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Maroc, Israël, Palestine et nous

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  • Maroc, Israël, Palestine et nous

    Cela fait cinq jours que l’établissement de relations diplomatiques entre le Maroc et Israël a été annoncé.

    Si l’on évacue les déclarations des partis du pouvoir qui décongèlent les slogans des années soixante-dix, nous n’avons pas lu ou entendu beaucoup d’intellectuels ou de politiques algériens commenter publiquement, de façon libre et actualisée un événement dont les incidences régionales sont immédiates et évidentes et qui a fait la Une des médias dans le monde. Nous disons publiquement car en privé et derrière les faux profils, il y a pléthore de discours.


    Tout se passe comme si on n’osait pas dire ce que l’on pense car sur certains sujets, il est admis une fois pour toute que la conscience politique a ses héritiers et tuteurs. Tout se passe aussi comme si les acteurs politiques et intellectuels attendent de voir ce que peut rapporter égoïstement une situation avant de s’exprimer. Le contraire même de l’idée du combat.

    Il me revient ces années soixante-dix, quatre-vingts quand des élites algériennes célébraient en privé les vertus du pluralisme, tout en les dénonçant en public en tant que tares de la bourgeoisie ou venin impérialiste.

    Comme dans la quasi-totalité des pays dits arabes (dixit Daoud), en Algérie aussi la question palestinienne sert d’alibi pour camoufler les échecs ou tensions internes. C’est donc sans surprise qu’en ces temps de règne spasmodique, Alger s’affiche plus royaliste que le Roi. Jeu de mot facile, j’en conviens. Avec une particularité cependant : une analyse anachronique qui rive le système FLN sur des postures fossilisées qui aspirent l’ensemble de la classe politique.

    De quoi s’agit-il ? Le peuple palestinien est, lui aussi, face à deux systèmes de valeur irréconciliables. Et objectivement il y a bien deux Palestine. Avec deux territoires, deux doctrines et deux pouvoirs. Qu’y a-t-il de commun entre Hamas qui impose son despotisme à Ghaza et l’Autorité palestinienne, AP qui tente, vaille que vaille, de faire vivre une alternative politique réaliste ; pour l’instant rejetée par la droite israélienne ? Rien.

    L’OLP avait pourtant réussi en pleine insurrection ce qu’aucun des régimes - qui l’assuraient du soutien de la corde au pendu - n’avait pu établir chez lui : le pluralisme. Il y avait, dans la révolution palestinienne, quatre sensibilités politiques reconnues qui avaient su cohabiter dans des conditions particulièrement complexes. Cette tolérance fut surveillée comme le lait sur le feu par des régimes tyranniques qui y voyaient un dangereux précédent.

    Aujourd’hui, ces tendances, promesses de tant de richesses culturelles et politiques, ont quasiment toutes disparu. Il reste Hamas qui milite pour l’instauration d’une théocratie globale en Palestine alors que l’AP revendique ouvertement sa laïcité. C’est donc sur la base de ces réalités qu’il faut définir ses stratégies vis-à-vis de la question palestinienne.

    Le problème n’est pas de parler avec les Israéliens mais de savoir ce qu’on leur dit. A eux comme aux Palestiniens, d’ailleurs. Etre lucide sur ce dossier en Algérie témoignerait de la capacité du pays à (se) parler en adulte. A ce moment, on aurait quelque chance de devenir audible par les autres.

    La droite israélienne orthodoxe doit savoir qu’elle n’empêchera pas une alternative démocratique palestinienne d’advenir. Et que la question des colonies, de l’eau et des réfugiés de même qu’un juste statut pour Jérusalem s’imposera tôt ou tard à sa force. La même remarque vaut pour les Palestiniens. Nous ne parlons pas ici du Hamas qui est en fait le principal ennemi de la Palestine démocratique et le premier alibi par lequel les faucons israéliens justifient leurs abus. Outre la réorganisation en profondeur de ses institutions gangrénées par la corruption, l’AP, gagnerait à revenir à ses fondamentaux : démocratie, pluralisme et laïcité. Cela donnerait plus de cohérence et de crédibilité à sa politique.

    La question palestinienne doit intéresser l’esprit et non les tripes ou les estomacs.

