Tweet
Casablanca sans bidonvilles en 2012 : Où en sont les chantiers engagés ?
La wilaya du Grand Casablanca a organisé mercredi 18 avril une visite des projets de relogement des bidonvillois de la ville. Le but était de faire le point de l’état d’avancement des chantiers en cours de réalisation.
PREMIÈRE escale, projet Lakrimat, préfecture d’Ain Sebaâ. Ce projet est le fruit d’un partenariat public-privé qui vise le recasement d’une population de 444 ménages.
La partie réservée au relogement des familles du bidonville « Lakrimat », ne représente que 30% de l’ensemble du projet, soit 1500 logements. Aux côtés de la société Idmaj Sakan, partenaire public et maître d’ouvrage, on trouve la société LABEN, le promoteur privé propriétaire du terrain où s’est élevé il y a quelques décennies le bidonville Lakrimat.
D’une superficie de 55 m2, l’appartement se compose de deux chambres et d’un salon. Le prix moyen de cession aux bénéficiaires est de 75.000 DH. Mais ce n’est pas le coût réel de l’appartement, puisque l’Etat apporte une subvention de 40.000 DH à chaque ménage concerné. Les travaux, qui ont débuté il y a six mois, s’achèveront dans un an. Et déjà, 118 appartements sont finis et prêts à être livrés à leurs bénéficiaires.
Une bonne partie des ménages recensés ont signé leur contrat d’acquisition en contractant un crédit Fogarim. Ils auront à payer des mensualités entre 500 et 700 DH sur 15 ans, tout au plus.
De Lakrimat, cap sur le projet de relogement du Douar Ben M’Sick à Sidi Bernoussi, dont le maître d’ouvrage est la société A Oumrane. Dans sa dernière tranche, ce projet a déjà accueilli 1500 des 2027 ménages recensés. Son coût global est de 397 MDH. Grâce à la subvention de l’Etat, ou plus exactement du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, les bénéficiaires contribueront à hauteur de 80.000 DH par ménage. Les travaux de réalisation du projet ont duré 24 mois, de février 2004 à mars 2006. Les 500 ménages restants devront être relogés dans les mois à venir.
Troisième escale, projet de recasement des Douars Sekouila et Thomas Ahl Loghlam à Sidi Moumen. Les projets Salam 1 et Salam 2 destinés au recasement des ménages issus de ces deux bidonvilles, portent sur la réalisation de 2862 lots de 84 m² bi familiaux en R+3 au profit de 5724 ménages. Les travaux de construction sont achevés pour 3.320 ménages. Le reste sera achevé fin juin 2007.
A ce jour, près de 235 bénéficiaires se sont acquittés de leurs contributions fixées à 35.000 DH par ménage, soit 70.000 DH pour chaque lot.
« Pour activer le processus de transfert des ménages dans leurs lots équipés et faciliter l’auto-construction, le gouvernement et les autorités locales ont décidé l’exonération des ménages des deux bidonvilles des frais d’autorisation de construire et l’ouverture à leur profit d’une ligne de crédit dans le cadre de FOGARIM pour couvrir les frais d’acquisition du terrain foncier et de la construction », déclare Mohamed Kabbaj, Wali du Grand Casablanca.
De plus, un Fonds spécial a été mis en place pour l’aide à la construction. « Soucieux d’assurer les transferts dans les meilleurs délais, ce fonds aidera les familles qui feront l’acquisition de leur lot et qui démoliront leurs baraques avant le 31 août 2007. L’Etat versera la somme de 15000 DH par ménage », assure le Wali.
Cette aide ainsi que l’assistance architecturale gratuite permettront aux familles d’assurer une bonne qualité de construction.
Les subventions de l’Etat pour les projets Salam I et II sont de 25.000 DH par ménage. Plusieurs hectares ont été réservés pour la réalisation de zones d’activités ou de zones industrielles dans le but de créer des postes d’emplois pour les bidonvillois qui seront relogés.
La tournée se poursuit. Rendez-vous est pris au chantier Ennakhil à la préfecture de Nouacer. Ce projet, fruit d’un partenariat public-privé avec la société AFCA du groupe Chaâbi, vise le relogement dans des appartements clefs en main de 55 m2, de 910 ménages occupant les bidonvilles à proximité de l’aéroport Mohammed V.
Sur un terrain de 14 ha offert par l’agence des équipements militaires, la société AFCA a réservé 3,5 ha au relogement des bidonvillois. Lors de la première tranche, 325 appartements de 55 m2 ont été livrés au prix moyen de 55.000 DH par appartement. L’Etat subventionne cette opération, au coût global de 110 MDH, à hauteur de 45.000 DH par ménage et l’ONDA à 15.000 DH par ménage.
