la qualité économique, les conditions de vie, la santé publique, l’éducation et l’environnement naturel. Malheureusement, l’Algérie se classe très mal dans chacun des douze critères déterminant le classement global.
Concernant l’économie du pays, l’Algérie se retrouve malheureusement au 134e rang mondial sur 167 pays répartis à travers le monde. Dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, l’Algérie arrive à la 17e place des économies les plus fortes et performantes derrière plusieurs pays voisins ou arabes. Pourquoi ?
Parce que l’Algérie récole de mauvaises notes dans plusieurs catégories. La première est la stabilité macro-économique dans laquelle l’Algérie a reculé de plus de 37 places en 2020. La stabilité macroéconomique se résume à la stabilité du niveau général des prix. L’inflation est représentée par le taux d’inflation annuel. Le calcul du taux d’inflation annuel utilise l’indice de prix à la consommation. L’inflation est une augmentation ample et soutenue du niveau général des prix, mesurée par un indice du coût de différents biens et services. Une augmentation répétée des prix érode le pouvoir d’achat de la monnaie et des autres actifs financiers à revenu fixe, provoquant ainsi de graves distorsions et incertitudes économiques. La déflation est le phénomène inverse de l’inflation ; elle se traduit par une baisse continue du niveau des prix.
Inflation et déflation ont pour effet respectif la diminution ou l’augmentation du pouvoir d’achat de la monnaie en biens et services. Le taux d’intérêt est l’autre variable financière très importante pour la stabilité macroéconomique. C’est la variable d’ajustement sur les marchés des capitaux à court moyen et long terme. Les taux d’intérêts peuvent se classer jusqu’à cinq groupes. Dans le premier, il s’agit du taux que l’autorité monétaire applique à ses prêts ou au quel il escompte les effets escomptables des banques créatrices de monnaie dénommé taux d’escompte ou taux d’escompte officiel ; Le deuxième groupe comprend un ou plusieurs taux représentatifs du marché monétaire à court terme c’est-à-dire le taux auquel les emprunts à court terme s’effectuent entre les institutions financières. Ces taux sont normalement dénommés taux du marché monétaire et taux du bon de trésor ; etc
En Algérie est un pays instable sur le plan macro-économique en raison de l’instabilité de son taux d’inflation et de ses taux d’intérêt. Des prix qui partent sans cessent à la hausse à cause de dépendance du pays vis-à-vis des importations à défaut d’une production locale importante et des taux d’intérêt importants qui empêchent le financement des investissements ou les ménages afin de booster la consommation, moteur important de la croissance économique.
Ces paramètres font en sorte que l’Algérie arrive au 122e rang mondial en matière de stabilité macro-économique sur 167 pays étudiés et expertisés. C’est un signal très alarmant.
La productivité et la compétitivité est l’autre point très faible de l’économie algérienne. Il faut savoir que la productivité du travail = quantité produite / quantité de travail utilisée. La quantité de travail utilisée peut être mesurée simplement par le nombre de travailleurs (ou nombre d’emplois) ; on obtient alors la productivité par tête (ou productivité moyenne).
Il faut bien distinguer entre la production et la productivité. En économie, la productivité est définie comme le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en œuvre pour l’obtenir. La production désigne les biens et/ou les services produits. Les ressources mises en œuvre, dénommées aussi facteurs de production, désignent le travail, le capital technique (installations, machines, outillages…), les capitaux engagés, les consommations intermédiaires (matières premières, énergie, transport…), ainsi que des facteurs moins faciles à appréhender bien qu’extrêmement importants, tels le savoir-faire accumulé.
Quant à la compétitivité, elle traduit plus généralement la capacité d’une économie ou d’une entreprise à faire face à la concurrence étrangère. Mais le calcul de l’indice de compétitivité d’un pays se fonde uniquement sur les prix : c’est le rapport entre l’indice prix des importations et l’indice des prix à la production.
