Éolien pour la Blockchain à Dakhla: Eclairage avec John Belizaire, PDG de Soluna
EXCLUSIF. Raccordement au réseau de l’ONEE, business model…, les contours du mégaprojet de ferme éolienne à Dakhla, destinée à faire tourner des serveurs pour la Blockchain, nous sont expliqués par John Belizaire, PDG de Soluna, opérateur qui exploitera la future infrastructure.
C’est le projet américain au Maroc qui fait actuellement parler de lui: une ferme éolienne de 900 MW à terme, pour produire de l’énergie propre et renouvelable, qui sera utilisée pour, tenez-vous bien, faire tourner des serveurs destinés à la blockchain.
La technologie consomme en effet une très grande quantité d’énergie. A l’origine de cette initiative, un Fonds américain de capital investissement, Brookstone Partners. Le projet a été annoncé par Soluna, entreprise qui agira comme opérateur du projet en “louant” l’infrastructure de la société marocaine A.M Wind. Les deux entreprises sont sous le giron du fonds précité.
L’investissement requis se situera dans une fourchette de 1,4 à 3 milliards de dollars sur 5 ans. John Belizaire, CEO de Soluna nous livre plus de détails dans cet entretien accordé à LeBoursier.
- LeBoursier : Pourquoi avoir choisi la région de Dakhla pour abriter ce projet ambitieux?
- John Belizaire : Notre mission est d’alimenter la technologie de la Blockchain en énergie propre et renouvelable, et ce à grande échelle. Le site de Dakhla est l’un des meilleurs au monde en matière de capital vent : Cela veut dire que le vent y souffle plus rapidement et plus régulièrement que la plupart des autres endroits.
Le potentiel éolien total au Maroc est estimé à plus de 25.000 MW. Avec de longues côtes et des vents moyens supérieurs à 35 km/h, le sud du Maroc est l’une des régions les plus prometteuses pour la production d’énergie renouvelable dans le monde, et donc le lieu idéal pour y implémenter notre projet. Ajoutez à cela le climat tempéré, le terrain plat et l’accès aux talents locaux… ce site est un emplacement de choix.
Lorsque nous combinons cette ressource éolienne riche à la plus récente technologie de turbine et de batterie, nous sommes susceptibles d’établir des records mondiaux en termes de coût actualisé d’énergie [le prix complet d’une énergie sur la durée de vie de l’équipement qui la produit, ndlr.] et de facteur d’utilisation [le rapport entre l’énergie effectivement produite sur une période donnée au sein d’une centrale électrique et celle qui aurait été produite si la centrale avait fonctionné à sa puissance nominale durant la même période, ndlr.].
Les installations informatiques de colocalisation optimisées pour ce site permettront d’avoir l’une des installations informatiques les plus efficaces du monde.
- Votre décision de vous installer au Maroc a-t-elle été fondée sur une recommandation de l’ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc, Dwight L. Bush, qui est membre du conseil consultatif de Soluna?
- Notre décision de développer le site de Dakhla s’est basée sur ce qui précède, à savoir la ressource énergétique. Nous tirons également parti de plus de huit ans de travail de développement réalisé par A.M Wind. En collaboration avec sa société mère Altus AG, A.M Wind a initialement conçu le site et l’a développé en tant que parc éolien pour alimenter le réseau marocain. Mais lorsque le raccordement au réseau de l’ONEE a tardé, le projet est tombé à l’eau.
Pour ce qui est de l’Ambassadeur Bush, c’est un dirigeant d’entreprise hautement qualifié ayant une formation dans les domaines de la banque et des finances, de la gestion d’entreprise et de la gouvernance des organisations publiques et privées. Durant son mandat d’ambassadeur au Maroc, il a contribué à approfondir les relations entre les deux pays, à accroître les investissements étrangers et à tisser des liens étroits avec la population marocaine.
Le rôle le plus spécifique de l’Ambassadeur Bush est de fournir à Soluna l’accès à ses conseils et à son jugement tiré de ses années de travail et de vie au Maroc, en accordant une attention particulière aux nuances de faire des affaires dans le pays ; mais également l’analyse des tendances clés qui façonnent l’avenir de l’économie marocaine.
- Quel est le montage financier retenu pour ce projet?
- Nous commencerons par investir un minimum de 100 millions de dollars, et investirons à terme entre 1,4 et 3 milliards de dollars. Soluna mobilisera des capitaux auprès d’investisseurs institutionnels intéressés par les actifs énergétiques. Cela peut prendre la forme d’un financement adossé à des actifs traditionnels, comme à des actifs numériques, à travers des Security Token Offerings [Levées de fonds en monnaies virtuelles, ndlr]. Compte tenu de sa taille et de sa portée, le projet sera construit et financé en plusieurs phases.
