La commercialisation des psychotropes commence à prendre des proportions alarmantes dans les milieux des jeunes. Le Rivotril et le Diazepam seraient classés parmi les plus demandés sans pour autant diminuer l’afflux des autres drogues en comprimés. Près de 300 000 comprimés ont été saisis en 2006 par les services de la DGSN qui, avec le concours de la Gendarmerie nationale, tire la sonnette d’alarme.
Les pharmaciens, quant à eux, se démarquent et lancent un SOS pour se protéger. Les pharmaciens d’officines, souvent mis à l’index, ne constituent en réalité que le dernier maillon d’une grande chaîne et le problème de la commercialisation des psychaotropes les dépasse pour atteindre les grossistes qui gèrent des grandes quantités. En effet, plusieurs «trafiquants » facturent à l’insu des pharmaciens pour détourner le produit du circuit licite par un simple jeu d’écriture. L’absence d’accusé de réception rend la tâche difficile aux enquêteurs pour recourir à la traçabilité de l’opération.
Le prix de vente aux grossistes est nettement inférieur au prix indiqué sur la vignette et la marge est partagée entre le grossiste et le gérant d’officine, du moins lorsqu’il s’agit d’obéir au circuit officiel et légal.
95% des pharmaciens renoncent à la vente de ces tranquillisants
Les pharmaciens d’officines qui déplorent particulièrement l’étiquette de «vendeurs de psychotropes» et tout ce qu’elle charrie comme connotations négatives qu’une majeure partie de la population leur colle désormais, ont lancé un SOS jeudi dernier pour protéger la fonction par le biais de leur syndicat.
En effet, le président du bureau d’Alger du SNAPO, Abderrahim Zemouchi, a alerté sur le danger de ce phénomène, appelant à protéger certains pharmaciens menacés par les délinquants, consommateurs de psychotropes. Il a appelé les pouvoirs publics à «trouver des solutions globales pour faire face à ces fléaux en progression ces dernières années» et pour lequel 95% des pharmaciens, «ne vendent pas les tranquillisants qui sont désormais dispensés dans les hôpitaux, alors que les psychotropes sont distribués dans beaucoup de pharmacies». M. Zemouchi a relevé l’amalgame perçu dans la loi de décembre 2004 qui selon lui associe «aussi bien les psychotropes que les drogues», soulignant que «le pharmacien vit actuellement dans la peur de se voir traduire devant la justice en cas de non-inscription de toutes les informations nécessaires sur le malade qui présente une ordonnance et refuse de produire une pièce d'identité». Le Pr Tedjiza, chef de service de l'hôpital psychiatrique Drid-Hocine, a, de son côté, relevé la nécessité de faire la distinction entre la consommation de psychotropes «pour raisons médicales» qui est, selon lui, protégée par la loi et au service du malade et «à d'autres fins» qu'il a qualifiée de dangereuse pour la santé publique. Les consommateurs de psychotropes, a-t-il poursuivi, «sont des groupes de jeunes qui tentent de s'adonner à ces produits à un moment de leur vie sans en être dépendants, contrairement à la drogue qui est consommée pour fuir une certaine réalité».
La faille de la législation ?
Les pharmaciens estiment qu’il est temps de prendre en considération la législation en vigueur, notamment la loi 04-18 promulguée le 25 décembre 2004, relative à la prévention et la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes et de mettre en exergue l’article 16 de cette loi, qui condamne de 5 à 15 ans de prison assortie d’une amende de 500 000 DA à un million de dinars, tout pharmacien qui délivre des médicaments psychotropes sur présentation d’une fausse ordonnance. La question qui restait donc posée pour les présents était de savoir comment reconnaître une vraie ordonnance d’une fausse.
Cependant, le dispositif législatif introduit récemment en Algérie permet au juge des mineurs ou au juge d’instruction de placer les consommateurs n’ayant pas atteint l’âge adulte dans des centres de désintoxication. La détention de psychotropes pour une consommation est un délit qui est passible d’une peine de 2 mois à 2 ans de prison assortie d’une amende allant de 5 000 à 50 000 DA. Aussi, il a été question de jeunes médecins qui prescrivent sans raison valable des psychotropes. «Il est injuste d’incriminer dans ce cas le pharmacien», dira un pharmacien. Par ailleurs, la participation du pharmacien d’officines dans la mise en œuvre de la politique du médicament et la prise en compte par le ministère de son avis, particulièrement sur le chapitre de l’importation de médicaments, a été vivement recommandée.
