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Affaire du crash de l’avion de Swiftair: où en est l’enquête en Algérie ?

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  • Affaire du crash de l’avion de Swiftair: où en est l’enquête en Algérie ?

    Le 24 juillet 2014, un avion affrété par Air Algérie à la compagnie espagnole Swiftair, s’écrase au Mali. La justice française a ouvert une enquête. En Algérie, c’est le silence.

    Un appareil McDonnell Douglas MD 83, assurant le vol AH 5017 Ouagadougou-Alger, s’écrase dans la région de Gossi au nord du Mali avec 110 passagers à bord dont des Algériens, des Libanais, des Français, des Burkinabés, des Canadiens, des Allemands ainsi que les membres espagnols d’équipage. En raison de la mort de 54 français, la justice française a ouvert une enquête et a, en 2017, inculpé Swiftair « d’homicides involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité ».

    En juin 2020, le parquet de Paris a constaté, selon l’agence AFP, plusieurs failles et a réclamé un procès contre la compagnie aérienne Swiftair, coupable de «négligence » du fait de n’avoir pas délivré « une formation complète à ses équipages ».

    « Le commandant de bord n’avait pas suivi la formation initiale à la gestion des ressources de l’équipage (CRM), obligatoire et dispensée par l’exploitant ; lui et sa copilote, employés à titre saisonnier, n’avaient pas reçu la formation complémentaire prévue après une période d’inactivité alors qu’ils ne volaient que quelques mois par an ; le commandant n’avait pas non plus reçu les formations récurrentes (OPC) prévues par la réglementation en vigueur », a constaté le parquet dans son réquisitoire.


    La formation des pilotes mise en cause

    En 2015, le Bureau français d’enquêtes et d’analyses (BEA) a conclu que la cause du crash était liée à « la non-activation par les pilotes du système anti-givrage des moteurs » alors que l’appareil traversait « un phénomène orageux violent ». « En raison de dépôt de glace sur les capteurs de l’avion, l’équipage ne pouvait pas s’apercevoir que l’appareil perdait sa vitesse », a souligné le BEA qui a également évoqué « un problème de formation » des pilotes.

    « Le caractère incomplet de la formation délivrée constitue une négligence en lien certain avec l’accident, dans la mesure où les pilotes, insuffisamment formés sur les systèmes anti-givrage, n’ont pas pu avoir la réaction appropriée en présence des conditions givrantes et n’ont pas utilisé la procédure adaptée » , a souligné le parquet de Paris.

    Une importante baisse de poussée des moteurs a entraîné le décrochage de l’appareil, moins d’une heure après son décollage.

    « Un équipage saisonnier »

    Une séance de formation, manquée au second semestre 2012 par l’équipage de Swiftair, portait sur la révision des systèmes d’antigivrage, une formation non rattrapée. Les avocats de la partie civile et de l’Association française AH 5017-Ensemble, cités par l’AFP, ont dénoncé le manque de formation des pilotes.

    «Il est stupéfiant pour les proches des victimes d’apprendre qu’elles sont montées dans un avion de ligne piloté par un équipage saisonnier qui ne s’est pas vu imposer les stages et formations nécessaires à la sécurité du vol, alors que c’est une obligation conformément aux règles de sécurité européennes », a déclaré l’avocat Bertrand Courtois. L’appareil affrété par Air Algérie pour la saison estivale avait dix huit ans d’âge.

    Il avait été examiné en France par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et était « en bon état », selon son directeur général Patrick Gandil.

    « L’avion n’aurait jamais dû être affrété »

    Le 10 janvier 2021, Saïd Mokhtar Mediouni, ancien pilote de l’armée de l’air et expert en aviation civile, est revenu dans son émission « Crisis », diffusée par El Hayat TV, sur l’affaire Swiftair. « La responsabilité d’Air Algérie est totale. L’avion n’aurait jamais dû être affrété et programmé sur le Burkina Faso durant cette période des orages où seuls les avions performants peuvent passer au-dessus de la perturbation. La preuve, les B 737 d’Air Algérie volaient normalement dans cette région à la même période », a-t-il dit.

    Il a reproché à l’Aviation civile algérienne de n’avoir pas validé les licences des pilotes espagnols en Algérie. « Aucun pilote ne peut naviguer en Espagne sans avoir la validation de sa licence par l’Aviation civile de ce pays. Est-il normal qu’une employée de crèche vienne piloter un avion en Algérie ? », s’est-il interrogé.

    En mai 2016, le quotidien français Le Figaro a révélé que la copilote de l’avion de Swiftair qui s’est écrasé au Mali était puéricultrice « plusieurs mois par an». «Isbael Gost, la copilote âgée de 41 ans, totalisait 7000 heures de vol. Elle travaillait dans une crèche le reste de l’année », a écrit le journal. Pour reprendre les commandes d’un avion, un pilote doit passer par des stages de réadaptation.
    « On ne pourra jamais cacher la vérité »

    « Vous étiez dans la commission d’enquête et vous n’avez pas rapporté dans les faits qu’elle avait été la responsabilité d’Air Algérie ? Vous ne l’avez jamais mentionné. Vous adoptez le rapport du BEA français et vous avez considéré votre mission comme terminée alors que vous connaissez la vérité. La justice français a demandé un procès alors que vous, vous avez gardé le silence », a accusé Saïd Mokhtar Mediouni avant d’ajouter : « on ne pourra jamais cacher la vérité ». Il s’adressait aux responsables de l’Aviation civile algérienne.

    L’entreprise publique Verital, en charge de la vérification et du contrôle de l’Aviation civile, a dénoncé les propos de Saïd Mokhtar Mediouni et a saisi l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV). « Il a été prétendu que l’avion espagnol affrété Swift Air n’était pas en mesure de voler, selon le présentateur du programme, ce qui est en contradiction avec le rapport de l’enquête judiciaire algérienne et étrangère qui a révélé que cet accident est dû à une erreur humaine des pilotes espagnoles », est-il souligné dans le communiqué.

    Aucune information sur des poursuites pénales en Algérie

    Amar Ghoul, alors ministre des Transport, avait évoqué, le 28 juillet 2014 à Bamako, la participation de l’Algérie à l’enquête sur l’accident. A ce jour, il n’existe aucune trace « d’un rapport » de l’enquête judiciaire algérienne sur le crash de l’avion de Swiftair.

    Si ce rapport a existé, il n’a pas été rendu public. Il n’y a depuis 2014 aucune communication sur l’évolution de l’enquête en Algérie comme il n’y a pas d’informations sur d’éventuelles poursuites pénales contre la compagnie espagnole Swiftair.

    Air Algérie a fait en sorte de fermer le dossier et de ne pas aborder la question relative aux critères techniques et financiers ayant trait à l’affrètement des appareils à des compagnies étrangères.

    24hdz.com.....24H Algérie
    Par Merouane Mokdad -15/01/2021
    dz(0000/1111)dz
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