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Nourredine Yazid Zerhouni est mort et emporte avec lui tous ses secrets

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    Nourredine Yazid Zerhouni est mort et emporte avec lui tous ses secrets

    ALGERIEPART PLUS

    18 DECEMBER 2020

    L’ex-ministre de l’Intérieur, l’un des piliers du régime Bouteflika et l’une des plus importantes figures emblématiques de tout le pouvoir algérien, Nourredine Yazid Zerhouni est décédé à Alger ce vendredi matin, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources concordantes. L’homme souffrait depuis des années d’une terrible maladie, un cancer, et il avait disparu de la scène publique et politique.

    Et pourtant, il s’agit de l’une des boites noires du régime algérien. Ce vendredi, il est définitivement parti en emportant avec lui tous les secrets de plusieurs dossiers sensibles de l’Etat algérien. Ministre de l’intérieur de 1999 à 2010 et vice-Premier ministre de 2010 jusqu’à 2012, Yazid Zerhouni n’a jamais dévoilé la vérité sur l’assassinat de l’ex-célèbre directeur de la DGSN Ali Tounsi le 25 février 2010 qui était en guerre froide contre Noureddine Zerhouni. La famille de la victime avait insisté et réclamé pendant longtemps que Zerhouni soit auditionné par le juge chargé de l’enquête. Un des avocats de l’assassin présumé l’accuse d’avoir dissimulé des dérobés sur la scène du crime. Mais Nourredine Yazid Zerhouni n’a jamais révélé ce qu’il savait de ce triste épisode de l’histoire du pays.

    Yazid Zerhouni joua également un rôle majeur et troublant dans la répression aveugle des manifestations du printemps berbère de 2001. Le 18 avril 2001, à deux jours de la commémoration du Printemps berbère d’avril 1980, la mort par balle d’un jeune lycéen, Massinissa Guermah, dans les locaux d’une gendarmerie à Béni-Douala, en Kabylie, provoque de graves émeutes. L’ampleur de la répression engendre un vaste mouvement de protestation. La « bavure » n’en est pas une. Dans un climat très tendu, les déclarations du ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, traitant la jeune victime de « voyou de 26 ans » et le silence du chef de l’État Abdelaziz Bouteflika mettent le feu aux poudres. La répression féroce de la gendarmerie et de la Compagnie nationale de sécurité (CNS) provoque la mort de cent dix-huit personnes en quelques semaines – en majorité des adolescents –, des milliers de blessés et des dégâts matériels considérables.

    Personne, absolument personne, n’a été jugée ou questionnée pour ces crimes abjects qui resteront ainsi impunis, mais gravés dans la mémoire collective algérienne. Nourredine Yazid Zerhouni était l’un des acteurs lugubres et sinistres de cette répression. Aujourd’hui, vendredi 18 décembre, il a tiré sa révérence sans dire un mot aux familles des victimes. Sans raconter la vérité pour qu’elle soit enseignée et écrite par les Historiens afin que nul n’oublie ces tragédies ayant endeuillé l’Algérie.

    Nourredine Yazid Zerhouni est mort à l’âge de 83 ans. Rappelons enfin qu’il a fait partie des premiers éléments du Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales (MALG) qui était le service de renseignement de l’Armée de Libération Nationale (ALN) et le véritable ancêtre du célèbre DRS. En 1961, Nourredine Yazid Zerhouni a même fait partie de la délégation algérienne à Évian en tant qu’expert militaire. C’est une figure de l’histoire de l’Algérie qui s’en va sans laisser ses Mémoires pour comprendre la complexité de l’histoire de notre pays. Dommage.
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