278 386 comprimés saisis en 2006, selon la DGSN
Les services de Sûreté ont saisi durant l'année 2006 près de 278 386 comprimés psychotropes de différentes marques et 6580 ml de Rivotril, a déclaré jeudi à Alger le commissaire, chef de service anti-drogue à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) M. Kamal Tazrouti. En marge de la journée de sensibilisation aux aspects scientifiques, législatifs et sociaux des psychotropes, organisée par le syndicat des pharmaciens du secteur privé à Alger, M. Tazrouti a indiqué que «103 997 comprimés psychotropes et 2360 ml de Rivotril ont été saisis durant l'année 2005» . Il a ajouté que les services de police arrêtent les consommateurs illégaux de ces produits, mais n'interviennent dans leur prescription médicale et leur vente par les pharmaciens qu'après enquête et sur injonction de la justice. Les consommateurs de ces produits, a poursuivi l'officier de police, «ne sont considérés comme délinquants que dans le cas où ils ne justifient pas d'un dossier médical et lorsque les produits ne sont pas portés sur le registre du pharmacien».
Bien que certains pharmaciens, a-t-il dit, soient obligés de vendre ces comprimés sous la menace ou subissent des violences de la part des consommateurs délinquants, d'autres sont impliqués dans la vente de ces produits, ce qui est «une violation de la loi». Afin de prévenir ces fléaux notamment en milieu des jeunes, M. Tazrouti a rappelé l'existence de la cellule d'écoute au niveau des différentes unités de la Sûreté dirigées par des assistantes sociales et des psychologues, outre les numéros verts mis au service des familles dont les enfants souffrent de ces fléaux. Il annoncera l'ouverture de 13 centres de traitement par le ministère de la Santé et de la Population avant la fin de cette année, en plus des 5 centres existant à Blida, Sétif, Annaba, Oran et Bab-el-Oued, à Alger.
Les pharmaciens, quant à eux, se démarquent et lancent un SOS pour se protéger. Les pharmaciens d’officines, souvent mis à l’index, ne constituent en réalité que le dernier maillon d’une grande chaîne et le problème de la commercialisation des psychaotropes les dépasse pour atteindre les grossistes qui gèrent des grandes quantités. En effet, plusieurs «trafiquants » facturent à l’insu des pharmaciens pour détourner le produit du circuit licite par un simple jeu d’écriture. L’absence d’accusé de réception rend la tâche difficile aux enquêteurs pour recourir à la traçabilité de l’opération.
Le prix de vente aux grossistes est nettement inférieur au prix indiqué sur la vignette et la marge est partagée entre le grossiste et le gérant d’officine, du moins lorsqu’il s’agit d’obéir au circuit officiel et légal.
95% des pharmaciens renoncent à la vente de ces tranquillisants
Les pharmaciens d’officines qui déplorent particulièrement l’étiquette de «vendeurs de psychotropes» et tout ce qu’elle charrie comme connotations négatives qu’une majeure partie de la population leur colle désormais, ont lancé un SOS jeudi dernier pour protéger la fonction par le biais de leur syndicat.
