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Révélations. Le destin révoltant de ces centaines de mineurs algériens recrutés par des organisations criminelles en Eur

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  • Révélations. Le destin révoltant de ces centaines de mineurs algériens recrutés par des organisations criminelles en Eur

    Algeriepart Plus 19 December 2020

    C’est un sujet tabou sur lequel Algérie Part a déjà fait des révélations fracassantes : les mineurs clandestins algériens non-accompagnés sont de plus en plus nombreux en Europe particulièrement en France. Il s’agit d’enfants mineurs arrivés en France ou dans les autres pays européens de manière totalement clandestine et se trouvent encore dans une situation irrégulière.

    C’est à partir de 2013 que ce fléau a pris une dimension particulièrement dramatique en France. Une récente enquête de terrain réalisée au profit des autorités françaises par le sociologue Olivier Peyroux, cofondateur de Trajectoires, association spécialisée dans la prise en compte des populations migrantes habitant en bidonville et squats en France, a tiré la sonnette d’alarme. Ce sociologue français est l’un des meilleurs spécialistes des Migrations et Traite des êtres humains en France.

    Algérie Part a obtenu au cours de ses investigations une copie de l’enquête menée par Olivier Peyroux. Cette enquête explique clairement que le nombre de mineurs algériens interpelés pour des vols à la personne devient significatif depuis 2015 où 250 mineurs algériens ont été déférés devant des tribunaux de plusieurs villes françaises. D’après cette enquête de terrain, les mineurs algériens représentent la première nationalité pour ce type de délinquance en région parisienne. A Lille, à Marseille, à Montpellier, à Caen ou à Bordeaux le constat empirique du sociologue français est similaire. Le nombre de jeunes mineurs algériens clandestins sur des activités délinquantes est en augmentation constante depuis 2015.

    Ces enfants mineurs algériens restent difficilement identifiables car certains de ces jeunes se font passer pour Tunisiens (ceux notamment de la région d’Annaba) ou Marocains afin d’éviter une expulsion vers l’Algérie.

    La plupart des délits dans lesquels sont impliqués ces mineurs clandestins algériens sont liés au vol à la personne notamment les téléphones portables et à la vente de drogue. L’enquête de terrain du sociologue Olivier Peyroux a fait des conclusions qui font froid dans le dos. Et pour cause, les mineurs algériens sont, malheureusement, recrutés par des réseaux criminels et des organisations de délinquance bien structurées en France et en Europe. Ces clandestins mineurs sont recrutés par des compatriotes installés localement à Paris ou dans les autres grandes villes françaises afin de les utiliser pour leurs divers trafics en contrepartie d’un hébergement chez d’autres compatriotes.

    Les recherches effectuées par les services compétents et concernés par ce fléau en France ont démontré que ces mineurs clandestins se font recruter par des petites organisations criminelles locales à Paris, Marseille, Lyon ou Lille tenues par des compatriotes algériens. Le recrutement commence depuis l’Algérie et la mise en contact et d’une certaine façon le conditionnement débute par les réseaux sociaux où de nombreuses informations circulent sur les points de rencontre de la diaspora algérienne (le quartier de Barbès pour Paris, etc.), mais aussi les modalités à suivre pour bénéficier d’un logement gratuit, prise en charge pour la nourriture, etc.

    Les recherches menées en France ont prouvé également que le recrutement par ces organisations criminelles intervient essentiellement après une série d’échecs. Il touche des jeunes mineurs qui n’ont pas trouvé d’hébergement et/ou d’activités rémunératrices. Ces derniers s’adressent alors à des compatriotes qui les hébergent et leur fournissent du « travail » comme la vente à la sauvette de cigarettes. Des formes de dépendance et d’endettement apparaissent alors et ces jeunes sont ensuite basculés sur d’autres types d’activités : vente de haschich et vol à la personne.

    Un exemple concret cité par l’enquête du sociologue Olivier Peyroux : les jeunes mineurs algériens commencent par la vente de cigarettes à la sauvette dans le fameux quartier parisien Barbès. Pour chaque cartouche vendue ils touchent 10€ de commission. En revanche, lorsque leur marchandise est saisie par la Police ils doivent rembourser 38 euros aux personnes qui les fournissent. Lorsque leurs dettes sont trop importantes ils passent sur la vente de haschich. Ils sont payés 30 € la journée pour une amplitude horaire très importante pouvant aller de 8h à 23h. Ils reçoivent environ 10 € de cannabis pour leur propre consommation ce qui accentue la dépendance à l’organisation. Là encore, en fonction des saisies ces jeunes contractent des dettes. Ils passent alors sur du vol à la personne, notamment des téléphones portables, dans le métro.

    C’est un cercle absolument infernal qui plonge en enfer des mineurs algériens non-accompagnés totalement dépendants de ces organisations criminelles. Mais comment font ces mineurs clandestins pour se retrouver en France ou ailleurs en Europe ?

    L’enquête du sociologue Olivier Peyroux a prouvé que la majorité vient clandestinement par des bateaux de marchandises au départ d’Alger, d’Oran ou d’Annaba à destination de l’Espagne, l’Italie ou la France. Les entretiens réalisés par cet expert français dans la question des traite des migrants avec des mineurs algériens ont dévoilé qu’ils monnayent facilement le voyage avec quelques membres du personnel travaillant sur les navires de marchandise. “Enfin, s’il existe encore quelques personnes qui rejoignent l’Europe
    à travers des embarcations de fortune ce mode de traversée demeure minoritaire”, souligne le rapport de l’enquête dont nous détenons une copie.

    La même source nous apprend que la majorité des mineurs algériens clandestins en France sont originaires d’Alger, Annaba et Oran. La majorité de ces jeunes mineurs algériens sont partis sans tenir compte de l’avis de leurs parents et même parfois sans les informer. Et la plupart des mineurs n’ont pas d’attache familiale solide dans les pays de destination comme la France car si la majorité d’entre eux a rejoint dans un premier temps de la famille éloignée, installée depuis de nombreuses années un peu partout en France, les liens ne sont pas suffisamment forts. Les mineurs décident alors de tenter leur chance seuls à Paris notamment.

    L’enquête menée par le sociologue français Olivier Peyroux a souligné enfin que les mineurs clandestins algériens sont dépendants de produits stupéfiants haschich, Rivotril, etc. Sur
    le plan physiologique, leur état se dégrade rapidement comparé aux autres mineurs non-accompagnés issus du Maroc, Syrie ou l’Afghanistan qui se trouvent dans la même situation de rue. Malheureusement, face à cette tragédie, les autorités algériennes n’ont pas voulu bouger le petit doigt en dépit des nombreuses propositions de coopération bilatérale formulées par les autorités françaises dans le but de les arracher à la rue et aux réseaux criminels pour les rapatrier vers leur pays natal. Algérie Part avait publié récemment des révélations détaillées à ce sujet.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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