Sur les 10,5 ha restants, ont été construits un lot de logements économiques et des lots de 24 villas d’une superficie de 250 m2. Ces lots ont été réalisés dans le cadre d’une opération d’équilibrage financier au profit de l’opérateur privé. Deux écoles seront construites ainsi qu’un collège, deux bains maures, une mosquée et d’autres infrastructures de première nécessité.
Toujours dans la province de Nouacer, mais cette fois-ci dans la commune de Dar Bouazza, le projet « Madinat Errahma » avance tout aussi bien. Cette opération consiste en la livraison de 3250 lots bi-familiaux de recasement (R+2), de 70 m2 chacun. Le but étant d’apporter aux 6000 ménages concernés une assistance technique et sociale pour l’autoconstruction. La contribution des bénéficiaires est de seulement 15.000 DH par ménage.
Le coût global du projet est de 300 MDH. L’Etat subventionne cette opération à hauteur de 25.000 DH par ménage. La durée de réalisation est de 24 mois. Lancée en janvier 2007, la 1ère tranche (1500 lots pour 3000 ménages) sera livrée en août 2007.
Sur les 70 ha du projet, 3,1 ha seront réservés à la réalisation de plusieurs équipements et infrastructures de base.
Dans les bidonvilles jouxtant le cimetière « Errahma », d’où l’appellation du projet, des associations et des membres de l’agence de développement social jouent un rôle important dans l’encadrement et l’accompagnement social de la population locale. Ils ont effectué un sondage auprès des bidonvillois. Il en ressort que la majorité est consciente des avantages de l’acquisition d’un lot équipé et de l’autoconstruction. Ce que déplorent par-dessus tout les militants associatifs sondés, c’est l’exploitation politique de la précarité de cette population en cette période de campagne électorale.
La visite guidée, la première du genre organisée par la Wilaya, a été intéressante, dans la mesure où la presse a pu faire son propre constat de l’état d’avancement des chantiers « Villes sans bidonvilles ». Ifrassen Abderrahman, directeur de la société Idmaj Sakan, assure à ce propos que l’objectif de Casablanca est de devenir une ville sans bidonvilles d’ici 2012.
Marouane Kabbaj
La wilaya du Grand Casablanca a organisé mercredi 18 avril une visite des projets de relogement des bidonvillois de la ville. Le but était de faire le point de l’état d’avancement des chantiers en cours de réalisation.
PREMIÈRE escale, projet Lakrimat, préfecture d’Ain Sebaâ. Ce projet est le fruit d’un partenariat public-privé qui vise le recasement d’une population de 444 ménages.
La partie réservée au relogement des familles du bidonville « Lakrimat », ne représente que 30% de l’ensemble du projet, soit 1500 logements. Aux côtés de la société Idmaj Sakan, partenaire public et maître d’ouvrage, on trouve la société LABEN, le promoteur privé propriétaire du terrain où s’est élevé il y a quelques décennies le bidonville Lakrimat.
D’une superficie de 55 m2, l’appartement se compose de deux chambres et d’un salon. Le prix moyen de cession aux bénéficiaires est de 75.000 DH. Mais ce n’est pas le coût réel de l’appartement, puisque l’Etat apporte une subvention de 40.000 DH à chaque ménage concerné. Les travaux, qui ont débuté il y a six mois, s’achèveront dans un an. Et déjà, 118 appartements sont finis et prêts à être livrés à leurs bénéficiaires.
Une bonne partie des ménages recensés ont signé leur contrat d’acquisition en contractant un crédit Fogarim. Ils auront à payer des mensualités entre 500 et 700 DH sur 15 ans, tout au plus.
De Lakrimat, cap sur le projet de relogement du Douar Ben M’Sick à Sidi Bernoussi, dont le maître d’ouvrage est la société A Oumrane. Dans sa dernière tranche, ce projet a déjà accueilli 1500 des 2027 ménages recensés. Son coût global est de 397 MDH. Grâce à la subvention de l’Etat, ou plus exactement du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, les bénéficiaires contribueront à hauteur de 80.000 DH par ménage. Les travaux de réalisation du projet ont duré 24 mois, de février 2004 à mars 2006. Les 500 ménages restants devront être relogés dans les mois à venir.