En effet, le président du bureau d’Alger du SNAPO, Abderrahim Zemouchi, a alerté sur le danger de ce phénomène, appelant à protéger certains pharmaciens menacés par les délinquants, consommateurs de psychotropes. Il a appelé les pouvoirs publics à «trouver des solutions globales pour faire face à ces fléaux en progression ces dernières années» et pour lequel 95% des pharmaciens, «ne vendent pas les tranquillisants qui sont désormais dispensés dans les hôpitaux, alors que les psychotropes sont distribués dans beaucoup de pharmacies». M. Zemouchi a relevé l’amalgame perçu dans la loi de décembre 2004 qui selon lui associe «aussi bien les psychotropes que les drogues», soulignant que «le pharmacien vit actuellement dans la peur de se voir traduire devant la justice en cas de non-inscription de toutes les informations nécessaires sur le malade qui présente une ordonnance et refuse de produire une pièce d'identité». Le Pr Tedjiza, chef de service de l'hôpital psychiatrique Drid-Hocine, a, de son côté, relevé la nécessité de faire la distinction entre la consommation de psychotropes «pour raisons médicales» qui est, selon lui, protégée par la loi et au service du malade et «à d'autres fins» qu'il a qualifiée de dangereuse pour la santé publique. Les consommateurs de psychotropes, a-t-il poursuivi, «sont des groupes de jeunes qui tentent de s'adonner à ces produits à un moment de leur vie sans en être dépendants, contrairement à la drogue qui est consommée pour fuir une certaine réalité».
La faille de la législation ?
Les pharmaciens estiment qu’il est temps de prendre en considération la législation en vigueur, notamment la loi 04-18 promulguée le 25 décembre 2004, relative à la prévention et la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes et de mettre en exergue l’article 16 de cette loi, qui condamne de 5 à 15 ans de prison assortie d’une amende de 500 000 DA à un million de dinars, tout pharmacien qui délivre des médicaments psychotropes sur présentation d’une fausse ordonnance. La question qui restait donc posée pour les présents était de savoir comment reconnaître une vraie ordonnance d’une fausse.
Cependant, le dispositif législatif introduit récemment en Algérie permet au juge des mineurs ou au juge d’instruction de placer les consommateurs n’ayant pas atteint l’âge adulte dans des centres de désintoxication. La détention de psychotropes pour une consommation est un délit qui est passible d’une peine de 2 mois à 2 ans de prison assortie d’une amende allant de 5 000 à 50 000 DA. Aussi, il a été question de jeunes médecins qui prescrivent sans raison valable des psychotropes. «Il est injuste d’incriminer dans ce cas le pharmacien», dira un pharmacien. Par ailleurs, la participation du pharmacien d’officines dans la mise en œuvre de la politique du médicament et la prise en compte par le ministère de son avis, particulièrement sur le chapitre de l’importation de médicaments, a été vivement recommandée.
278 386 comprimés saisis en 2006, selon la DGSN
Les services de Sûreté ont saisi durant l'année 2006 près de 278 386 comprimés psychotropes de différentes marques et 6580 ml de Rivotril, a déclaré jeudi à Alger le commissaire, chef de service anti-drogue à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) M. Kamal Tazrouti. En marge de la journée de sensibilisation aux aspects scientifiques, législatifs et sociaux des psychotropes, organisée par le syndicat des pharmaciens du secteur privé à Alger, M. Tazrouti a indiqué que «103 997 comprimés psychotropes et 2360 ml de Rivotril ont été saisis durant l'année 2005» . Il a ajouté que les services de police arrêtent les consommateurs illégaux de ces produits, mais n'interviennent dans leur prescription médicale et leur vente par les pharmaciens qu'après enquête et sur injonction de la justice. Les consommateurs de ces produits, a poursuivi l'officier de police, «ne sont considérés comme délinquants que dans le cas où ils ne justifient pas d'un dossier médical et lorsque les produits ne sont pas portés sur le registre du pharmacien».
Bien que certains pharmaciens, a-t-il dit, soient obligés de vendre ces comprimés sous la menace ou subissent des violences de la part des consommateurs délinquants, d'autres sont impliqués dans la vente de ces produits, ce qui est «une violation de la loi». Afin de prévenir ces fléaux notamment en milieu des jeunes, M. Tazrouti a rappelé l'existence de la cellule d'écoute au niveau des différentes unités de la Sûreté dirigées par des assistantes sociales et des psychologues, outre les numéros verts mis au service des familles dont les enfants souffrent de ces fléaux. Il annoncera l'ouverture de 13 centres de traitement par le ministère de la Santé et de la Population avant la fin de cette année, en plus des 5 centres existant à Blida, Sétif, Annaba, Oran et Bab-el-Oued, à Alger.
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