    Deux rappels. En 1996, je fus invité à Jéricho. Le vol passe par Amman. Connaissant les séquelles que Septembre noir a laissé entre le Royaume hachémite et les Palestiniens, j’informe l’ambassadeur de Jordanie à Alger pour obtenir un visa de transit. Il s’offusque de ce qu’un dirigeant politique algérien, demande un visa pour transiter par un « pays frère ». Arrivé à Amman, je fus bloqué par la police des frontières. Quelques mètres plus loin, l’ambassadeur de Palestine en Jordanie m’attendait de l’autre côte du guichet. Il essaya d’intervenir ; sans succès. Je dus reprendre le même avion le lendemain. J’appartenais aux sensibilités politiques que l’AP devait éviter de rencontrer. Seuls les courants conservateurs se voyaient encouragés à envelopper le régime de Arafat. Déjà. On n’était pas encore dans le projet Hamas mais on en prenait bien le chemin. Ceux qui connaissent de près des dirigeants palestiniens savent combien les « pays frères » ont joué contre leur projet démocratique.

    Autre évènement : en 1965, Bourguiba en tournée au Moyen-Orient supplie à Jéricho les Palestiniens d’accepter la proposition de deux Etats, quitte à formuler d’autres exigences quand la situation politique le permettrait. C’était deux ans avant la guerre des Six jours et les annexions qui s’en sont suivies. La presse arabe, notamment égyptienne, avait alors accusé le président tunisien de haute trahison. Aujourd’hui, le Caire a normalisé ses relations avec Israël et les revendications des Palestiniens portent sur des portions de terre dérisoires par rapport à celles qui étaient mises à leur disposition il y a cinquante-sept ans de cela.

    Avec un populisme archaïque, le régime algérien campe sur des positions que même les premiers concernés rejettent. Le régime ? Pas que. Malheureusement, ceux qui prétendent vouloir le dépasser aussi. On peut comprendre que des médias, des opposants ou des intellectuels aient peur. Qu’ils s’enfoncent dans la surenchère démagogique en dit long sur la crise morale et politique qui mine l’Algérie.

    On comprend alors pourquoi l’opportunité historique du printemps 2019 a été gâchée par le carriérisme populiste. Aujourd’hui, c’est la rue qui est à l’avant-garde des luttes. La régression est nette : il y a bataille pour le pouvoir mais pas contre le système dont beaucoup désormais s’accommodent.

    Un espace de débat libre permettant à l’opinion progressiste d’Afrique du Nord d’échanger devient impératif.

    Auteur
    Saïd Sadi

    le matin dz
    Dernière modification par haddou, 19 décembre 2020, 16h48.

  • #2
    Intéressant.

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    • #3
      vous avez permis au mossad de poser ses pied dans le Maghreb. Vous êtes non seulement des traîtres envers la cause Palestinienne mai aussi dangereux que Netanyahou.

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      • #4
        Hbibnaali

        Y a un.filet de bave.qui te dégouline du.museau ......🤤
        " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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        • #5
          Que les braves marocains continuent le combat de dénoncer la décision du roi
          les sionistes ne résisterons pas, tôt ou tard ils perdront

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          • #6
            @hbibnaali

            Est-ce que tu as un commentaire à faire à propos de l'article de Saïd Sadi ?


            Parce que tu ne fais que polluer le forum par des HS.

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            • #7
              Avec un populisme archaïque, le régime algérien campe sur des positions que même les premiers concernés rejettent.
              Il n'a pas tort.

              Combien de temps le régime algérien non élu démocratiquement résistera ?

              Commentaire


              • #8
                La fin des haricots pour le régime des faussaires d Alger : 2021

