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Tebboune, l’An 1 : Économie en berne

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  • Tebboune, l’An 1 : Économie en berne






    Chute des pétrodollars, absence de réformes et perte de confiance des opérateurs économiques. Si la pandémie a aggravé une situation déjà préoccupante, l’action du gouvernement est plutôt sans vision. La première année de Tebboune est un désastre économique.
    Le déficit de la balance des paiements continue d’éroder les réserves de change. Le budget présenté dans le projet de loi de finances pour 2021 est déficitaire. Le climat des affaires se détériore et le gouvernement n’entrevoie pas un plan de relance ou ne serait-ce qu’une vision qui permet aux acteurs économiques de se projeter dans l’avenir et de se mobiliser.
    « Pour l’instant, il n’y a pas de réformes économiques qui se dessinent. En termes de fiscalité, il y a toujours cette tendance à imposer davantage le peu de contribuables qui paient l’impôt. Ce sont des mesures qui détériorent encore plus le climat des affaires à défaut de mobiliser des ressources fiscales supplémentaires », a noté l’analyste financier Lies Kerrar, PDG d’Humilis Finance.
    En 2020, les recettes d’exportation des hydrocarbures, principale source de devises pour le pays, ont totalisé à peine 20 milliards USD contre 33 milliards USD en 2019, soit 13 milliards USD de moins.
    Et ce n’est pas uniquement en raison de la baisse des prix du pétrole ou la réduction de production décrétée par l’OPEP dans la foulée de la crise sanitaire. Cette réduction n’est responsable qu’à hauteur de 1,79 milliard USD. C’est surtout à cause de l’immobilisme de la compagnie nationale Sonatrach.
    Le secteur des hydrocarbures enchaînent les contre-performances

    La compagnie nationale et ses associés ne produisaient même pas ce qui leur était permis avant l’avènement de la pandémie du Covid-19. Le secteur, qui a réussi une croissance de 7,7% en 2016, a enchaîné les contre-performances : -2,4% en 2017, -6,4% en 2018, -4,9% en 2019.
    Selon l’Office national des statistiques (ONS), le secteur a enregistré une contraction de 13,4% au premier trimestre 2020. Sonatrach subit le déclin des gisements de gaz et de pétrole sans rien faire.
    A un baril un peu moins cher en 2016 (40,6 USD en 2016 contre 40,7 USD en 2020), les exportations d’hydrocarbures avaient atteint 28 milliards USD, soit 8 milliards de plus d’en 2020.
    Dans ce sillage, il convient de préciser que l’Algérie n’arrivait pas à remplir son quota avant la pandémie. Au premier trimestre de l’année 2020, avant la décision de l’OPEP de retirer du marché 20% de sa production à compter du 1er avril, l’Algérie produisait 1,016 million de baril/jour au moment où l’OPEP nous autorisait à extraire 1,056 million de baril/jour.
    Ce quota est d’ailleurs la base de calcul de la réduction assignée à l’Algérie au titre de l’accord des producteurs pour fixer sa production à 856 000 baril/jour actuellement.
    En clair, l’Algérie produisait 40 000 baril/jour de moins de ce qu’elle pouvait faire avant ledit accord. Et elle n’a retiré du marché que 160 000 baril/jour et non pas 200 000 comme le claironne les responsables du secteur pour justifier la baisse des recettes des exportations. Ce qui donne, à un prix moyen du baril à 40,7 USD, une réduction d’une valeur de 1,79 milliard USD seulement.


    En matière de gaz, qui n’est pas concernée par l’accord de l’OPEP, Sonatrach n’a pas fait mieux, cédant à des concurrents d’importantes parts sur ses marchés traditionnels, notamment en Espagne.
    Le retard accusé dans la réalisation du projet de « boosting » du champ gazier de Hassi R’mel, lequel devait être livré fin 2019, a réduit son potentiel exploitable. Et ce, en dépit de la mise en production d’un nombre de champs qui devaient augmenter la production à l’instar de Reggane, Timimoun et Ahnet qui cumulent dans une première phase 7 milliards m³/an.
    Reproduction de l’échec

    Sonatrach, qui commence à être boudée par ses clients, détourne le gaz destiné au cyclage de ce champ géant ainsi que celui réinjecté dans les champs pétroliers pour le maintien de la pression des gisements et la conservation des réserves, afin d’honorer ses engagements commerciaux.
    Selon des chiffres obtenus auprès de sources dans le secteur de l’énergie, les volumes qui devaient être réinjectés conformément aux plans de développement des gisements mais qui ont été réorientés vers la vente s’élèvent à 5 milliards m³ à Hassi Messaoud, 3,5 milliards m³ à Rhourde Enouss et 2 milliards m³ à Rhourde El Baguel, soit un total de 10 milliards de m³/an depuis 2018.
    Sonatrach a connu en 2020 un nombre sans précédent d’incidents majeurs, ayant conduit à des pertes matérielles et à des arrêts de production, dont certains ont été causés par « un manque de maintenance préventive » tel que constaté par le ministre de l’énergie Abdelmadji
    Aussi, Sonatrach n’a-t-elle annoncé aucune découverte, ni entrepris des actions à même de renouveler les réserves annuelles.
    Mais au-delà de la contre-performance du secteur des hydrocarbures dont l’économie du pays continue de dépendre trop fortement, l’actuel gouvernement a consenti peu d’efforts pour ne pas reproduire l’échec des gouvernements précédents. Et l’absence d’un plan de relance économique se conjugue en régression.
    Aucune concertation n’a été engagée pour trouver des solutions à la crise et il n’y a même pas de données fiables et fraîches pour effectuer un diagnostic et établir une stratégie. Les statistiques publiées, comme celles du commerce extérieur, restent à ce jour limitées au premier trimestre.
    « Un changement des mentalités est nécessaire. Aussi bien de la part des tenants du pouvoir qui doivent faire preuve de plus d’humilité et accepter la contradiction que du côté des chefs d’entreprises qui doivent enlever leur costume de courtisans », a souligné Nabil Mellah, PDG des Laboratoires Merinal.
    Et d’asséner : « Nous avions bien vu au mois d’août les associations patronales souscrire à un plan de relance qu’elles n’avaient même pas vu, ce qui laisse penser qu’elles sont retombées dans leurs travers ».
    Hausse des créances douteuses dans le secteur des assurances

