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Le plan d’Emmanuel Macron pour faire de la France la troisième puissance quantique mondiale

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  • Le plan d’Emmanuel Macron pour faire de la France la troisième puissance quantique mondiale

    Challenges Par Paul Loubière le 21.01.2021

    Le président de la République a présenté un ambitieux plan quantique doté de 1,8 milliard d'euros. Il veut faire de la France la troisième puissance quantique mondiale. Le plan prévoit de stimuler tout l'écosystème allant de la recherche aux applications industrielles. C'est un enjeu de souveraineté nationale.

    Enfin! Emmanuel Macron a présenté ce jeudi sur le plateau de Saclay son plan d'investissement quantique. Il est doté d’une enveloppe de 1,8 milliard d'euros qui doit mettre la France dans "les trois premiers mondiaux". "Avec cet engagement public-privé de 1,8 milliard d'euros" sur 5 ans, "dont un milliard d'euros venant directement de l'Etat", la France se dote de la "clef pour être au moins parmi les trois premiers mondiaux", sans exclure même "une ambition plus forte", a indiqué le chef de l'Etat après une visite au Centre de nanosciences et de nanotechnologies du plateau de Saclay, l'un des hauts lieux de la recherche française.

    La France passera ainsi "de 60 millions d'euros par an" de dépenses publiques pour le quantique à "200 millions par an, ce qui la placerait à la troisième place derrière les Etats-Unis et la Chine", selon l'Elysée, qui chiffre par exemple à 400 millions de dollars l'effort public annuel des Américains. Dans le détail, l’Etat apportera 1,05 milliard d’euros, l’Europe 200 millions et le secteur privé 550 millions.

    Mobiliser tout l'écosystème

    L’Elysée ne se contente pas d’investir dans la recherche mais il veut créer un véritable écosystème allant de l’ordinateur quantique, le graal de toutes les recherches, aux applications médicales, chimiques, à la simulation.


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    Dernière modification par gdesmon, 21 janvier 2021, 15h22.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    on est à combien de q-bit actuellement?

    et quel pays est le leader?
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

    Commentaire


    • #3
      Une étude de France Digitale et de Wavestone s’intéresse à la position de la France dans l’écosystème quantique mondial. Celui-ci reste largement dominé par les Etats-Unis et la Chine, mais à l’échelle européenne, la France fait partie des leaders.
      Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
      Mahomet