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                • #9


                  Pour ceux qui ne connaissent pas Said Sadi, c'est l'homme a droite de la photo.
                  Dernière modification par delci, 20 décembre 2020, 08h16.
                  ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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                  • #10
                    La normalisation des pays dits arabe avec Israël semble irréversible ,c'est évidemment acter la capitulation mais également une mise sous protection politique ou militaire israélienne de certains pays ,notamment ceux du golfe .
                    Le président algérien a fait une erreur politique en parlant de harwala lors de son discours suite a la question sur la normalisation ,il n'a pas mesuré à quel point ce processus est le nouvel horizon géopolitique des arabes .
                    Il est aussi fort possible que dans quelques années,Israël intégrera la ligue arabe et en prendra le co commandement avec l'arabie seoudite .
                    3 pôles de puissance se dessinent au moyen orient ,l'iran et son arc chiite , la turquie et Israël et ses vassaux arabes .
                    Dernière modification par xenon, 20 décembre 2020, 09h45.
                    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                    • #11
                      3 pôles de puissance se dessinent au moyen orient ,l'iran et son arc chiite , la turquie et Israël et ses vassaux arabes .
                      Et quand les Berbères (Algérie et Maroc) lancent la deuxième émancipation de leur Histoire et travailler la main dans la main pour créer leur pole régional indépendant et la puissance de l'Afrique du Nord?

                      Doit-on rester les éternels "ighyal" humiliés, effacés...etc ?

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                      • #12
                        Si on continue sur ce chemin là ,c'est clair aneqim dh'ighyel .
                        Bon, c'est évident que si les peuples étaient maitres de leurs destinées ,les choses aurait été plus simples ,la on a affaire à deux régimes despotiques et non démocratiques qui agissent à leurs grés indépendamment de la volonté des populations .
                        Entre l'Algérie et le maroc ,il faut renouer le fils du dialogue ,il faut qu'il y ait une volonté des deux cotés ,ca passe par le règlement du conflit au SO,c'est clair.
                        J'espère que la sequence historique que nous vivons en ce moment fera amorcer ce processus ,
                        J'espère que l'administration biden ne reviendra pas sur la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le SO mais conditionnera ca par un règlement définitif du sujet par une solution juste et équitable ,compris pour les refugiés sahraouis, libre après de trouver les formes qu'il faut donner à ce processus .
                        J'espère que l'Algérie ne s'y opposera pas et qu'avec ses partenaires russes et chinois ,elle ira vers ce chemin ,c'est une opportunité historique .
                        Le maroc doit acter qu'il ne pourra avoir une souverainté pleine et apaisée sans un accords definitif avec les sahraouis.
                        Les sahraouis doivent acter qu'ils ne pourront jouir de leur territoire sous la forme d'un etat indépendant .
                        L'Algérie doit acter le fait que celui qui occupe le terrain militairement est le maître du jeu et que le maroc ne pourra jamais lâcher le SO car c'est un sujet existentiel,il ne peut se permettre un enclavement , comme nous ne pourrons jamais nous même nous séparer de notre sahara central ,En clair ,il faut du réalisme de par et d'autres et désamorcer ce qui peut toujours l'être.
                        ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                        On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                        • #13
                          @xenon

                          + 1

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                          • #14
                            Le maroc doit acter qu'il ne pourra avoir une souverainté pleine et apaisée sans un accords definitif avec les sahraouis.


                            oui exact mais pour avoir un apaisement il faut éviter un conflit militaire, le maroc n'a pas d'intérêt à en provoquer un, au contraire il a intérêt à ce que la région reste calme alors que le poliz lui cherche un moyen de remettre sa cause au centre de l'attention internationale, et le conflit miltaire en est un.

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                            • #15
                              Et si le Maroc et l'Algérie fusionnaient ?
                              ça me paraît pas réalisable à court et moyen terme ,ca peut être un cap, mais pour bien bien plus tard ,peut etre dans 50 ans ou un siècle si les choses evoluent positivement .
                              il ya deux pays distincts dans les formes actuelles depuis cinq siècles au moins,ca ne s'efface pas comme ca ,il ya des spécificités culturelles ,politiques et une mémoire sociologique chez les peuples de par et d'autres , par contre,des relations "normales",c'est déjà un bon début , puis suivront des relations "privilégiées" ,une coopération multiforme ..etc , on peut construire rapidement un espace maghrébin apaisé et dynamique,ca serait déjà le minimum syndical .
                              Si 5 siècles plutôt ,les espagnols ont pu débarquer sur nos côtes ,c'est par ce que les mérinides ,zianides et hafcides se sont usés à se faire la guerre durant trois siècles pour rien au final , on devrait apprendre de notre propre histoire.
                              Dernière modification par xenon, 20 décembre 2020, 13h21.
                              ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                              On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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