Troisième escale, projet de recasement des Douars Sekouila et Thomas Ahl Loghlam à Sidi Moumen. Les projets Salam 1 et Salam 2 destinés au recasement des ménages issus de ces deux bidonvilles, portent sur la réalisation de 2862 lots de 84 m² bi familiaux en R+3 au profit de 5724 ménages. Les travaux de construction sont achevés pour 3.320 ménages. Le reste sera achevé fin juin 2007.
A ce jour, près de 235 bénéficiaires se sont acquittés de leurs contributions fixées à 35.000 DH par ménage, soit 70.000 DH pour chaque lot.
« Pour activer le processus de transfert des ménages dans leurs lots équipés et faciliter l’auto-construction, le gouvernement et les autorités locales ont décidé l’exonération des ménages des deux bidonvilles des frais d’autorisation de construire et l’ouverture à leur profit d’une ligne de crédit dans le cadre de FOGARIM pour couvrir les frais d’acquisition du terrain foncier et de la construction », déclare Mohamed Kabbaj, Wali du Grand Casablanca.
De plus, un Fonds spécial a été mis en place pour l’aide à la construction. « Soucieux d’assurer les transferts dans les meilleurs délais, ce fonds aidera les familles qui feront l’acquisition de leur lot et qui démoliront leurs baraques avant le 31 août 2007. L’Etat versera la somme de 15000 DH par ménage », assure le Wali.
Cette aide ainsi que l’assistance architecturale gratuite permettront aux familles d’assurer une bonne qualité de construction.
Les subventions de l’Etat pour les projets Salam I et II sont de 25.000 DH par ménage. Plusieurs hectares ont été réservés pour la réalisation de zones d’activités ou de zones industrielles dans le but de créer des postes d’emplois pour les bidonvillois qui seront relogés.
La tournée se poursuit. Rendez-vous est pris au chantier Ennakhil à la préfecture de Nouacer. Ce projet, fruit d’un partenariat public-privé avec la société AFCA du groupe Chaâbi, vise le relogement dans des appartements clefs en main de 55 m2, de 910 ménages occupant les bidonvilles à proximité de l’aéroport Mohammed V.
Sur un terrain de 14 ha offert par l’agence des équipements militaires, la société AFCA a réservé 3,5 ha au relogement des bidonvillois. Lors de la première tranche, 325 appartements de 55 m2 ont été livrés au prix moyen de 55.000 DH par appartement. L’Etat subventionne cette opération, au coût global de 110 MDH, à hauteur de 45.000 DH par ménage et l’ONDA à 15.000 DH par ménage.
Sur les 10,5 ha restants, ont été construits un lot de logements économiques et des lots de 24 villas d’une superficie de 250 m2. Ces lots ont été réalisés dans le cadre d’une opération d’équilibrage financier au profit de l’opérateur privé. Deux écoles seront construites ainsi qu’un collège, deux bains maures, une mosquée et d’autres infrastructures de première nécessité.
Toujours dans la province de Nouacer, mais cette fois-ci dans la commune de Dar Bouazza, le projet « Madinat Errahma » avance tout aussi bien. Cette opération consiste en la livraison de 3250 lots bi-familiaux de recasement (R+2), de 70 m2 chacun. Le but étant d’apporter aux 6000 ménages concernés une assistance technique et sociale pour l’autoconstruction. La contribution des bénéficiaires est de seulement 15.000 DH par ménage.
Le coût global du projet est de 300 MDH. L’Etat subventionne cette opération à hauteur de 25.000 DH par ménage. La durée de réalisation est de 24 mois. Lancée en janvier 2007, la 1ère tranche (1500 lots pour 3000 ménages) sera livrée en août 2007.
Sur les 70 ha du projet, 3,1 ha seront réservés à la réalisation de plusieurs équipements et infrastructures de base.
Dans les bidonvilles jouxtant le cimetière « Errahma », d’où l’appellation du projet, des associations et des membres de l’agence de développement social jouent un rôle important dans l’encadrement et l’accompagnement social de la population locale. Ils ont effectué un sondage auprès des bidonvillois. Il en ressort que la majorité est consciente des avantages de l’acquisition d’un lot équipé et de l’autoconstruction. Ce que déplorent par-dessus tout les militants associatifs sondés, c’est l’exploitation politique de la précarité de cette population en cette période de campagne électorale.
La visite guidée, la première du genre organisée par la Wilaya, a été intéressante, dans la mesure où la presse a pu faire son propre constat de l’état d’avancement des chantiers « Villes sans bidonvilles ». Ifrassen Abderrahman, directeur de la société Idmaj Sakan, assure à ce propos que l’objectif de Casablanca est de devenir une ville sans bidonvilles d’ici 2012.
Marouane Kabbaj
Commentaire