      Commentaire


      • #4
        La Chine multiplie les initiatives et les projets spectaculaires en matière de communications quantiques, un domaine dont elle était totalement absente il y a moins de vingt ans. Après avoir formé les experts chinois, l’Europe et les Etats-Unis peuvent perdre leur leadership
        21 août dernier. Des physiciens chinois décrivent dans Optics Express des expériences de physique quantique dans des tubes remplis d’eau de mer. Une drôle d’idée? Pas si sûr: dès le 30 août, le chef d’orchestre du programme chinois de recherche en physique quantique, Jianwei Pan, et le patron du chantier naval CSIC – qui construit les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins du pays – ont annoncé la création d’un laboratoire commun sur «les communications quantiques, la navigation quantique et les radars quantiques», selon CSIC. Une illustration des ambitions affichées par la Chine dans des domaines jusque-là dominés par les Etats-Unis et l’Europe.
        Cryptographie quantique
        Imaginée au tout début du XXe siècle pour décrire le comportement intime de la matière et de la lumière, la physique quantique est sortie du domaine fondamental dans les années 1980, avec la mise au point de méthodes inédites pour transmettre les clés qui permettent de chiffrer – et de déchiffrer – les messages secrets. Cette cryptographie profite notamment d’une étonnante propriété, l’intrication quantique, qui lie les propriétés de particules telles que des photons de lumière quelle que soit la distance qui les sépare. L’intrication permet même de téléporter des informations, comme l’a montré, expérimentalement en 1997, le groupe d’Anton Zeilinger à l’Université de Vienne, auquel appartenait un certain… Jianwei Pan, venu se former en Europe.
        La cryptographie quantique est en théorie inviolable: sa sécurité est garantie par l’impossibilité de cloner – ou de couper en deux – un photon. «Elle reste sûre même quand les sources de photons intriqués sont fournies par votre ennemi!» confiait récemment Jianwei Pan. Et c’est une excellente nouvelle, car nos sociétés hyper-connectées vivent désormais avec une épée de Damoclès: la cryptographie classique, mathématique, qui sécurise notamment nos achats en ligne, ne résistera pas longtemps aux performances stupéfiantes qu’augurent les futurs ordinateurs quantiques.
        Arsenal de cybersécurité menacé
        Une course contre la montre s’est même engagée entre industriels, à l’image d’IBM et Google: des clés qui réclament des centaines d’années pour être «cassées» avec les ordinateurs actuels pourraient être dévoilées en quelques secondes par un ordinateur utilisant la physique quantique! Les progrès sont si rapides qu’il est envisageable que, dès cette année, un ordinateur quantique parvienne à résoudre un calcul hors de portée des supercalculateurs classiques. Une fois ces ordinateurs commercialisés, notre arsenal de cybersécurité serait alors menacé, accélérant le recours aux communications quantiques. «Il est indiscutable que la Chine a acquis le leadership des démonstrations technologiques dans ce domaine, regrette Anton Zeilinger. Elle est en train de se forger un avantage en termes militaires et, plus grave sans doute, en matière d’intelligence économique.»
        Pourtant, en 1996, Jianwei Pan avait dû se résoudre à rejoindre l’Autriche, la Chine étant totalement absente du domaine. Comme lui, de nombreux scientifiques chinois se sont formés dans les meilleurs laboratoires européens et américains, avant de repartir dans un pays converti entre-temps aux enjeux quantiques. «Nous importions les outils cryptographiques des Etats-Unis, justifie Jianwei Pan. Nous savions que nos communications étaient écoutées, à commencer par le téléphone portable du premier ministre. La Chine se devait donc de développer son propre savoir-faire.»
        Satellite expérimental
        C’est ce qu’elle a fait: le pays dispose d’un embryon d’internet quantique unique au monde – 2000 kilomètres entre Shanghai et Pékin – utilisé par le gouvernement, les universités et des industriels. Parallèlement, le pays a lancé, en 2016, un satellite expérimental de communications quantiques qui multiplie les prouesses. En septembre dernier, il a sécurisé une vidéoconférence entre Pékin et Vienne, une première.
        Un tel satellite aurait dû, selon toute logique, porter une bannière européenne, puisque Anton Zeilinger a tenté dès 2005, en vain, de convaincre des institutions du Vieux Continent avant de se résoudre à aider son ancien étudiant. «Il existe en Chine une vraie volonté d’avancer, qui tranche avec le train-train d’une Europe obsédée par les économies budgétaires», s’insurge Nicolas Gisin, de l’Université de Genève, l’un des pionniers des communications quantiques. Il a notamment cofondé, en 2001, ID Quantique, le leader mondial du domaine. Une entreprise dont plus de la moitié des ventes, l’an dernier, ont eu lieu en Chine. «Cela prouve bien que la Chine n’a pas encore de leadership sur les communications quantiques par fibre optique, même si sa communication est très habile.»
        Un avis partagé, à Bruxelles, par Khalil Rouhana, le directeur général adjoint de la direction des réseaux de communication, contenu et technologies de la Commission européenne. «La Chine a certes rattrapé son retard dans les communications quantiques, mais l’Europe est particulièrement bien positionnée.» L’UE vient de lancer une «initiative sur les technologies quantiques» dotée de 1 milliard d’euros, dans laquelle la Suisse est très active, notamment au travers d’ID Quantique, d’IBM Zurich et de l’Etat. Elle cible, entre autres, les communications quantiques, l’ordinateur quantique et la détection quantique de signaux, un domaine balbutiant aux retombées multiples (positionnement par satellite, imagerie médicale, radars et sonars civils et militaires, etc.).
        Gros investissements chinois
        Cela suffira-t-il face aux 10 milliards investis par la Chine en cryptographie quantique, qui vient d’en annoncer 10 autres pour l’ordinateur quantique? «Il faut se méfier des chiffres, avertit Khalil Rouhana. Le milliard d’euros de l’UE aura un effet d’entraînement. Il devrait générer au moins 5 à 6 milliards de financements publics et probablement autant du secteur privé. De plus, cette initiative ne se dissocie pas d’autres programmes de l’UE sur le calcul à haute performance ou les nanotechnologies. L’effort européen est au moins aussi important que celui de la Chine.»
        Difficile, en revanche, de chiffrer l’ampleur des investissements aux Etats-Unis. «Beaucoup de recherches sur les technologies quantiques se font ici dans un cadre secret, dans l’industrie ou la défense, analyse Christopher Monroe de l’Université du Maryland, l’un des meilleurs spécialistes de l’ordinateur quantique. Mais l’argent et la technologie ne résolvent pas tout. En matière de cybersécurité, ce sont les humains qui constituent le maillon faible! L’informatique et la détection quantiques auront beaucoup plus d’impact sur l’avenir, et là la Chine est très en retard.»
        Mais sa montée en puissance pourrait avoir un effet délétère et imprévu. «Jusqu’à présent, nous avons accueilli d’excellents étudiants chinois, dont beaucoup restent. Mais s’ils commencent à rentrer en Chine, ce qui est encore minoritaire, ce serait une grosse perte pour la recherche quantique en Europe et aux Etats-Unis.»
        Journal Suisse Le Temps

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