En Algérie, la main-d’oeuvre n’est pas chère. Le salarié algérien est, certes, beaucoup moins payé que le salarié européen, turc ou de certains pays asiatiques. Mais sa productivité et sa compétitivité sont faibles parce qu’il n’est n’est pas qualifié et n’est pas productif dans son travail. C’est pour cette raison que l’Algérie est un pays beaucoup moins avancée économique et technologiquement. En terme de productivité et de compétitivité, l’Algérie arrive à la 127 places sur 167 pays dans le monde. Nous donc très en retard, mais vraiment très en retard par rapport aux pays les plus évolués.
Or, sans productivité ni compétitivité et avec une stabilité économique très faible, il est impossible de se développer économique et de devenir un pays développé tout court. Le pétrole et le gaz ne font que cacher cette réalité amère. Le jour où cette richesse disparaîtra, l’Algérie se réveillera avec la “gueule de bois”. Espérons que ce jour-là, il ne sera pas trop tard pour rattraper le temps perdu…
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6 DECEMBER 2020
Les Algériennes et Algériens sous-estiment largement la faiblesse de l’économie de leur pays et ne sont pas suffisamment conscients du degré alarmant du sous-développement économique de leur pays. La richesse créé par les hydrocarbures et leurs exportations maquillent de nombreux déséquilibres et permet à l’Algérie de tenir debout avec une richesse nationale, Produit Intérieur Brut, annuelle qui flirte avec les 170 milliards de dollars US en 2019. Mais si on enlève à l’Algérie le pétrole et le gaz, le pays produira une richesse annuelle qui ne dépassera pas les 136 milliards de dollars par.
Et pour cause, les hydrocarbures représentant pas moins de 20 du PIB de l’Algérie et 41 % des recettes budgétaires de l’Etat algérien. Sans pétrole et gaz, l’Algérie deviendra un pays presque aussi pauvre que le Maroc qui produit 122 milliards de dollars de richesse annuelle par an. Un pays comme le Pérou en Amérique Latine deviendra plus riche que l’Algérie et le Chili sera un pays deux fois plus riche que le notre.
L’Algérie est donc une économie faible, très faible si on lui enlève ses hydrocarbures. Mais, pour évaluer le niveau de développement économique des pays dans le monde, il y a d’autres critères que le PIB annuel ou le taux de croissance. La “qualité de l’économie” d’un pays est également mesurée par sa stabilité macro-économique, son système de fiscalité, sa productivité et compétitivité économique, son dynamisme économique ou l’engagement de sa population active. Et malheureusement, l’évaluation de l’Algérie par les expertises des organismes internationaux indique que notre économie nationale fait partie en 2020 des 33 économies les plus faibles et moins performantes dans le monde.
La plus récente des évaluations et expertises réalisées dans ce domaine nous provient de l’Indice Mondial de la Prospérité établi récemment par le Legatum Institute, un think-tank indépendant basé à Londres et financé par le fonds international d’investissement Legatum, vient de classer l’Algérie au 162e rang mondial concernant le dynamisme économique sur 167 pays à travers la planète. Ce qui inclut notre pays parmi les 5 pays les moins dynamiques économiquement.
Le “Prosperity index report” est un classement qui permet de comparer les performances relatives de chaque pays en termes de prospérité globale, qui se base sur 12 piliers tels que la santé, l’éducation et le capital social, ainsi que les 66 éléments au sein des piliers. “L’indice de prospérité Legatum” classe ainsi 167 pays à travers le monde selon leur degré de prospérité. Mais la prospérité est définie sur la base de douze critères clés que sont la sécurité, les libertés individuelles, la gouvernance, le capital social, l’environnement de l’investissement, les conditions entrepreneuriales, l’accès au marché et la qualité des infrastructures, la qualité économique, les conditions de vie, la santé publique, l’éducation et l’environnement naturel. Malheureusement, l’Algérie se classe très mal dans chacun des douze critères déterminant le classement global.
Concernant l’économie du pays, l’Algérie se retrouve malheureusement au 134e rang mondial sur 167 pays répartis à travers le monde. Dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, l’Algérie arrive à la 17e place des économies les plus fortes et performantes derrière plusieurs pays voisins ou arabes. Pourquoi ?
