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    Exclusif. La justice algérienne a protégé un Député RND impliqué dans un scandale de viols incestueux sur mineur de moins de 15 ans

    ALGERIEPART PLUS


    13 JANUARY 2021

    Depuis avril 2018, la justice algérienne protège et refuse d’engager des poursuites contre un influent député RND de la wilaya de Tizi-Ouzou impliqué dans une grave affaire de viols incestueux sur mineur de moins de 15 ans, a constaté Algérie Part au cours de ses investigations.

    Cette affaire est traitée par la justice française au niveau du Tribunal de Grande Instance de Bobigny à Paris. Le 12 avril 2018, une procureure de la République près le tribunal de grande instance de Bobigny a transmis aux autorités judiciaires algériennes tout un dossier détaillé susceptible d’engager la responsabilité pénale d’un ressortissant algérien demeurant en Algérie, pour des faits commis en Algérie au préjudice d’une victime française qui a vécu de nombreuses années en Algérie. Ce document a été transmis à la justice algérienne dans le cadre d’une demande d’entraide pénale internationale formulée par le ministère français de la Justice. Le ministère des Affaires Etrangères en France, le Quai d’Orsay, a été également saisi et impliqué dans les échanges avec les autorités algériennes, a-t-on confirmé au cours de nos investigations.

    Les autorités judiciaires algériennes ont été donc destinataires d’une dénonciation officielle pour des faits graves liés à des viols incestueux sur des mineurs de moins de 15 ans. Ce scandale implique directement le député RND de la wilaya de Tizi-Ouzou Tayeb Mokkeddem. Il s’agit de l’un des caciques du RND présidé auparavant par le fameux Ahmed Ouyahia, le Premier-ministre algérien qui croupit en prison depuis juin 2019. Le RND était l’une des formations ayant participé aux élections présidentielles du 12 décembre 2019 avec la candidature d’Azzedine Mihoubi, parrainé par le général Wassini Bouazza, l’ancien patron de la Direction générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), principale branche des services secrets algériens, le fameux ex-DRS.

    Tayeb Mokkedem est en ce moment le protégé du nouveau leader du RND, Tayeb Zitouni, l’ex-maire d’Alger de 1997 jusqu’à 2012, qui a été désigné secrétaire général du RND le 28 mai 2020 en succédant à Azzedine Mihoubi. Tayeb Zitouni a placé Tayeb Mokkedem au conseil national du RND pour devenir ainsi l’un de ses dirigeants les plus influents.

    Et pourtant, ce député est loin de correspondre au modèle de la vertu qui est prêché officiellement dans les discours du régime de cette “Nouvelle Algérie”. Et pour cause, Tayeb Mokkedem est recherché activement par la justice française pour être jugé pour viols et agressions sexuelles caractérisées sur enfants mineurs.

    Tayeb Mokkedem a été dénoncé en France par un enfant binational âgé de moins de 15 ans le 8 septembre 2016. Cet enfant mineur né le 23 mai 2006 à Paris avait expliqué à des éducateurs spécialisés qu’il a été victime des faits de viols commis à son encontre lors de ses vacances estivales en Algérie. Un signalement était rédigé par ces éducateurs français et transmis rapidement parquet du tribunal de Grande Instance de Bobigny à Paris.

    L’enfant mineur fragile et désorienté a raconté comment il avait subi des agressions de la sexuelles perpétrées de la part de son oncle paternel lorsqu’il se trouvait en Algérie. Une enquête était alors diligentée par le parquet de Bobigny concernant les faits dénoncés par l’enfant mineur. Entendu par les services de police, le mineur confirmait les premiers éléments rapportés par les éducateurs français et précisait que son oncle paternel l’aurait forcé à subir une fellation, à une reprise, en juillet 2015, en Algérie.

    Sa mère a été également auditionnée et elle avait fourni des précisions sur les conditions de retour de son enfant en France, en juillet 2015. En effet, l’enfant victime avait été confié peu après sa naissance à ses grands parents paternels qui vivaient en Algérie dans la wilaya de Tizi-Ouzou en Kabylie. Malgré ses demandes, la maman de l’enfant victime d’attouchements et agressions sexuelles n’avait pas pu le récupérer jusqu’à ses neuf ans.

