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Les autorités européennes appellent les banques à se préparer au pire

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  • Les autorités européennes appellent les banques à se préparer au pire

    Les Echos Par Édouard Lederer, Thibaut Madelin Publié le 14 déc. 2020

    Le régulateur bancaire européen redoute que les impayés explosent l'an prochain, avec l'arrêt des mesures de soutien à l'économie, et plombent les bilans des banques. Pour éviter que celles-ci ne ferment le robinet du crédit, la Commission européenne prépare un dispositif de « bad banks ».

    Fortes turbulences en vue. L'Autorité bancaire européenne (EBA), régulateur du secteur, a appelé vendredi soir le secteur bancaire à se préparer à une possible explosion de prêts impayés (créances non performantes ou « NPL » dans le jargon) l'an prochain, tout en lui demandant de maintenir grand ouvert le robinet du crédit.

    « L'incertitude économique demeure, la profitabilité n'a jamais été aussi faible, et il y a plusieurs signes avancés d'une détérioration de la qualité des actifs », a prévenu l'institution à l'issue de son traditionnel exercice de transparence des bilans bancaires.

    Selon l'Autorité - qui a examiné les bilans de 130 grandes banques européennes (dont six Britanniques) au deuxième trimestre 2020 - il règne encore un calme trompeur sur le secteur : le total des créances douteuses en Europe (dites de « niveau 3 ») atteignait à fin juin 500 milliards d'euros, un chiffre en repli de 10 % sur un an.

    Mais les nuages arrivent, car les créances dites de « niveau 2 », qui sont encore remboursées normalement mais risquent de ne plus l'être, ont progressé de 23 % sur un an, pour s'établir à 1.200 milliards d'euros.

    Risque d'explosion des impayés en 2021


    C'est cette masse qui inquiète, car elle pourrait pour partie se transformer en « vrais » impayés à mesure que les politiques publiques de soutien à l'économie s'arrêteront.

    « La crise a mis une forte pression sur le bilan des banques. Elles ont déjà prévu des provisions pour pertes sur crédits sans commune mesure avec la décennie précédente, afin de couvrir leurs crédits non performants en 2021 », abonde Sébastien Lacroix, directeur associé chez McKinsey.

    « En ce moment, l'économie est sous perfusion. On est en train de repousser le tas de sable à 2021 et 2022. Les risques de pertes sur créances seront donc la principale priorité des dirigeants bancaires européens », poursuit-il.
    Ecluser le stock de NPL

    Autre facteur de risque : à fin juin, 7,5 % des prêts aux entreprises et particuliers étaient ainsi sous moratoire (870 milliards d'euros selon l'EBA). Lorsque ces moratoires arriveront à échéance , il faudra voir quelle part des emprunteurs pourra reprendre les remboursements.

    L'arrivée probable de nouveaux prêts douteux est d'autant moins réjouissante que le stock actuel - remontant à la crise financière de 2008 - n'est toujours pas éclusé, et atteint les 528 milliards d'euros. Les montants ayant fondu ces dernières années en Italie , c'est en France que l'on trouve désormais le plus gros contingent, avec 127 milliards d'euros au compteur.

    Le pire n'est heureusement pas certain, car, comme le souligne l'EBA, les banques disposent de réserves plantureuses pour encaisser le choc. Au total, calcule l'EBA, les banques disposent de 318 milliards d'euros de réserves, au-delà des réserves obligatoires qui leur sont assignées.

    Un plan européen de « bad banks »

    Mais cela pourrait ne pas suffire. Ce que craignent les autorités, c'est que ces créances pèsent tant sur les banques qu'elles ne ferment peu à peu le robinet du crédit.

    La Banque centrale européenne (BCE) a mis le sujet sur la table. « Nous commençons à constater un léger resserrement et nous pensons que nous devrions évidemment encourager une évaluation correcte du risque et ne pas encourager les prêts injustifiés ou du moins mal évalués, mais nous pensons que les conditions de prêt devraient être favorables », a souligné jeudi sa présidente Christine Lagarde.

    Pour éviter un resserrement du crédit, la Commission européenne s'apprête à proposer un dispositif de « bad banks » nationales permettant aux banques de se défaire sans peine de leurs actifs douteux en les transférant à une plateforme de marché.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    Pour éviter un resserrement du crédit, la Commission européenne s'apprête à proposer un dispositif de « bad banks » nationales permettant aux banques de se défaire sans peine de leurs actifs douteux en les transférant à une plateforme de marché.

    Ce qui s'appelle mettre la poussière sous le tapis
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

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