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L’épargne des Français bat tous les records en 2020

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  • L’épargne des Français bat tous les records en 2020

    Le Parisien Par Delphine Denuit Le 25 décembre 2020

    Les Français n’ont jamais autant épargné en si peu de temps. Le livret A et le LDDS ont collecté 35 milliards d’euros supplémentaires depuis le début de l’année alors qu’ils ne rapportent quasiment rien.

    Record sur record. Le livret A ne s'est jamais aussi bien porté. A fin novembre, sa collecte nette - ses dépôts moins ses retraits - atteint 27,2 milliards d'euros. C'est quasiment le double de celle (14 milliards) amassée pendant les onze premiers mois de 2019. Rien qu'en novembre, le placement préféré des Français - 8 sur 10 en possèdent un - enregistre une collecte nette de 2,4 milliards d'euros, selon les dernières données de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Soit exactement quatre fois plus que la moisson de novembre 2019 (610 millions).

    130 milliards d'euros attendus fin 2020


    Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) fait lui aussi le plein depuis le début de l'année avec une collecte de près de 8 milliards. Ensemble, ces deux livrets ont drainé 35 milliards supplémentaires depuis le début de l'année (pour un encours total de 446 milliards), toujours selon la CDC. Et si l'on inclut le montant des dépôts à vue dormant sur les comptes courants des Français cette année, soit près d'environ 50 milliards d'euros, on approche des 100 milliards d'épargne à fin novembre.

    Rien ne semble pouvoir arrêter les Français sur leur lancée. Selon les dernières estimations de la Banque de France, la totalité de l'épargne pourrait même atteindre, fin 2020, le chiffre record de 130 milliards d'euros. Soit bien plus que le plan de relance du gouvernement ! Et les Français devraient de nouveau mettre de côté 70 milliards supplémentaires l'an prochain, selon l'institution. En deux ans, 200 milliards d'euros pourraient donc n'être ni consommés ni injectés dans l'économie.

    Une «collecte abracadabrantesque»


    « Cette collecte abracadabrantesque marque la préférence absolue dans la liquidité et la sécurité », commente Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l'épargne, dans sa dernière note d'actualité. Selon lui, le mois de novembre est marqué par « le retour de l'épargne « Covid » », une sorte de mélange entre une épargne forcée liée aux mesures de confinement décidées par l'Etat (fermeture des bars, restaurants, sites culturels) et une épargne de précaution des ménages inquiets pour leur avenir (chômage, récession…). Car « cette collecte, insiste-t-il, est aussi le signe d'une forte anxiété. En mettant sciemment leur argent sur leurs livrets d'épargne, les ménages flèchent et sécurisent une partie de leurs revenus à la différence de ceux laissés sur les comptes courants ».

    Des placements refuges par excellence

    Sur le papier, ce comportement est assez logique : le livret A et le LDDS sont liquides (les retraits sont possibles à tout moment) et exonérés d'impôts et de prélèvements obligatoires. Sauf que depuis février, leur rendement a été ramené à leur plus bas, 0,5 %, ce qui leur ôte tout intérêt financier. Car si l'on tient compte de l'inflation, estimée à 0,5 % cette année par la Banque de France, leur gain est de… 0. À défaut d'être de bons investissements, ces livrets n'ont jamais aussi bien porté leur nom de « placement refuge ». Avec à la clé, la bonne conscience de participer, à travers eux, au financement de logements sociaux et de projets de développement durable.

    Quant au sort de ce bas de laine historique, il est impossible à prévoir. Le gouvernement aimerait bien le voir réinjecté le moment venu dans « l'économie réelle » pour soutenir la croissance et la relance du pays. Mais rien ne dit que les Français entendent son appel. D'autant que cette épargne est très inégalement répartie. Selon le Conseil d'analyse économique (CAE), 20 % des Français les plus aisés sont à l'origine de plus de 70 % de ce surplus d'épargne. Alors qu'à l'autre bout du spectre, les 20 % des ménages les plus modestes n'ont pas épargné mais au contraire ont dû s'endetter davantage pour faire face à la crise.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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