    Bien que les entreprises pharmaceutiques puissent s’estimer heureuses étant donné qu’elles fassent avec celles de l’agro-alimentaire partie des secteurs les plus résilients face à la crise, 2020 reste une année sans croissance d’un point de vue chiffre d’affaires et marquée par une faible rentabilité.
    « Nous avons fait face à des augmentations des prix d’un certain nombre d’intrants, une flambée du fret, et surtout une dévaluation du dinar dont nous ne pouvons malheureusement nous protéger en raison de la quasi inexistence d’outils de couverture du risque de change », a indiqué Nabil Mellah.
    Quel est l’impact pour l’industrie pharmaceutique ? « Il est important étant donné que ces augmentations ne peuvent être répercutées sur nos prix, ces derniers étant fixes et ne pouvant être augmentés du jour au lendemain », a-t-il conclu.
    En tout cas, les industries pharmaceutique et agro-alimentaire dépendent de la santé financière des autres secteurs qui font la santé financière du pays et dont la situation est pour le moins alarmante.
    Le secteur tertiaire qui contribue à près de 46% du PIB et employait 60% de la population active en 2019, a été fortement affecté par la crise sanitaire et des mesures de confinement y afférentes. Les voyants dans les secteurs du transport, du tourisme et des assurances, pour ne citer que ceux cela, sont tous au rouge.
    La compagnie aérienne nationale Air Algérie a enregistré « un manque à gagner de l’ordre de 40 milliards DZD (300 millions USD) », a déclaré son porte-parole, Amine Andaloussi.
    Le secteur des assurances a enregistré une forte augmentation des créances douteuses. Dans une correspondance adressée par la Commission de supervision des assurances à l’Union des assureurs et de réassureurs (UAR) le 26 novembre dernier et dont nous détenons une copie, elle estime les créances au 31 août 2020 à 68 milliards DZD (516 millions USD).
    A titre de comparaison, le niveau des créances à fin 2019 était de 48 milliards DZD (364 millions USD) ce qui représentait déjà 33% des primes émises par le secteur. La Commission appelait à « accentuer les actions de recouvrement » et de « veiller au paiement des primes ». La vague d’impayés qui frappe le secteur depuis quelques années déjà s’était ainsi accentuée en 2020 et le menace désormais d’effondrement.
    La gestion administrative de l’économie

    En dehors du report de quelques obligations fiscales et parafiscales, les pouvoirs publics n’ont entrepris aucune action pour alléger les difficultés des entreprises. Et de consacrer la gestion administrative de l’économie.
    « Il y a toujours cette tendance à restreindre les importations par des mesures administratives, alors que c’est une méthode qui ne marche pas. Le véritable levier de gestion de la balance commerciale étant le taux de change », a soutenu Lies Kerrar.
    Qu’apporte la loi de finances pour 2021 ? Elle ressemble aux précédentes. Et elle n’explicite pas comment les déficits vont-ils être financés.

    « D’un côté, les budgets présentés dans les Loi de finances sont déficitaires. A cela, il faut ajouter tout ce qui n’est pas inclus dans le budget : subventions implicites de l’énergie, pertes des sociétés publiques, etc. De l’autre, on n’est pas explicite sur comment va-t-on financer ces déficits. Les déclarations des officiels excluent le recours au financement extérieur et le recours à la planche à billets. Les taux d’intérêts n’ont pas été augmentés pour attirer l’épargne. D’autant que la Banque d’Algérie n’agisse pas suffisamment sur le taux de change pour corriger la situation. On ne voit pas pour l’instant de dévaluation significative du dinar pour compenser les déficits budgétaires », a récapitulé Lies Kerrar.
    Et d’expliquer : « Vraisemblablement, le Trésor public consomme directement ou indirectement la liquidité disponible dans le système bancaire, c’est-à-dire, les dépôts des entreprises et des ménages, ou en retardant les paiements de la commande publique, pour se financer. Cette méthode a ses limites car elle asphyxie l’économie ».
    Bref, avec un gouvernement sans vision, le pays navigue à vue. Les opérateurs, n’ayant pas de visibilité, ne peuvent qu’afficher leur manque de confiance. L’investissement productif endure la bureaucratie et la gestion administrative de l’économie. Et, à court terme, au vu de la baisse de la demande mondiale sur les hydrocarbures, les prix du pétrole ne pourront valoriser le peu de production réalisée par le secteur. Sombres perspectives.
    twala.info

  • #2
    M6 après 22 ans de règne c'est la faillite qui guette le pays

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