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Diplomatie.Le Pakistan, prochain pays musulman à normaliser ses relations avec Israël ?

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    Diplomatie.Le Pakistan, prochain pays musulman à normaliser ses relations avec Israël ?

    L’ORIENT-LE JOUR - BEYROUTH
    Publié le 24/12/2020 - 13:37

    Mercredi 23 décembre, le ministre israélien de la Coopération régionale, Ofir Akunis, a déclaré qu’Israël espérait se rapprocher d’un cinquième pays musulman avant la fin du mandat de Donald Trump et que des efforts étaient faits dans ce sens. S’agirait-il du Pakistan ? L’analyse du quotidien beyrouthin L’Orient-Le Jour.

    Le Pakistan sera-t-il le cinquième pays musulman (mais non arabe) à normaliser ses relations avec Israël ? Le débat s’est cristallisé il y a quelques semaines, lorsqu’une rumeur a circulé dans les médias : un avion de la British Airways aurait atterri en Israël avec, à son bord, une délégation pakistanaise en visite secrète. “Difficile de distinguer le faux du vrai”, estime Michael Kugelman, directeur adjoint du programme Asie au Centre Wilson, pour qui le Pakistan essaie au minimum “de tester le terrain en vue d’un rapprochement avec Israël”.

    La controverse a lieu alors qu’Israël a signé des accords de normalisation avec quatre pays arabes – les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et récemment le Maroc. “Ces accords changent tout en matière de géopolitique mondiale : il va maintenant y avoir de plus en plus de pressions de la part du bloc saoudien qui s’oppose à l’Iran et souhaite une amélioration des relations avec Israël”, observe Michael Kugelman. Ce contexte géopolitique impulsé par l’administration Trump faisait donc penser qu’Islamabad pourrait être plus près de franchir le pas d’une normalisation. D’autant que la rapidité avec laquelle les accords ont été conclus jusque-là permet de nourrir l’hypothèse d’un basculement précipité.

    À Islamabad, l’idée réinvestit le débat public à intervalles réguliers. Et divise le pays. Avant de retomber dans l’oubli, jusqu’à un prochain tweet, une déclaration ambiguë ou le bourdonnement d’une nouvelle rencontre secrète. “Au fil des années, des dirigeants haut placés ont entretenu l’idée d’un rapprochement”, rappelle Michael Kugelman.

    “Si les récentes informations se révélaient exactes, cela voudrait dire que des réseaux souterrains entre les deux pays sont en train de se développer”, estime Akhil Bery, expert à l’Eurasia Group, cabinet de géopolitique basé à Washington. La normalisation ne serait alors que la poursuite d’une sympathie réciproque déjà existante. Car les flatteries publiques, les liens cachés et les rencontres occasionnelles ne sont pas nouveaux. De manière générale, les deux pays sont connus pour échanger des informations sécuritaires, notamment via leurs ambassades respectives à Istanbul.

    Agitation au sommet
    En 2005, l’ancien ministre pakistanais des Affaires étrangères Khurshid Kasuri rencontre à Istanbul son homologue israélien Silvan Shalom, qui déclare plus tard dans un entretien que le Pakistan n’a jamais été considéré comme un ennemi d’Israël. Quelques mois plus tard, le président pakistanais, le général Pervez Musharraf, et le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, se rencontrent en marge d’un sommet onusien. En 2018, le journal [israélien] Ha’Aretz affirme que l’avion privé d’un businessman israélien aurait atterri à Islamabad, via Amman, avant de repartir vers Tel-Aviv. Mais outre ces rumeurs et ces mains tendues, la relation en reste là. Jusqu’à la déclaration du ministre israélien de la Coopération régionale, Ofir Akunis, interrogé hier [mercredi 23 décembre] par le site d’information Ynet TV à propos de l’inscription d’un cinquième pays à la liste des pays ayant récemment normalisé avec Israël, avant que Donald Trump ne quitte la présidence américaine le 20 janvier prochain. “Nous travaillons dans cette direction. Je crois […] qu’il y aura une annonce de la part des États-Unis au sujet d’un autre pays prêt à officialiser ses relations avec Israël et, en substance, avec l’établissement d’un accord – un accord de paix”, a-t-il annoncé. Selon Ofir Akunis, il y a deux principaux pays candidats à la normalisation avec Israël. L’un, situé dans le Golfe, pourrait être Oman. L’autre, plus à l’est, est un “pays musulman qui n’est pas petit” – le Pakistan ou l’Indonésie, estiment les observateurs.

    Ces déclarations rendent plus crédible le bruit qui circulait ces dernières semaines faisant état de fortes pressions extérieures exercées sur Islamabad et poussant vers une normalisation. Mi-novembre, le Premier ministre, Imran Khan, a fait part publiquement de pressions américaines, tout en rappelant que le pays n’y cédera pas. En parallèle, de récentes déclarations faites par des personnalités proches du pouvoir, telles que le journaliste Mubashir Lucman qui s’est prononcé en faveur d’une normalisation sur un plateau de télévision israélien, semblent également abonder dans le sens d’une agitation au sommet.