Parce que l’Algérie récole de mauvaises notes dans plusieurs catégories. La première est la stabilité macro-économique dans laquelle l’Algérie a reculé de plus de 37 places en 2020. La stabilité macroéconomique se résume à la stabilité du niveau général des prix. L’inflation est représentée par le taux d’inflation annuel. Le calcul du taux d’inflation annuel utilise l’indice de prix à la consommation. L’inflation est une augmentation ample et soutenue du niveau général des prix, mesurée par un indice du coût de différents biens et services. Une augmentation répétée des prix érode le pouvoir d’achat de la monnaie et des autres actifs financiers à revenu fixe, provoquant ainsi de graves distorsions et incertitudes économiques. La déflation est le phénomène inverse de l’inflation ; elle se traduit par une baisse continue du niveau des prix.
Inflation et déflation ont pour effet respectif la diminution ou l’augmentation du pouvoir d’achat de la monnaie en biens et services. Le taux d’intérêt est l’autre variable financière très importante pour la stabilité macroéconomique. C’est la variable d’ajustement sur les marchés des capitaux à court moyen et long terme. Les taux d’intérêts peuvent se classer jusqu’à cinq groupes. Dans le premier, il s’agit du taux que l’autorité monétaire applique à ses prêts ou au quel il escompte les effets escomptables des banques créatrices de monnaie dénommé taux d’escompte ou taux d’escompte officiel ; Le deuxième groupe comprend un ou plusieurs taux représentatifs du marché monétaire à court terme c’est-à-dire le taux auquel les emprunts à court terme s’effectuent entre les institutions financières. Ces taux sont normalement dénommés taux du marché monétaire et taux du bon de trésor ; etc
En Algérie est un pays instable sur le plan macro-économique en raison de l’instabilité de son taux d’inflation et de ses taux d’intérêt. Des prix qui partent sans cessent à la hausse à cause de dépendance du pays vis-à-vis des importations à défaut d’une production locale importante et des taux d’intérêt importants qui empêchent le financement des investissements ou les ménages afin de booster la consommation, moteur important de la croissance économique.
Ces paramètres font en sorte que l’Algérie arrive au 122e rang mondial en matière de stabilité macro-économique sur 167 pays étudiés et expertisés. C’est un signal très alarmant.
La productivité et la compétitivité est l’autre point très faible de l’économie algérienne. Il faut savoir que la productivité du travail = quantité produite / quantité de travail utilisée. La quantité de travail utilisée peut être mesurée simplement par le nombre de travailleurs (ou nombre d’emplois) ; on obtient alors la productivité par tête (ou productivité moyenne).
Il faut bien distinguer entre la production et la productivité. En économie, la productivité est définie comme le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en œuvre pour l’obtenir. La production désigne les biens et/ou les services produits. Les ressources mises en œuvre, dénommées aussi facteurs de production, désignent le travail, le capital technique (installations, machines, outillages…), les capitaux engagés, les consommations intermédiaires (matières premières, énergie, transport…), ainsi que des facteurs moins faciles à appréhender bien qu’extrêmement importants, tels le savoir-faire accumulé.
Quant à la compétitivité, elle traduit plus généralement la capacité d’une économie ou d’une entreprise à faire face à la concurrence étrangère. Mais le calcul de l’indice de compétitivité d’un pays se fonde uniquement sur les prix : c’est le rapport entre l’indice prix des importations et l’indice des prix à la production.
En Algérie, la main-d’oeuvre n’est pas chère. Le salarié algérien est, certes, beaucoup moins payé que le salarié européen, turc ou de certains pays asiatiques. Mais sa productivité et sa compétitivité sont faibles parce qu’il n’est n’est pas qualifié et n’est pas productif dans son travail. C’est pour cette raison que l’Algérie est un pays beaucoup moins avancée économique et technologiquement. En terme de productivité et de compétitivité, l’Algérie arrive à la 127 places sur 167 pays dans le monde. Nous donc très en retard, mais vraiment très en retard par rapport aux pays les plus évolués.
Or, sans productivité ni compétitivité et avec une stabilité économique très faible, il est impossible de se développer économique et de devenir un pays développé tout court. Le pétrole et le gaz ne font que cacher cette réalité amère. Le jour où cette richesse disparaîtra, l’Algérie se réveillera avec la “gueule de bois”. Espérons que ce jour-là, il ne sera pas trop tard pour rattraper le temps perdu…
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