Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'État n'est "pas favorable" au rapprochement des géants Carrefour et Couche-Tard

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'État n'est "pas favorable" au rapprochement des géants Carrefour et Couche-Tard

    La Tribune 14/01/2021,

    Le groupe français de la grande distribution s'est montré prêt à étudier l'offre de son homologue canadien Couche-Tard. L'objectif étant de bâtir une riposte solide face aux accélérations de l'autre géant de la logistique et de la distribution, Amazon. Dans ce dossier qui lierait deux entreprises privées, le gouvernement entend interférer.

    Carrefour dans le viseur: le groupe canadien Couche-Tard a dévoilé mercredi une offre "en vue d'un rapprochement amical". Tandis que la proposition évalue l'offre à 16 milliards d'euros, le distributeur français a indiqué vouloir l'"examiner". Mais c'était sans compter l'intervention du ministre français de l'Économie Bruno Le Maire qui a dit n'être "pas favorable" à une telle opération.

    Il a aussi rappelé qu'un récent décret permettait de bloquer ce rapprochement de géants de la distribution.

    Carrefour représente un "chaînon essentiel dans la sécurité alimentaire des Français, dans la souveraineté alimentaire", a martelé Bruno Le Maire à l'antenne de la télévision France 5. D'autant que son statut de "premier employeur privé" de France, rappelé mercredi soir par le ministre, confère au dossier une tonalité très politique dans l'Hexagone.

    Depuis janvier 2020, le gouvernement peut bloquer une acquisition lorsque l'investisseur étranger envisage d'acquérir au moins 25% du capital d'une société française. Avant cette date, le seuil était fixé à 33,33%.

    Voilà un groupe, Couche-Tard, à 44,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur le dernier exercice annuel (2019-20), spécialisé dans la vente d'essence et les magasins de petit format, intéressé par un géant de la distribution alimentaire, historiquement fort sur les très grandes surfaces et qui a réalisé près de 81 milliards d'euros de ventes en 2019.

    "Couche-Tard est habitué à grossir par acquisitions mais cela n'a jamais été des fusions de cette taille", observe Clément Genelot, spécialiste du secteur de la distribution à Bryan, Garnier & Co.


    Le groupe, qui compte plus de 130.000 employés dans le monde (contre 320.000 pour Carrefour), créé au Québec en 1980, s'est en effet établi aux États-Unis au début des années 2000, en Europe du Nord en 2012 puis sur le marché asiatique fin 2020 via de multiples acquisitions externes.

    Mercredi, il a annoncé avoir "récemment soumis à Carrefour une lettre d'intention non-engageante en vue d'un rapprochement amical". Ce, en proposant un prix de 20 euros par action qui valoriserait le distributeur français à plus de 16 milliards d'euros hors une dette de plusieurs milliards d'euros que devrait également reprendre le groupe canadien.

    "Les termes de la transaction sont toujours en cours de discussions (...) mais la rémunération proposée devrait en grande majorité être en numéraire", a précisé Couche-Tard, prévenant toutefois qu'"il n'y a aucune certitude" quant au fait que ces discussions "déboucheront sur un accord ou une opération".

    Face à Amazon

    Avant cela Carrefour, dans une communication interne que l'AFP a pu consulter mercredi, a déclaré qu'il allait "examiner le projet" pour savoir s'il était dans son intérêt.

    De son côté, le délégué national CFDT Carrefour hypermarchés Thierry Babot a fait part de sa méfiance vis-à-vis de l'initiative de Couche-Tard.

    "On va rester vigilants. Qu'est-ce que cette entreprise veut faire? Un vrai projet à long terme ou juste une opération financière?", s'est-il interrogé.

    "On ne voit pas de synergies sur la chaîne d'approvisionnement ou la logistique" dans le cas d'un rapprochement, a estimé pour sa part Yves Marin, expert du secteur de la distribution au sein du cabinet Bartle.

    Pour Couche-Tard, l'opération pourrait toutefois présenter l'avantage de s'appuyer sur un maillage géographique plus complet, puisqu'il n'y a qu'en Pologne que les deux enseignes sont toutes deux présentes. Elle permettrait en outre de diversifier ses sources de revenus, alors que l'essor de la voiture électrique menace à terme ses ventes de carburants.

    En outre, un autre spécialiste du secteur estime que "face à Amazon et consorts", les volumes d'investissements à réaliser par les distributeurs "sont colossaux". "Il y a donc obligation de trouver une forme d'alliance".

    Carrefour, toujours en interne, dit voir dans cette approche la preuve du "bien-fondé de la transformation lancée il y a trois ans" par son PDG Alexandre Bompard, visant à en faire "le leader mondial de la transition alimentaire pour tous".

    Ayant "retrouvé une trajectoire de croissance rentable", il dit désormais "pouvoir envisager de participer à des opérations de consolidation si les conditions de marché sont réunies", est-il encore indiqué. Mais le groupe du CAC 40, dont l'action a bondi mercredi de 13,4% sur la séance, se montre lui aussi prudent.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    l'état français par son incompétence et son omniprésence va faire capoter le projet.
    Carrefour finira ruiner et vendra ses parts à Lidl !

    Commentaire

    Chargement...
    X