    La dépendance, notamment financière, à l’Arabie saoudite pourrait tout particulièrement peser dans la balance. Riyad, qui a donné son aval à d’autres normalisations, voudrait les multiplier avant d’officialiser son propre accord avec Israël. Le royaume pourrait ainsi recourir à l’argument financier en mettant en jeu le renouvellement d’un prêt de 2 milliards de dollars, essentiel à la survie économique du Pakistan. Une normalisation permettrait donc de préserver les liens avec un allié précieux d’Islamabad.

    Les tenants d’une position “pragmatique” savent également que le pays a plus largement intérêt à formaliser ses relations avec Israël afin d’accéder à la technologie israélienne, notamment en matières de défense et d’agriculture. “L’expertise israélienne en matière hydraulique, de biotechnologie ou de cyberdéfense” pourrait également être précieuse, note Akhil Bery.

    Forte opposition de l’opinion publique
    Sur le plan diplomatique, une normalisation forcerait Israël à équilibrer sa position vis-à-vis de l’Inde, qui cesserait d’être son interlocuteur exclusif. Islamabad, qui se positionne en défenseur historique de la cause palestinienne, serait dans une meilleure posture pour avoir voix au chapitre. D’autant que le Pakistan n’a aucun conflit direct avec l’État hébreu et que l’obstacle majeur qu’étaient la trahison à la cause arabe et une mise au ban du monde musulman semble beaucoup moins rédhibitoire maintenant qu’une série de pays arabes ont pris les devants en normalisant avec Israël. “Le Pakistan souhaite mettre en avant sa neutralité dans la rivalité entre l’Iran et l’Arabie saoudite, avec qui les relations ont souffert. Islamabad pourrait donc renforcer ces liens en cédant aux pressions saoudiennes, tout en gérant avec prudence ses relations avec Téhéran”, estime Michael Kugelman.

    Les nombreux avantages d’une normalisation ne peuvent cependant pas occulter le dilemme politique et idéologique d’Islamabad, dont le discours a été d’associer Israël à l’Inde en tant qu’ennemi de la nation musulmane. Outre une forte opposition venant de l’opinion publique et des rangs du Premier ministre actuel, le pays prendrait le risque d’une bataille idéologique sur fond religieux. “Une reconnaissance pourrait renforcer la position des islamistes radicaux, qui continuent d’exercer une forte pression sur le gouvernement”, remarque Akhil Bery. “La décision pourrait, au minimum, déclencher de violentes manifestations antigouvernement”, estime Michael Kugelman.

    Des relations de coulisses
    Un sujet d’autant plus sensible qu’il réveille le douloureux souvenir du conflit au Cachemire opposant le Pakistan à l’Inde, qui risquerait de souffrir d’une normalisation entre Islamabad et Tel-Aviv. “Une normalisation avec Israël avant une résolution de la question palestinienne priverait le Pakistan des arguments traditionnels pour défendre les revendications au Cachemire”, estime Akhil Bery. Le Pakistan risquerait ainsi de “perdre la crédibilité morale dont il dispose afin de défendre les droits de la population du Cachemire, qui pourrait se mettre à douter de la sincérité d’Islamabad s’il tournait le dos à une autre communauté opprimée, à majorité musulmane”, explique Michael Kugelman.

    Le Pakistan aurait donc peut-être plus intérêt à maintenir des relations de coulisses, qui permettraient de ménager les pertes sur la scène intérieure. Contrairement au Maroc, qui a obtenu en échange de la normalisation avec Israël la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental, ou du Soudan, qui a monnayé une levée des sanctions américaines, le Pakistan ne semble pour l’instant pas avoir de monnaie d’échange permettant de maquiller la normalisation en victoire nationale. “On peut s’attendre, non pas à une normalisation prochaine, mais à un renforcement des liens entre le Pakistan et Israël”, conclut Michael Kugelman. Par anticipation des retombées politiques intérieures, le gouvernement pourrait chercher à résister aux pressions extérieures. Reste à savoir pour combien de temps en aura-t-il encore les moyens.
    Believe YOU CAN & you're HALFWAY there

  • #2
    We can’t recognize Israel,’ Pakistan tells UAE

    21.12.2020: Pakistan on Monday said it has made it clear to the United Arab Emirates (UAE) that Islamabad cannot recognize Israel until a “concrete and permanent settlement” of the Palestinian issue.

    I categorically presented Pakistan’s stance on Israel to the UAE’s foreign minister that we will not and cannot establish a relationship with Israel until a concrete and permanent solution to the Palestine issue is found,” country’s Foreign Minister Shah Mahmood Qureshi told reporters in the northeastern Multan city.

    Qureshi’s explanation came just a day after his visit to the UAE, which was seen by many as “crucial” amid rumors that Islamabad had secretly sent a messenger to Tel Aviv. Islamabad has already denied the reports, mainly from Israeli media.


    Responding to questions regarding reports about alleged pressure from Saudi Arabia, the UAE and other Gulf states for recognition of Israel, Qureshi said he had explained to his UAE counterpart the “depth of emotions and feelings” Pakistanis have about Palestine and Kashmir.

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    • #3
      212 millions d'habitants ce n'est pas facile à gérer financièrement. Le chantage continue?

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