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Les comptes de l'élection présidentielle en France

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  • Les comptes de l'élection présidentielle en France

    Cette élection présidentielle en France va rester dans l'histoire. Pour son taux de participation lors d'un premier tour, pour la qualification inédite d'une femme au deuxième tour, pour l'élection du premier président né après guerre... mais pas pour les dépenses.

    Pour cause de plafonnement (depuis la loi du 11 mars 1988) et de très mauvais score des petits candidats - en restant en dessous de 5 % des voix, ils ne seront pas remboursés au-delà de 808 300 euros -, 2007 devrait être un cru moins cher que prévu pour les finances publiques. Certes, la loi de finances a envisagé 231 millions d'euros (contre 200,5 millions en 2002), soit 5,50 euros par électeur. Mais c'était avant de connaître le nombre de candidats et surtout leur score.

    Chacun des douze concurrents (y compris le vainqueur) a maintenant jusqu'au 1er juillet pour clôturer ses comptes, licencier ses salariés, rendre les clés de son QG et déposer ses comptes à la Commission de contrôle. L'addition sera moins salée que prévu, mais il ne faut pas oublier que le coût d'une présidentielle a été multiplié par cinq depuis 1981. « En 1988, pour Chirac, j'avais organisé des meetings incroyables avec trois plateaux, de la musique live et de multiples interventions », se souvient, nostalgique, le publicitaire Thierry Saussez.

    200 000 euros de loyer

    Les deux finalistes à la présidentielle de 2007 auront dépensé chacun 21,6 millions d'euros (dont 16 millions au premier tour). Dépenses plafonnées, dont la moitié leur sera remboursée par l'État. C'est beaucoup, mais on reste très loin du ticket d'entrée à la Maison-Blanche en 2008 : 370 millions d'euros.

    Traditionnellement, le premier poste budgétaire d'une campagne est constitué par les réunions publiques. « Sur les 20 millions d'euros de notre budget, nous consacrons 11 millions d'euros rien qu'aux meetings, souligne Éric Woerth, le trésorier de la campagne de l'UMP.

    L'autre moitié des dépenses de l'UMP englobe les tracts et diverses affiches, les frais de personnels et la location du QG de campagne. « Le loyer de notre siège (1 100 m²) s'élève à 200 000 euros. Nous avons signé un bail à une société immobilière qui s'achève fin mai », ajoute Éric Woerth. C'est dix fois moins que le budget consacré aux affiches, tracts et imprimés : 2,5 millions d'euros. Dernier gros poste : un million d'euros pour l'embauche de 60 équivalents pleins-temps « pour faire tourner la boutique ».

    Chez Ségolène Royal, la location du QG de campagne au 282 du boulevard Saint-Germain à Paris et les frais de personnel avoisinent les 2 millions d'euros. Une somme à laquelle il faut ajouter 4 millions d'euros pour les tracts et affiches dont 1 million d'euros pour le seul « pacte présidentiel », document de 24 pages tiré à 12 millions d'exemplaires.

    Comme à l'UMP, le premier poste de dépenses est celui des meetings. « Ces grands événements ont constitué une grande nouveauté de la campagne, tout comme les petits événements lourds de sens, comme la promenade au Mont-Saint-Michel », analyse Stéphane Fouks, coprésident d'Euro RSCG Worldwide. Un compliment de l'ancien conseiller de Jospin en 2002 : « La campagne sarkozienne a été très professionnelle. » Enfin, l'outil Internet a permis de limiter certains coûts.

    Par exemple, « les études qualitatives, ces réunions d'électeurs où l'on teste des formules et des idées nouvelles, comme la critique de Mai 68 par Sarkozy, ont souvent été réalisées en ligne », témoigne l'expert en communication Jean-Louis Missika. Mais, comme le souligne l'historien Max Gallo, « malgré la haute technologie des armes, on égorge toujours à la guerre. Malgré les blogs, il faut serrer des mains et parler aux électeurs pour être élu ».

    Par Le Figaro
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