    En juillet 2015, celui-ci lui avait été brusquement renvoyé, sans explication, vers sa France établie à Paris en France. La maman avait bel et bien noté dès son retour en France son comportement agressif et déshinibé. A la grande surprise cette maman infortunée, son enfant, un fils âgé de moins de 15 ans, avait commencé à montré publiquement son sexe, cherché à regarder des films pornographiques et agressait sexuellement des petites filles dans le cadre scolaire.

    L’enfant souffrant de troubles psychiques faisait l’objet d’un suivi psychologique puis d’une
    hospitalisation de jour en hôpital psychiatrique à compter de fin juin 2017. Un médecin des unités médico-judiciaires avait examiné le mineur et notait la présence d’un érythème de la marge anale. Les conclusions de l’examen psychologique du mineur ne permettaient pas de déterminer une éventuelle symptologie psychotraumatique en lien avec les faits dénoncés. Néanmoins, l’expert soulignait des troubles de comportement notables notamment une
    désinhibition sexuelle manifeste qui pourrait venir témoigner d’un vécu violent
    subi par ce malheureux enfant en Algérie.

    Sur la base de tous ces éléments factuels, la justice française a retenu la qualification pénale de viols incestueux sur mineur de moins de 15 ans. En France, le crime de viol incestueux commis sur mineur de moins de 15 ans est prévu et réprimé par les articles 222 22, 222-23, 222-24, 222-31-1, 222-44, 222-45, 222-47, 222-48, 222-48-1 du code pénal.

    L’oncle paternel de l’enfant traumatisé est clairement identifié et mis en cause par les procédures judiciaires enclenchées en France. Il s’agit de Tayeb Mokkedem, l’influent député RND de la wilaya de Tizi-Ouzou. Le 4 mai 2018, le dossier judiciaire confectionné par le Tribunal de Grande Instance de Bobigny est transmis au ministère algérien des Affaires Etrangères par le biais du Quai d’Orsay. Le dossier transmis aux autorités algériennes a été analysé et contrôlé également par la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces Bureau de l’Entraide Pénale Internationale en France.

    Le 16 juillet 2018, le ministère algérien des Affaires Etrangères adresse une correspondance à l’ambassade de France à Alger pour demander l’identité exacte et l’adresse complète en Algérie de l’agresseur de cet enfant binational. La correspondance du ministère algérien des Affaires Etrangères cite nommément Tayeb Mokkedem comme étant le mis en cause dans cette affaire scandaleuse et terrifiante.

    Les autorités judiciaires algériennes ont sollicité plusieurs informations complémentaires. Et le 29 janvier, la cheffe du bureau de l’entraide pénale internationale, Noémie Beguin, a fait parvenir aux autorités algériennes un dossier complété par les juges du Tribunal de Grande Instance de Bobigny.

    Face à tous les éléments troublants et scandaleux de ce dossier gravissime, les autorités judiciaires algériennes vont répondre par une simple note verbale le 15 juillet 2018 pour continuer d’exiger toujours des informations complémentaires aux autorités françaises. La justice algérienne n’a aucunement daigné ouvrir une enquête ou entamer la moindre vérification pour élucider les faits dangereux impliquant un haut responsable du RND. Le 5 septembre 2018, le Parquet de la Cour d’Appel de Paris a répondu aux autorités judiciaires algériennes. La dénonciation officielle de cette gravissime affaire est une nouvelle fois transmise aux autorités algériennes par voie diplomatique fin janvier 2019. Mais depuis cette date, plus aucune nouvelle sur ce dossier. L’enfant mineur devra continuer de vivre avec ses traumatismes durant toute sa vie en espérant qu’une thérapie lui permette de se réconcilier avec la vie.

    Quant à son “bourreau”, Tayeb Mokkedem, il est toujours député RND à Alger et continue de jouir de toute l’influence au sein du Parlement Algérien. En toute impunité puisque la justice algérienne a refusé de bouger le petit doigt pour diligenter une enquête digne ce nom sur un crime crapuleux de viol sur mineur âgé de moins de 15 ans.
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