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Une société holding dirigée par le roi Mohammed VI extrait des pots-de-vin et des concessions de promoteurs immobiliers, les entreprises se plaignent
La famille royale du Maroc utilise les institutions de l'État pour «contraindre et solliciter des pots-de-vin» dans le secteur lucratif de l'immobilier du pays, selon un rapport divulgué par des diplomates américains.
Des informations sur la corruption de haut niveau impliquant les dirigeants de l'allié le plus proche de Washington en Afrique du Nord ont été portées à l'attention du consulat américain à Casablanca, la capitale commerciale du Maroc, par un homme d'affaires en 2009, ce qui a conduit les diplomates à décrire «l'avidité effroyable» de ces proches au roi Mohammed VI.
Selon le rapport américain, les décisions concernant Omnium Nord Africain (ONA), une société holding détenue par le roi, sont prises uniquement par le roi et deux de ses puissants associés. "Avoir des discussions avec quelqu'un d'autre serait une perte de temps", a déclaré le chef de la société. L'implication royale dans les affaires est un sujet brûlant au Maroc mais le débat public à ce sujet est sensible. L'ambassade américaine à Rabat a rapporté à Washington dans un câble séparé que "la corruption est répandue à tous les niveaux de la société marocaine". Mohammed, qui a succédé à son père, Hassan, en 1999, aurait nettoyé l'acte de la famille royale, mais il semble qu'il n'en ait pas fait assez. «Alors que des pratiques de corruption existaient sous le règne du roi Hassan II… elles sont devenues beaucoup plus institutionnalisées avec le roi Mohammed VI», a déclaré un homme d'affaires citant un câble. Des institutions telles que l'ONA - le plus grand conglomérat du Maroc, qui autorise la plupart des grands projets de développement - ont régulièrement contraint les développeurs à accorder des droits bénéficiaires à l'ONA, a déclaré l'homme d'affaires cité.
En 2008, l'ONA a limogé Saad Bendidi de ses fonctions de directeur général pour mauvaise gestion de Wana, la filiale de télécommunications de la société - une décision qui a attiré l'attention du public sur les activités commerciales du roi. "Malgré l'intrigue entourant le licenciement de Bendidi, les membres du monde des affaires de Casablanca ne l'ont pas trouvé particulièrement inhabituel", a rapporté le consulat. «Un franchisé de longue date a souligné que le prédécesseur de Bendidi… n'a pas non plus tenu plus de quelques années à la tête de l'ONA. Comme l'a dit un homme d'affaires, le palais peut être très exigeant. Quand le palais appelle, 'si vous ne le faites pas décrochez le téléphone à la première sonnerie, vous avez des ennuis '. " Les commentaires des médias incluaient des appels au roi "pour qu'il quitte le monde des affaires, citant le conflit inhérent entre son rôle d'arbitre ultime du système marocain et le principal homme d'affaires et banquier en son sein". L'affaire «jette un doute sur la transparence des affaires du roi», une «situation explosive» à un moment où les Marocains font face à la hausse des prix de marchandises dont la production et la distribution sont souvent assurées par les entreprises du roi. Il y a longtemps eu un débat étouffé sur ces questions dans les milieux d'affaires marocains, mais "peu s'attendent à ce que le rôle royal au sein de l'ONA change de sitôt". L'expérience de l'informateur du consulat américain "démontre une réalité, dont la plupart des Marocains n'osent que murmurer - l'influence et l'intérêt commercial du roi et de certains de ses conseillers dans pratiquement tous les grands projets immobiliers d'ici", rapporte le câble. << Un ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc, qui reste étroitement lié au palais, nous a séparément déploré ce qu'il a appelé l'avidité épouvantable des proches du roi Mohammed VI. Ce phénomène porte gravement atteinte à la bonne gouvernance que le gouvernement marocain s'efforce de promouvoir . "
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