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La Grèce a signé un contrat pour l’achat de 18 Rafale

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  • La Grèce a signé un contrat pour l’achat de 18 Rafale

    Le Monde Publié le 25/01/2021

    La décision de négocier a été prise par le premier ministre grec, en réaction aux explorations gazières de la Turquie et à ses démonstrations de force dans des zones maritimes qu’elle dispute à Athènes et Nicosie.

    Ce contrat, d’un montant d’environ 2,5 milliards d’euros, porte sur douze appareils d’occasion et six avions neufs. Il comprend également la fourniture de missiles de croisière Scalp, de missiles antinavires Exocet et des missiles antiaériens Mica et surtout Meteor.

    Le Rafale sera un « pilier important de notre supériorité aérienne », s’est félicité le ministre grec de la défense, Nikolaos Panagiotopoulos, soulignant devant la presse que cette acquisition « constitue un jalon dans la coopération bilatérale [franco-grecque] en matière de défense ». La ministre française des armées, Florence Parly, qui a assisté à la signature à Athènes, a salué de son côté le « choix résolument européen » du pays avec ce contrat, et rappelé la coopération entre la France et la Grèce « particulièrement visible en Méditerranée », à travers de nombreux exercices militaires.
    Lire aussi Début de discussions entre la Turquie et la Grèce sur l’exploration d’hydrocarbures en Méditerranée orientale

    Négociation éclair

    Cette acquisition a été discutée en un temps record entre les deux gouvernements. La décision de négocier a été prise en septembre par le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, en réaction aux explorations gazières de la Turquie et à ses démonstrations de force dans des zones maritimes qu’elle dispute à Athènes et Nicosie. Des actions turques « illégales et agressives », selon les dirigeants de l’Union européenne, qui ont ouvert la voie à des sanctions contre Ankara. Grèce et Turquie ont repris lundi à Istanbul des discussions – interrompues en 2016 – pour tenter de régler leurs différends.

    Ces derniers mois, la France s’est rangée démonstrativement aux côtés d’Athènes et a envoyé pendant l’été des Rafale et des navires de guerre en raison du déploiement de navires militaires et de prospection turcs dans une zone revendiquée par la Grèce. M. Panagiotopoulos a d’ailleurs salué « le soutien indéfectible de la France ».

    Six des Rafale sont achetés neufs auprès du constructeur Dassault Aviation et doivent être livrés à partir de 2022. Mais Athènes voulant disposer sans attendre des avions destinés à lui assurer la supériorité aérienne en mer Egée, douze sont achetés d’occasion et seront prélevés sur l’inventaire de l’armée de l’air française.

    Pour le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, signataire du contrat côté français, cette transaction « symbolise la poursuite de l’engagement pris par Dassault Aviation depuis 1974 auprès de la Grèce », lorsqu’elle avait acquis des Mirage F1. Pour remplacer les douze avions cédés à la Grèce, le ministère français des armées va acquérir douze appareils neufs. Tout le produit de la cession, « de l’ordre de 400 millions d’euros », servira à financer en partie l’achat des avions neufs, selon le cabinet de la ministre.

    Première vente du Rafale en Europe

    Pour la France, le contrat grec représente la première vente du Rafale en Europe, vers laquelle Paris cherche à orienter ses exportations d’armements et susciter des coopérations. Alors que la France a cruellement besoin d’exportations dynamiques pour assurer la viabilité de son industrie et de sa stratégie de défense, cette vente permet également de donner de la visibilité à Dassault Aviation et à ses 500 sous-traitants, dont beaucoup sont affaiblis par la crise du secteur aéronautique.

    Pour le groupe et ses sous-traitants, ce contrat « représente un an et demi de travail », a déclaré à l’AFP M. Trappier. « Dans le contexte de la crise actuelle, c’est une grande satisfaction », s’est-il félicité, évoquant « un bol d’air pour l’ensemble du secteur aéronautique de défense ».

    La Grèce veut investir 5,5 milliards d’euros dans sa défense


    En réaction aux tensions avec la Turquie, la Grèce a annoncé son intention d’augmenter ses capacités militaires en 2021, malgré une récession de plus de 10 % en 2020 sous l’effet de la pandémie et alors que le pays se remet d’une décennie de crise de la dette.

    Athènes prévoit de consacrer 5,5 milliards d’euros à sa défense cette année, multipliant par cinq ses dépenses d’équipements militaires pour les porter à 2,5 milliards d’euros. Outre l’acquisition des Rafale, Athènes prévoit d’acheter des hélicoptères et des drones, de moderniser sa flotte d’avions F-16 et de recruter 15 000 militaires supplémentaires. La Grèce a par ailleurs annoncé qu’elle portait à douze mois, contre neuf actuellement, la durée du service militaire.

    Athènes doit enfin lancer un appel à candidatures pour lui fournir quatre frégates et en rénover quatre autres. Le français Naval Group doit y répondre dans les prochains jours, selon la ministre.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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