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Smaïl Lalmas : « Il n’y a pas de solution sans le Hirak »

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    Smaïl Lalmas : « Il n’y a pas de solution sans le Hirak »

    TSA
    Politique Par: Ryad Hamadi 13 Janv. 2021 à 15:24

    La solution aux problèmes économiques de l’Algérie passe par le règlement de la crise politique, soutient l’économiste Smaïl Lalmas qui raconte comment Gaïd Salah avait recadré le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah en 2019.

    « Il n’y a pas de recette économique sans passer par la solution politique, c’est indispensable pour rétablir la confiance. Je l’ai dit et je le répète, il n’y aura rien sans solution politique. On ne peut pas construire l’Algérie sans les Algériens », déclare-t-il sur le plateau de la chaîne Essalam.


    Pour Lalmas, tous les moteurs de la croissance reposent sur la confiance et il faut construire cette confiance vers les investisseurs nationaux et étrangers et les cadres.

    « Pour engager des capitaux, il faut avoir confiance en l’avenir du pays », explique-t-il. « Nous devons comprendre qu’on ne peut pas continuer comme ça. La corruption, les scandales, l’image de l’Algérie, il ne peut pas y avoir d’investissements. La compétence et la corruption ne peuvent pas faire bon ménage », ajoute-t-il.

    Pour la solution politique, il dit ne pas croire à un changement qui viendrait de l’intérieur du système qu’il juge « formaté » sur un certain nombre de procédés. « La preuve, dit-il, ils n’arrivent pas à s’adapter à la nouvelle situation et ont recours aux mêmes méthodes et procédés (…) Ce serait une erreur de penser à participer aux prochaines législatives ».

    Tout en soulignant qu’il ne reconnaissait pas les résultats de l’élection du 12 décembre 2019, Lalmas considère la période actuelle comme une phase de transition qui doit aboutir sur un nouveau processus politique qui concrétisera les revendications du Hirak.

    « Il n’y a pas de solution sans le Hirak »

    « Il n’y a pas de solution sans le Hirak et la révolution populaire. L’Algérie ne sortira pas du tunnel sans la révolution et le peuple. Il y a des divergences idéologiques (dans le hirak) et c’est normal, mais il y a un objectif commun qui peut réunir tout le peuple et tous les révolutionnaires, soit le changement du système pour édifier un État de droit. Le Hirak a apporté de l’espoir, nous n’avons pas le droit de casser cet espoir. Ceux qui parlent d’islamistes ou de laïcs sont ceux qui veulent casser le Hirak » assène-t-il.

    Pour la démarche à suivre, l’économiste et acteur du Hirak ne se dit pas contre un processus constituant, à la condition que ce soit à travers des élections et non à travers la désignation qui est, selon lui, « un procédé anti-démocratique » et, surtout, avec une nouvelle commission électorale.

    Lalmas met en garde le pouvoir qui, dit-il, « dispose de toutes les données et connaît les revendications du peuple ». « Tout ce qui adviendra, il en sera responsable. Il n’a pas besoin de représentants du Hirak, tout est clair. Ces détenus d’opinion doivent sortir et il faut un climat politique pour aller vers un processus qui sauvera l’Algérie. Le pouvoir doit cesser d’être égoïste », tonne-t-il, tout en estimant que « le problème est plus profond que Tebboune ou Chanegriha ».

    Comment Gaïd Salah avait recadré Bensalah

    Revenant sur son retrait du Panel de dialogue en 2019, Lalmas révèle que la présidence de la République avait accepté dans un premier temps tous les préalables posés par les membres du panel, qui sont les revendications des manifestants.

    Il raconte que les divergences ont commencé avec le communiqué qui allait être rendu public, après une première réunion à la Présidence, et dont la teneur ne correspondait pas aux engagements pris lors de cette rencontre.

    Le texte a été reformulé, mais le pouvoir n’a pas tenu ses engagements par la suite, regrette Smaïl Lalmas.

    « Je ne pouvais pas imaginer que le pouvoir pouvait encore manœuvrer après avoir vu des millions de gens dans la rue (…) Quand j’ai entendu Gaïd Salah dire oui au dialogue mais non aux injonctions et aux conditions, j’ai remis ma démission. Abdelkader Bensalah paraissait vouloir aller loin, mais il y a eu ce discours de Gaïd Salah », dit-il. Dans un discours prononcé le 30 juillet 2019, Gaïd Salah avait désavoué et recadré publiquement Bensalah.

    « Il n’est plus question de perdre davantage de temps, car les élections (présidentielles) constituent le point essentiel autour duquel doit s’axer le dialogue ; un dialogue que nous saluons et espérons qu’il sera couronné de succès et de réussite, loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu’aux diktats », avait-il déclaré, après la rencontre entre Bensalah et le Panel de dialogue.

    Pour lui, le pouvoir était déjà en train de mettre en œuvre sa feuille de route qui est toujours appliquée aujourd’hui : présidentielles, constitution, législatives…

    Interrogé sur la situation des entreprises appartenant aux hommes d’affaires emprisonnés, Lalmas propose d’ouvrir leur capital au privé ou de les nationaliser pour au moins sauver les emplois, et trouve « honteux » que les administrateurs désignés « prennent des salaires astronomiques ».

    Concernant les aveux faits par Ahmed Ouyahia devant la justice, Smaïl Lalmas estime scandaleux qu’un Premier ministre censé lutter contre le marché noir puisse écouler des lingots d’or illégalement. « Surtout, en contrepartie de quoi il a reçu ces lingots. Ça montre la gravité de la corruption et qu’on ne nous dise pas qu’on peut continuer avec ce système », conclut-il
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