Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Établissement ou normalisation des relations avec Israël : L’hypocrisie des Frères musulmans et de leur leader turc

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Établissement ou normalisation des relations avec Israël : L’hypocrisie des Frères musulmans et de leur leader turc

    Il est étrange d’entendre le président turc Recep Tayyip Erdogan faire la leçon à des pays qui ont normalisé leurs relations avec le régime israélien, alors qu’il est un allié inconditionnel de l’entité sioniste depuis belle lurette.

    Derrière les faits et gestes du nouveau sultan de la Turquie se cachent des calculs politiques sournois. Si dans le discours, il se fait souvent passer pour le chantre de la cause palestinienne, dans la réalité, il est bien le premier serviteur des intérêts israéliens dans la région.

    Liée par des relations diplomatiques, économiques et militaires très étroites, la Turquie doit beaucoup à Israël dans son ascension industrielle mais aussi géopolitique. Elle a été assistée pendant de longues années sur le plan technologique par Israël en vertu de deux accords signés en février et août 1996. Les brouilles diplomatiques avec Israël servent à chloroformer les affidés d’Erdogan, aussi bien en Turquie qu’en Afrique du Nord, qui voient en lui le nouveau «calife» du monde musulman.

    A la tête d’un pays officiellement laïc depuis une vingtaine d’années, Recep Tayyip Erdogan prône l’islamisme politique dans le reste des pays musulmans. Devenu le leader des Frères musulmans, une confrérie qui regroupe l’essentiel des partis islamistes de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient grâce à son populisme mais aussi au soutien d’Israël et des puissances occidentales, le président turc œuvre inlassablement à l’amélioration de ses relations avec l’Etat hébreu

    Le 9 décembre dernier, M. Erdogan a annoncé la nomination d’un nouvel ambassadeur en Israël afin de pouvoir faire revenir à la normale ses relations avec cet Etat, les deux pays n’ayant pas eu d’ambassadeurs depuis 2018, suite à la dénonciation par Ankara des bombardements israéliens dans la bande de Ghaza, contrôlée par le Hamas palestinien. «Nous souhaitons entretenir de meilleures relations avec Israël», a déclaré le Président turc le vendredi 25 décembre, dans un nouvel effort visant à normaliser ses relations avec Israël.

    Hypocrisie

    Il faut souligner que le régime d’Erdogan a toujours défendu la bande de Ghaza et le parti frère musulman Hamas qui la contrôle, au détriment de l’Autorité palestinienne. Ce nouveau rapprochement avec Israël reflète l’hypocrisie des Frères musulmans en général.

    On se souvient encore de la lettre de l’ancien président égyptien, l’islamiste Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans égyptiens, adressée à son homologue israélien le rassurant sur les relations bilatérales et l’invitant à déployer leurs «meilleurs efforts pour remettre le processus de paix au Proche-Orient sur les bons rails afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité pour l’ensemble des peuples de la région, y compris le peuple israélien».

    Ainsi, les Frères musulmans, qu’ils soient turcs ou arabes, ne trouvent pas d’inconvénients, quand ils sont portés au pouvoir, à développer des relations avec Israël.

    Mais ils dénient le droit à d’autres régimes qui ne sont pas du même bord idéologique d’en faire de même. Deux cas sont illustratifs de cette duplicité. Le Président turc a vivement condamné la normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan. Il a été beaucoup moins nuancé sur le rapprochement entre Israël et le Maroc.

    La raison ? Le parti au pouvoir au Maroc, le PJD du Premier ministre Saadeddine Othmani en l’occurrence, fait partie de la confrérie des Frères musulmans. «Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais», est, semble-t-il, la devise de celui qui se prend pour le nouveau «guide» des musulmans.

    Bénéficiant de l’appui fort d’Israël sur plusieurs dossiers régionaux, notamment celui du conflit au Haut Karabagh, soutenant militairement l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, le Président turc ressent le besoin de se rapprocher davantage de l’entité israélienne. Les liens sont tels qu’Israël défend la Turquie contre l’Europe en refusant de reconnaître le génocide arménien. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont très intenses. En 2019, les échanges ont atteint les 5,5 milliards de dollars. La Turquie est le sixième partenaire commercial d’Israël.

    Tout en œuvrant à de meilleures relations avec Israël, le Président turc poursuit sa politique visant à renforcer son influence dans les pays musulmans ayant fait partie de l’ancien empire ottoman qu’il rêve de faire renaître pour le bien de son pays.

    Sa stratégie a pour but de garantir de nouveaux marchés pour les produits turcs qu’il peine à placer en Europe et en Asie. Pour réussir, il compte ainsi sur ses alliés islamistes dans ces pays qui font preuve du même opportunisme.

    EL WATAN
    Dernière modification par icosium, 27 décembre 2020, 16h27.
    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)
Chargement...
X