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    Méga-projet de la jetée de GNL au port de Skikda : de graves irrégularités au vu et au su des autorités algériennes et services de sécurité


    ALGERIEPART PLUS


    11 JANUARY 2021

    La réalisation de la nouvelle jetée de GNL et l’extension du port pétrolier de Skikda est en train de tourner au scandale. Après avoir révélé dans une précédente enquête que ce projet est géré dans une grande opacité financière avec des retards inexpliqués et très inquiétants dans les travaux de ce méga-chantier, Algérie Part a découvert de nouvelles irrégularités immorales et illicites qui se déroulent au vu et au su des autorités algériennes et des services de sécurité.

    Ce méga-projet confié depuis fin janvier 2019 à l’entreprise China Harbour Engineering Company LTD (CHEC) fonctionne depuis plusieurs mois sans respecter la moindre disposition réglementaire de la législation algérienne. Plus de 150 travailleurs et cadres chinois ont été affectés à ce chantier. Or, la majorité écrasante de ces ouvriers et ingénieurs chinois n’ont aucun permis de travail qui leur permet d’exercer leurs activités en Algérie ! Pis encore, ils travaillent tous avec un simple visa d’affaires plongeant ainsi tout ce chantier dans une situation d’illégalité sans précédent. Les autorités locales sont totalement conscientes de cette irrégularité. Mais les responsables locaux au sein de la wilaya de Skikda ferment les yeux. Pourquoi ? Le népotisme et la corruption.

    La direction régionale industrielle de Skikda (DRIK) responsable de la zone industrielle pétrolière au niveau du terminal pétrolier de Sonatrach autorise ouvertement et publiquement l’accès au chantier de la future jetée de GNL à des ouvriers chinois qui ne disposent d’aucun document légal pour travailler en Algérie. Plusieurs responsables de Sonatrach, le maître-d’ouvrage de ce méga-projet stratégique, entretiennent des liens troublants avec la CHEC. Le directeur de la raffinerie de Skikda a une fille qui a été recrutée par la CHEC. La société chinoise a également employé le fils du chef de service de la sécurité du chantier comme chauffeur et achète ainsi son silence.

    Lorsqu’elle avait remporté ce marché, la compagnie chinoise s’est engagée auprès des autorités algériennes à recruter pas moins de 1929 ouvriers algériens pour les travaux de ce chantier qui comporte quatre tranches dont la première consiste à réaliser une nouvelle jetée avec un nouveau poste de chargement dédié au GNL (navires de 220 000 m3). Or, les partenaires chinois n’ont jamais tenu leur engagement et depuis fin janvier 2019 jusqu’à ce mois de janvier 2021, le nombre des travailleurs algériens au niveau de ce chantier ne dépasse toujours pas la trentaine de personnes !

    Le directeur de l’emploi au niveau de la wilaya de Skikda, Cheleghama Ahmed, est parfaitement au courant de cette situation anormale et injuste. Mais il ne bouge pas le petit doigt parce que le responsable algérien des ressources humaines de la CHEC à Skikda, Cheribet Redouane, est l’un de ses parents les plus proches.

    Algérie Part a constaté également au cours de ses investigations que la CHEC verse dans des pratiques financières totalement illégales. A titre d’exemple, elle utilise l’un de ses sous-traitants locaux, à savoir un certain Bouarioua Nadjib patron de l’entreprise ALCO, un milliardaire originaire de Constantine. La CHEC lui a attribué dans des conditions très douteuses un marché de transport de la roche depuis 4 carrières, celle d’El Safia, Ramoul, Benattia et une quatrième carrière exploitée par l’Entreprise Nationale des Produits Miniers non Ferreux et des substances (ENOF). Ce milliardaire privé a loué une centaine de camions pour transporter la marchandise nécessaire à la CHEC. Or, toutes ces activités sont rémunérées en liquides sans aucune traçabilité et sans aucune facturation vérifiable. Mieux encore, Bouarioua Nadjib s’est imposé comme le fournisseur de “liquidités” aux responsables chinois locaux de la CHEC et lorsque ces derniers rencontrent des problèmes avec les services sécurité à Skikda, le milliardaire intervient promptement pour résoudre très discrètement tous ces soucis.

    En contrepartie, la CHEC paie rubis sur l’ongle ce prestataire troublant. Naturellement, la plus grande partie des paiements sont en espèces et échappent à toute comptabilité clairement définie. Au port pétrolier de Skikda, ces pratiques sont devenues un secret de polichinelle. Aucun haut responsable de l’Etat n’est ému ou indigné.

    Silence radio, du côté de Sonatrach. La direction générale de la compagnie nationale des hydrocarbures refusent d’assumer sa responsabilité et octroie à la CHEC une impunité intrigante. Comme il avait été révélé précédemment dans l’enquête d’Algérie Part, le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar n’a jamais rappelé à l’ordre la CHEC.

    Pis encore, il va s’en prendre à son chef de projet Ali Belaid parce qu’il dérange les partenaires chinois et dénoncent leurs pratiques occultes. Ali Belaid a été relevé de ses fonctions à la mi-novembre 2020 par Toufik Hakkar pour le remplacer par un certain Sami Chikaoui, originaire lui aussi de Khenchela comme le PDG de Sonatrach. Le nouveau chef de projet nommé par Sonatrach est nettement plus docile et conciliant avec les chinois. Mais pourquoi Ali Belaid a-t-il dérangé ? Parce qu’il avait découvert des pratiques scandaleuses au sein de la CHEC. Des pratiques pardonnées et passées sous silence par Toufik Hakkar. Le nouveau chef de projet désigné par Sonatrach a été gracieusement “corrompu” par la CHEC. Un luxueux véhicule neuf, un Tiguan Volkswagen, et des siestes interminables dans son bureau confortable pendant que le chantier de la future jetée de GNL avance au rythme de l’escargot faisant porter à l’économie nationale un lourd préjudice financier.

    Finalement, la réalisation de la nouvelle jetée de GNL et l’extension du port pétrolier de Skikda qui devait permettra au méga-train GNL de Skikda de porter sa production à sa capacité nominale, l’accostage de navires de grandes capacités afin d’explorer des perspectives supplémentaires de marchés pour le GNL algérien, est une immense fumisterie qui donne lieu à un scandale de corruption sans aucun précédent dans le secteur des hydrocarbures. Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans ses prochaines publications.
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