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.VENDREDI, 01 JANVIER, 2021
Madrid, 01 janvier 2021. - (ECSAHARAUI)
Par Lehbib Abdelhay / ECS
On a déjà beaucoup écrit sur l'annonce par le président Trump de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Cependant, des incertitudes demeurent quant aux détails de cet accord.
Joe Biden renversera-t-il la décision de Donald Trump?
Le prochain président des États-Unis, qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2021, peut-il revenir sur la décision de Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara?
Les États-Unis ont récemment appuyé le renouvellement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Selon Shathil Nawaf Taqa du New York Times, les proclamations ou décrets présidentiels n'ont pas nécessairement force de loi et peuvent, en principe, être annulés par la Cour suprême ou le Congrès américain.
Cependant, la Constitution des États-Unis donne au président pratiquement toute autorité sur la politique étrangère et la reconnaissance de l'État. «Trump a même le droit exclusif de reconnaître la souveraineté d'un État sur certains territoires. Le Congrès ne peut pas le forcer à se contredire, mais il peut modifier sa décision », déclare Shathil Nawaf Taqa, avocat spécialisé en droit comparé.
Par conséquent, Biden peut, avec ces pouvoirs, retirer cette proclamation de reconnaissance. «Logiquement, si vous pouvez reconnaître une chose, vous pouvez reconnaître le contraire», dit Taqa. Cependant, il pense qu'il est peu probable que Biden conteste la décision de Trump, car l'histoire des États-Unis était sans précédent à cet égard. Le président élu n'a pas encore commenté la question.
"D'accord ou pas?"
L'annonce par Trump de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental peu de temps après l'établissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël illustre le type d '«accord» transactionnel que le président américain aime.
Rabat a-t-il mérité ce geste de bonne volonté de la part des Américains en échange de l'établissement de relations avec l'Etat juif? Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, rejette cette idée: "La reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara ne s'est pas faite en échange du rétablissement des relations avec Israël", a-t-il insisté.
Cependant, selon le New York Times, l'homme d'affaires Yariv Elbaz a agi comme intermédiaire entre Rabat et Washington depuis 2017 pour parvenir à un accord sur les deux questions simultanément. Le journal américain révèle également qu'il y avait un projet d'investissement américain au Maroc réalisé pour un montant de 3 milliards de dollars, dans ses secteurs bancaire, touristique et énergétique. Un investissement, selon un membre de l'administration Trump interrogé par le journal, n'est pas lié à la restauration des relations entre le Maroc et Israël.
Quel genre de relations diplomatiques entre le Maroc et Israël?
Selon un communiqué du cabinet royal, le Maroc et Israël "reprendront les pourparlers officiels et les relations diplomatiques dès que possible", sans préciser la nature de ces relations diplomatiques. Bien que Trump ait tweeté que les relations diplomatiques complètes entre Israël et le Maroc seraient rétablies, ce dernier se veut plus prudent.
La seule mesure prise par le Maroc jusqu'à présent vers la "normalisation" - terme réfuté par le ministre marocain - a été d'annoncer la réouverture du bureau de liaison israélien à Rabat, qui a été fermé en 2000. Il ne semble pas y avoir de plan, du moins pour le moment, pour des discussions entre ambassadeurs.
La déclaration du cabinet royal insiste cependant à plusieurs reprises sur le fait que la position du Maroc sur la cause palestinienne reste "inchangée", en particulier sur le statut de Jérusalem, dont l'importance pour les musulmans doit être respectée. La seule certitude à ce stade est l'ouverture de lignes de communication directes entre Israël et le Maroc, qui devra sans doute contourner l'Algérie.
Madrid, 01 janvier 2021. - (ECSAHARAUI)
Par Lehbib Abdelhay / ECS
On a déjà beaucoup écrit sur l'annonce par le président Trump de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Cependant, des incertitudes demeurent quant aux détails de cet accord.
Joe Biden renversera-t-il la décision de Donald Trump?
Le prochain président des États-Unis, qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2021, peut-il revenir sur la décision de Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara?
Les États-Unis ont récemment appuyé le renouvellement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Selon Shathil Nawaf Taqa du New York Times, les proclamations ou décrets présidentiels n'ont pas nécessairement force de loi et peuvent, en principe, être annulés par la Cour suprême ou le Congrès américain.
Cependant, la Constitution des États-Unis donne au président pratiquement toute autorité sur la politique étrangère et la reconnaissance de l'État. «Trump a même le droit exclusif de reconnaître la souveraineté d'un État sur certains territoires. Le Congrès ne peut pas le forcer à se contredire, mais il peut modifier sa décision », déclare Shathil Nawaf Taqa, avocat spécialisé en droit comparé.
Par conséquent, Biden peut, avec ces pouvoirs, retirer cette proclamation de reconnaissance. «Logiquement, si vous pouvez reconnaître une chose, vous pouvez reconnaître le contraire», dit Taqa. Cependant, il pense qu'il est peu probable que Biden conteste la décision de Trump, car l'histoire des États-Unis était sans précédent à cet égard. Le président élu n'a pas encore commenté la question.
"D'accord ou pas?"
L'annonce par Trump de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental peu de temps après l'établissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël illustre le type d '«accord» transactionnel que le président américain aime.
Rabat a-t-il mérité ce geste de bonne volonté de la part des Américains en échange de l'établissement de relations avec l'Etat juif? Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, rejette cette idée: "La reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara ne s'est pas faite en échange du rétablissement des relations avec Israël", a-t-il insisté.
Cependant, selon le New York Times, l'homme d'affaires Yariv Elbaz a agi comme intermédiaire entre Rabat et Washington depuis 2017 pour parvenir à un accord sur les deux questions simultanément. Le journal américain révèle également qu'il y avait un projet d'investissement américain au Maroc réalisé pour un montant de 3 milliards de dollars, dans ses secteurs bancaire, touristique et énergétique. Un investissement, selon un membre de l'administration Trump interrogé par le journal, n'est pas lié à la restauration des relations entre le Maroc et Israël.
Quel genre de relations diplomatiques entre le Maroc et Israël?
Selon un communiqué du cabinet royal, le Maroc et Israël "reprendront les pourparlers officiels et les relations diplomatiques dès que possible", sans préciser la nature de ces relations diplomatiques. Bien que Trump ait tweeté que les relations diplomatiques complètes entre Israël et le Maroc seraient rétablies, ce dernier se veut plus prudent.
La seule mesure prise par le Maroc jusqu'à présent vers la "normalisation" - terme réfuté par le ministre marocain - a été d'annoncer la réouverture du bureau de liaison israélien à Rabat, qui a été fermé en 2000. Il ne semble pas y avoir de plan, du moins pour le moment, pour des discussions entre ambassadeurs.
La déclaration du cabinet royal insiste cependant à plusieurs reprises sur le fait que la position du Maroc sur la cause palestinienne reste "inchangée", en particulier sur le statut de Jérusalem, dont l'importance pour les musulmans doit être respectée. La seule certitude à ce stade est l'ouverture de lignes de communication directes entre Israël et le Maroc, qui devra sans doute contourner l'Algérie.
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