Le journal-hebdo (Maroc)
Ban Ki-Moon, le nouveau Secrétaire général des Nations Unies, a rendu son premier rapport sur le Sahara occidental. Son impartialité et son équilibrisme poussés à l’extrême entre le plan d’autonomie marocain et la contre-proposition surprise du Front Polisario ont unanimement été ressentis comme une douche glacée pour Rabat. Il y exhorte les deux parties à parvenir à une «solution juste et mutuellement acceptable qui permette d’assurer l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», diminuant ainsi de fait la qualité pro-active que voulait donner le royaume à son plan.
Le point essentiel que relève en fait Ban KiMoon dans son rapport est symptomatique de la gestion cahotique du dossier par le Maroc sur le plan intérieur depuis 1999, date des premières manifestations franchement hostiles à ses thèses : la question des droits de l’Homme. Les conséquences de ces évènements tragiques qui avaient écorné l’image du royaume au moment de la transition générationnelle connue par le trône auraient dû servir de sonnette d’alarme pour le nouveau régime. Mais rien n’y fera. Cinq ans de tergiversations sur l’éventualité d’instaurer une nouvelle vision pour le Sahara ne feront qu’enliser davantage les positions marocaines toujours arc-boutées sur une diplomatie délétère et un attentisme jouant la montre contre la réalité du contexte international. Résultat, un front intérieur bourgeonnera et provoquera, dès 2005, des tensions toujours palpables dans la région.
Lors d’un point de presse tenu à la veille du rendu onusien, Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur, révélera que le plan d’autonomie marocain n’est en réalité qu’une plate-forme ouverte à des négociations au long cours avec la partie adverse. Il ne manquera pas de souligner que l’appui stratégique des traditionnels alliés occidentaux conforte la sérénité d’un Maroc désormais engagé dans la logique des pourparlers et des concessions éventuels. Il avouera cependant que ce fameux front intérieur constitue désormais la problématique la plus anxiogène pour le régime. Une prise de conscience bien tardive qui atteste du temps perdu depuis 1999. A cette date en effet, la communauté internationale, attentive à l’arrivée d’un monarque perçu en rupture filiale et porteur de nouveaux espoirs quant à la résolution du problème, lui avait donné un chèque en blanc. A l’époque, la position des Etats-Unis était d’encourager Mohammed VI à faire des propositions concrètes au moment où le Polisario battait de l’aile sur la scène diplomatique car trop marqué par son passéisme idéologique.
Aujourd’hui, Washington est plutôt accusé sur cette question de duplicité dommageable par les faiseurs d’opinion américains opposés à la politique de Bush au Moyen-Orient, comme l’a souligné Clayton E. Swisher, le directeur de programmes du très sérieux Middle East Institute et auteur d’un remarquable ouvrage sur les négociations israélo-palestiniennes que l’on dit inspiré par Robert Malley lui-même. Ce qui dénote une fois de plus la déconnexion de notre diplomatie avec les tendances actuelles, favorisant ainsi l’idée d’un Maroc oppresseur et vassal des occupants de l’Irak.
Source: Lejournal-hebdo (Maroc)
Ban Ki-Moon, le nouveau Secrétaire général des Nations Unies, a rendu son premier rapport sur le Sahara occidental. Son impartialité et son équilibrisme poussés à l’extrême entre le plan d’autonomie marocain et la contre-proposition surprise du Front Polisario ont unanimement été ressentis comme une douche glacée pour Rabat. Il y exhorte les deux parties à parvenir à une «solution juste et mutuellement acceptable qui permette d’assurer l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», diminuant ainsi de fait la qualité pro-active que voulait donner le royaume à son plan.
Le point essentiel que relève en fait Ban KiMoon dans son rapport est symptomatique de la gestion cahotique du dossier par le Maroc sur le plan intérieur depuis 1999, date des premières manifestations franchement hostiles à ses thèses : la question des droits de l’Homme. Les conséquences de ces évènements tragiques qui avaient écorné l’image du royaume au moment de la transition générationnelle connue par le trône auraient dû servir de sonnette d’alarme pour le nouveau régime. Mais rien n’y fera. Cinq ans de tergiversations sur l’éventualité d’instaurer une nouvelle vision pour le Sahara ne feront qu’enliser davantage les positions marocaines toujours arc-boutées sur une diplomatie délétère et un attentisme jouant la montre contre la réalité du contexte international. Résultat, un front intérieur bourgeonnera et provoquera, dès 2005, des tensions toujours palpables dans la région.
Lors d’un point de presse tenu à la veille du rendu onusien, Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur, révélera que le plan d’autonomie marocain n’est en réalité qu’une plate-forme ouverte à des négociations au long cours avec la partie adverse. Il ne manquera pas de souligner que l’appui stratégique des traditionnels alliés occidentaux conforte la sérénité d’un Maroc désormais engagé dans la logique des pourparlers et des concessions éventuels. Il avouera cependant que ce fameux front intérieur constitue désormais la problématique la plus anxiogène pour le régime. Une prise de conscience bien tardive qui atteste du temps perdu depuis 1999. A cette date en effet, la communauté internationale, attentive à l’arrivée d’un monarque perçu en rupture filiale et porteur de nouveaux espoirs quant à la résolution du problème, lui avait donné un chèque en blanc. A l’époque, la position des Etats-Unis était d’encourager Mohammed VI à faire des propositions concrètes au moment où le Polisario battait de l’aile sur la scène diplomatique car trop marqué par son passéisme idéologique.
Aujourd’hui, Washington est plutôt accusé sur cette question de duplicité dommageable par les faiseurs d’opinion américains opposés à la politique de Bush au Moyen-Orient, comme l’a souligné Clayton E. Swisher, le directeur de programmes du très sérieux Middle East Institute et auteur d’un remarquable ouvrage sur les négociations israélo-palestiniennes que l’on dit inspiré par Robert Malley lui-même. Ce qui dénote une fois de plus la déconnexion de notre diplomatie avec les tendances actuelles, favorisant ainsi l’idée d’un Maroc oppresseur et vassal des occupants de l’Irak.
Source: Lejournal-hebdo (Maroc)
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