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Abed Charef- Maroc, Sahara Occidental et concept de رزق حرامي

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  • Abed Charef- Maroc, Sahara Occidental et concept de رزق حرامي

    Une semaine après les faits, il est possible de dire que le Maroc a fait une mauvaise transaction en acceptant de normaliser ses relations avec Israël en contrepartie de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental par les Etats-Unis.
    La décision américaine ne change pas grand-chose sur le fond du dossier du Sahara Occidental. Le secrétaire général des Nations-Unies, Emilio Guteres, et les principales voix américaines qui se sont exprimées (John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, James Baker, ancien secrétaire d’Etat, tous deux républicains) ont vertement critiqué la décision du président américain sortant. Les démocrates auront la possibilité de revenir à une position plus équilibrée après l’investiture de Joe Biden, le 20 janvier prochain.
    La décision de Donald Trump apparait comme une velléité d’un homme en fin de parcours, soucieux d’imposer des faits accomplis qui répondent plus à des choix personnels qu’à une politique d’Etat. Son attitude à propos des résultats de la présidentielle a confirmé l’aspect primaire, à la limite de la vulgarité, du personnage.
    Pour revenir au Maroc, qui continue de chanter victoire, le coup sera rude. Pour une raison simple : il est difficile d’admettre qu’un pays est dans son bon droit sur la question du Sahara Occidental s’il accepte de troquer la cause palestinienne contre ce territoire. Un pays sûr de lui, de ses droits et du caractère juste de sa cause n’accepterait jamais un tel marché.
    Un autre fait d’histoire permet de rejeter la revendication marocaine sur le Sahara Occidental : le fait que les Maroc ait accepté de partager ce territoire avec la Mauritanie après le départ des Espagnols, en 1975, alors que le Polisario avait déjà engagé la lutte armée au Sahara Occidental. Il faut rappeler que le Maroc et la Mauritanie s’étaient entendus pour partager le territoire, jusqu’à ce que le Front Polisario, en menant une guerre sans merci pour repousser les envahisseurs, a contraint la Mauritanie à s’en retirer en 1979. Le Maroc avait alors fait valoir un absurde droit de préemption, selon lequel puisque la Mauritanie abandonnait la partie du Sahara qu’elle occupait, celle-ci revenait de droit au Maroc. Quel pays aurait accepté de partager « son » territoire avec un autre ? C’est comme si le Maroc était en train de défendre un
    رزق حرامي
    Si c’était un رزق حلال, le Maroc n’aurait jamais accepté un tel deal.
    Reste à savoir comment l’opinion marocaine va réagir à la décision du Roi de normaliser avec Israël, et quelle trace cette affaire lissera dans l’histoire interne du Maroc. En tout état de cause, le Polisario a pris les devants, en se libérant des contraintes imposées depuis trente ans par une cessez-le-feu supposé préparer un référendum, mais qui n’a au final servi qu’à permettre au Maroc de maintenir le statuquo.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Une semaine après les faits, il est possible de dire que le Maroc a fait une mauvaise transaction en acceptant de normaliser ses relations avec Israël en contrepartie de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental par les Etats-Unis.
    Il ne sera possible de le dire que si l'administration Biden revenait sur la décision de Trump.
    et ce n'est pas sûr.

    et puis, sans SO du tout, le Maroc aurait fini par normaliser avec Israel comme d'autres pays arabes. Je ne vois pour ma part, à ce sujet, qu'une décision politique de sagesse et de maturité. Les relations diplomatiques aident à la paix.

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