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Les raisons de la pénurie

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    mercredi 20 janvier 2021 LIBERTE-ALGERIE



    DYSFONCTIONNEMENTS DANS LA DISTRIBUTION DU LAIT







    Les pénuries de lait en sachet sont dues à des problèmes de production au niveau des laiteries, selon le président de la Fédération des distributeurs de lait, Farid Oulmi.

    Les pouvoirs publics n’arrivent plus à trouver une solution définitive à la problématique du lait. Il ne se passe pas un jour sans que l’on ne signale des perturbations dans la commercialisation du lait subventionné en sachet de 25 DA dans toutes les wilayas. De longues chaînes se forment chaque jour devant les commerçants pour que les citoyens puissent s’offrir quelques litres de ce produit souvent rare sur le marché. Tous les acteurs de la filière s’accusent mutuellement et se rejettent la balle quant aux véritables raisons à l’origine de ces pénuries épisodiques. L’Office national interprofessionnel du lait (Onil) estime que l’approvisionnement des laiteries en poudre de lait est largement suffisant.

    Les unités de production, elles, soutiennent mordicus que les quantités produites répondent aux besoins exprimés. Certains pointent du doigt le dernier maillon de la chaîne, à savoir la distribution. Interrogé à ce propos, le président de la Fédération nationale des distributeurs de lait, Farid Oulmi, affirme que “la crise du lait est provoquée par les laiteries…”. Reniant les accusations portées à l’égard des distributeurs, Farid Oulmi explique : “On nous accuse de vendre aux cafés. Or, le distributeur transporte jusqu’à 7 000 litres et ne vend que 20 litres aux gérants des cafés, soit deux caisses seulement.” Pour notre interlocuteur, cette crise est “due aux retards flagrants et surtout réguliers pris par les laiteries dans la production du lait”. Plus explicite, Farid Oulmi rappelle les arguments évoqués par les dirigeants de ces usines pour justifier ces retards dans la production, notamment les “pannes des machines, les coupures intermittentes de courant et la rupture de la chaîne du froid”. Ces pannes répétitives font perdre à la production d’une unité plus de 10 000 litres de lait par jour, avoue notre interlocuteur.

    “Ce qui contraint le distributeur à rester jusqu’à douze heures pour pouvoir charger sa marchandise. Il y a même ceux qui passent la nuit dans l’enceinte de l’usine…”, déplore-t-il. En tout cas, relève le même responsable, environ 120 distributeurs approvisionnent quotidiennement, à raison de 7 000 litres chacun, les principaux quartiers de la capitale, voire sa périphérie aux environs de Blida et de Tipasa. Le président de la Fédération des distributeurs de lait soulève également le problème de la vente concomitante pratiquée par les laiteries qui imposent aux distributeurs la commercialisation du lait de vache. Toutes ces difficultés sont vécues au quotidien par les quelque 2 400 distributeurs à travers l’ensemble du territoire national, regrette-t-il.

    Pour sa part, le directeur général de l’Onil avait déjà indiqué que l’Algérie possédait des stocks de poudre de lait au niveau des entrepôts de l’Office suffisants jusqu’en janvier 2021. “Nous rassurons les citoyens sur le fait qu’il n’y aura pas de manque ou de perturbation de l’approvisionnement en poudre de lait sur le marché national grâce aux stocks disponibles et à un approvisionnement continu des laiteries”, avait-il rassuré. Cependant, en dépit des multiples opérations d’importation de la poudre de lait et de la hausse des quantités de lait produites à l’échelle nationale, tel que signifié par les acteurs du marché, la pénurie persiste toujours.
    Ce qui suscite vraiment des interrogations. Une chose est certaine, le ministère du Commerce peine encore à identifier les dysfonctionnements et les carences de cette filière livrée à la spéculation.

    Promesses non tenues
    Il y a quelques mois, le ministre du Commerce avait avoué qu’il était déraisonnable de produire 4,7 millions de sachets de lait, alors “qu’on ne trouve pas de lait sur le marché”. Kamel Rezig, qui avait promis alors d’éradiquer la “mafia du lait”, s’est engagé publiquement à user de la force de la loi pour mettre un terme aux pratiques spéculatives. Mais visiblement, il est confronté à la réalité du terrain qui révèle la difficulté d’accomplir une telle mission. Pourtant, il existe des textes à même de réguler le marché. L’on peut citer le décret exécutif, signé par le Premier ministre, modifiant et complétant le décret exécutif n°01-50 du 12 février 2001 portant fixation des prix à la production et aux différents stades de la distribution du lait pasteurisé conditionné en sachet qui interdit l’utilisation du lait subventionné de 25 DA par les débits de boissons, les cafés et les restaurants.

    Dans son intervention devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une plénière consacrée aux questions orales, le mois de décembre dernier, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani, a fait savoir que “son département ministériel comptait revoir le circuit de commercialisation du lait subventionné pour venir à bout de la pénurie de cette matière essentielle dans certaines régions”. Cette révision prend en compte “des spécificités des régions éloignées et des capacités de production des laiteries à travers toutes les communes”.

    Le ministre de l’Agriculture a souligné que cette démarche “aspire à réduire les distances aux distributeurs pour faire baisser les coûts de distribution tout en évitant d’ouvrir des laiteries rapprochées dans un même lieu”. Le secteur avait mis en place plusieurs mesures, via l’Onil, pour approvisionner les 15 laiteries publiques et les 102 laiteries privées en matières essentielles pour couvrir la demande sur cet aliment nécessaire, mais cela n’a pas suffi, in fine, à réduire les tensions sur le lait…
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