bataille qui se déroula en deux étapes, eut lieu près des remparts de la ville d'Oran, le 29 Mai 1832. Elle opposa les troupes de l'Emir Abdelkader à celles du général Boyers, alors chargé des opérations de ratissage de l'Ouest algérien. Il disposait pour cela d'une armée organisée et très bien équipée, tandis que l'Emir Abdelkader, à peine âgé de vingt-quatre ans, venait d'être plébiscité par les tribus de la région pour conduire la guerre contre l'occupant. Son armée, récemment levée, comportait donc essentiellement des volontaires encore mal entraînés et très insuffisamment armés, ne disposant somme toute que de leur foi et de leur désir de vaincre pour libérer le pays.
Dès les premiers engagements, la bataille s'annonça très dure. L'Emir, qui dirigeait ses hommes au plus fort de la mêlée, faillit périr plusieurs fois : sa monture fut abattue et son burnous fut troué par plusieurs balles. Mais sa présence aux côtés des combattants galvanisa ces derniers, et, en dépit de la puissance de feu de l'ennemi, les Algériens réussirent à prendre le dessus. A l'issue des combats, les troupes de l'Emir s'emparèrent d'un lot important d'armes, de munitions et de matériel divers, qui leur servirent à mener la seconde bataille de Kheng-Ennetah le 4 juin 1832, où les troupes françaises comptaient prendre leur revanche.
La seconde bataille fut aussi terrible que la première. Au cours de ces combats, les Algériens perdirent l'un de leurs plus grands officiers en la personne du Caïd Mohamed Essaîd, oncle et bras droit de l'Emir Abdelkader. Son martyre galvanisa les troupes algériennes qui ne reculèrent devant aucun sacrifice. Après quelques percées décisives, la bataille tourna à l'avantage des Algériens, qui mirent en déroute les rangs de l'armée française. Le général Boyers, laissant ses hommes en pleine débâcle, battit en retraite. Voyant cela, les quelques survivants se replièrent derrière les remparts d'Oran. La victoire algérienne ébranla les rangs colonialistes et le général Boyers fut écarté au profit du général Desmichels. Le prestige de l'Emir Abdelkader s'en trouva accru et la victoire de Kheng-Ennetah démontra les capacités de la résistance face à une armée de métier pourtant puissamment équipée.
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