Annonce

Réduire
Aucune annonce.

63e anniversaire de l’assassinat de Abane Ramdane : Le combat inachevé de «l’architecte de la Révolution»

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • 63e anniversaire de l’assassinat de Abane Ramdane : Le combat inachevé de «l’architecte de la Révolution»

    63e anniversaire de l’assassinat de Abane Ramdane : Le combat inachevé de «l’architecte de la Révolution»

    elwatan.com



    Abane RamdanePHOTO : D. R.
    AHCENE TAHRAOUI 27 DÉCEMBRE 2020



    «Si la Révolution n’est pas l’œuvre de tous, elle avortera inévitablement», soutenait Abane Ramdane la veille du déclenchement de l’insurrection de Novembre 1954. Son principe de «la primauté du politique sur le militaire» est un des slogans adoptés par le hirak.

    Père de l’indépendance, dirigeant le plus politique du FLN, «véritable animal politique et organisateur expérimenté» pour paraphraser Hocine Aït Ahmed, les surnoms ne sont pas anodins pour cet homme exceptionnel dont le sort a été scellé tragiquement par ses frères d’armes le 27 décembre 1957, à Tétouan (Maroc) et dont la dépouille n’a jamais été rendue aux siens, 63 ans après sa liquidation.

    Sa tombe au cimetière d’El Alia serait vide. En 1984, le défunt président de la République, Chadli Bendjedid, avait dépêché une mission à Tétouan pour retrouver des indices sur ses ossements auprès de gens proches du lieu où se sont déroulés les événements, mais sans résultat, selon un témoignage livré lors d’une conférence-débat à Tizi Ouzou par son neveu, le professeur et auteur Bélaid Abane.

    En novembre 2005, Hocine Aït Ahmed soutenait mordicus sur BRTV que «la dépouille de Abane n’a jamais été rapatriée», contredisant la fameuse opération de rapatriement publique organisée quelques années auparavant.

    Dépitée par le black-out entretenu autour des ossements de son fils héros, la famille Abane avait décidé d’organiser une cérémonie nationale de deuil définitif dans une atmosphère de recueillement et d’apaisement le 20 août 2016, à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire du Congrès de la Soummam, dont il était le concepteur.


    C’est que même après sa mort, Abane Ramdane dérange les fossoyeurs de la République d’hier et d’aujourd’hui, après avoir payé chèrement de sa vie son engagement indéfectible pour la cause nationale. «Abane Ramdane a eu le grand mérite d’organiser rationnellement notre insurrection en lui donnant l’homogénéité, la coordination et les assises populaires qui lui étaient nécessaires et qui ont assuré la victoire», notait à juste titre Ferhat Abbas dans son livre L’indépendance confisquée. Au-delà de son génie de grand stratège militaire connu et reconnu même par ses ennemis, Abane Ramdane était un rassembleur attaché à l’unité nationale, selon des témoignages.

    «Le FLN n’appartient à personne, mais au peuple qui se bat (…) Si la révolution n’est pas l’œuvre de tous, elle avortera inévitablement», soutenait-il à la veille du déclenchement de l’insurrection de Novembre 1954, cité par Khalfa Mameri dans son ouvrage Abane Ramdane, héros de la guerre d’Algérie. «Abane était remarquablement intelligent.

    C’était en outre un homme juste et d’une sincérité absolue (…) Tout ce qui lui importait était l’unité nationale», selon l’historien Yves Courrière, a rapporté le doyen de la faculté de Bouzaréah, cité par l’APS, lors d’une conférence organisée au Musée du Moudjahid à l’occasion du centenaire de Abane Ramdane (1920-2020) et du 63e anniversaire de sa disparition.

    Un engagement sans faille et des hauts faits d’armes qui demeurent malheureusement méconnus à ce jour dans nos manuels scolaires, et même la nature de sa mort et ses mobiles sont occultés sciemment pour entretenir le flou autour de ce militant politique et révolutionnaire impénitent.

    Pour l’histoire et la mémoire, des associations locales organisent chaque année des hommages, des conférences-débats et des journées d’étude à la mémoire de celui qui a introduit, au cours du Congrès de la Soummam, le principe de «la primauté du politique sur le militaire».

    Des activités sont prévues aujourd’hui dans son village natal Azouza, dont le rituel dépôt de gerbe de fleurs au monument des chouhada de la localité et au niveau des deux fresques érigées à son effigie, ainsi que des témoignages de moudjahidine de la Wilaya III sur sa vie et son parcours révolutionnaire.
Chargement...
X