- Quel sera le business model pour vous?
- Soluna louera les ressources informatiques intégrées verticalement chez A.M Wind, la société d’énergie marocaine récemment acquise. A.M Wind développera le site et fournira les ressources à Soluna. Soluna mettra ces ressources informatiques de calcul à la disposition des réseaux internationaux de blockchain (réseaux des cryptomonnaies et autres réseaux), pour effectuer des calculs de blockchain. Soluna génèrera ses principaux revenus à partir de la fourniture de ces services.
- En cas de surplus de production d’énergie, celle-ci sera-t-elle vendue à l’Office national d’Eau et d’Electricité ?
- Il est possible de vendre notre énergie excédentaire à l’ONEE sur la base du cadre juridique du projet (loi 16-08 sur l’autoproduction). Notre implémentation hors réseau avec un datacenter dynamique et modulaire spécialement conçu ne nécessite pas actuellement la connexion au réseau. Nous résolvons l’intermittence en combinant la conception de centres de données à des systèmes de batterie.
Mais une fois que l’ONEE aura commencé à opérer dans la région, nous les approcherons pour un partenariat.
Source : leboursier.ma
EXCLUSIF. Raccordement au réseau de l’ONEE, business model…, les contours du mégaprojet de ferme éolienne à Dakhla, destinée à faire tourner des serveurs pour la Blockchain, nous sont expliqués par John Belizaire, PDG de Soluna, opérateur qui exploitera la future infrastructure.
C’est le projet américain au Maroc qui fait actuellement parler de lui: une ferme éolienne de 900 MW à terme, pour produire de l’énergie propre et renouvelable, qui sera utilisée pour, tenez-vous bien, faire tourner des serveurs destinés à la blockchain.
La technologie consomme en effet une très grande quantité d’énergie. A l’origine de cette initiative, un Fonds américain de capital investissement, Brookstone Partners. Le projet a été annoncé par Soluna, entreprise qui agira comme opérateur du projet en “louant” l’infrastructure de la société marocaine A.M Wind. Les deux entreprises sont sous le giron du fonds précité.
L’investissement requis se situera dans une fourchette de 1,4 à 3 milliards de dollars sur 5 ans. John Belizaire, CEO de Soluna nous livre plus de détails dans cet entretien accordé à LeBoursier.
- LeBoursier : Pourquoi avoir choisi la région de Dakhla pour abriter ce projet ambitieux?
- John Belizaire : Notre mission est d’alimenter la technologie de la Blockchain en énergie propre et renouvelable, et ce à grande échelle. Le site de Dakhla est l’un des meilleurs au monde en matière de capital vent : Cela veut dire que le vent y souffle plus rapidement et plus régulièrement que la plupart des autres endroits.
Le potentiel éolien total au Maroc est estimé à plus de 25.000 MW. Avec de longues côtes et des vents moyens supérieurs à 35 km/h, le sud du Maroc est l’une des régions les plus prometteuses pour la production d’énergie renouvelable dans le monde, et donc le lieu idéal pour y implémenter notre projet. Ajoutez à cela le climat tempéré, le terrain plat et l’accès aux talents locaux… ce site est un emplacement de choix.
Lorsque nous combinons cette ressource éolienne riche à la plus récente technologie de turbine et de batterie, nous sommes susceptibles d’établir des records mondiaux en termes de coût actualisé d’énergie [le prix complet d’une énergie sur la durée de vie de l’équipement qui la produit, ndlr.] et de facteur d’utilisation [le rapport entre l’énergie effectivement produite sur une période donnée au sein d’une centrale électrique et celle qui aurait été produite si la centrale avait fonctionné à sa puissance nominale durant la même période, ndlr.].
Les installations informatiques de colocalisation optimisées pour ce site permettront d’avoir l’une des installations informatiques les plus efficaces du monde.
- Votre décision de vous installer au Maroc a-t-elle été fondée sur une recommandation de l’ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc, Dwight L. Bush, qui est membre du conseil consultatif de Soluna?
- Notre décision de développer le site de Dakhla s’est basée sur ce qui précède, à savoir la ressource énergétique. Nous tirons également parti de plus de huit ans de travail de développement réalisé par A.M Wind. En collaboration avec sa société mère Altus AG, A.M Wind a initialement conçu le site et l’a développé en tant que parc éolien pour alimenter le réseau marocain. Mais lorsque le raccordement au réseau de l’ONEE a tardé, le projet est tombé à l’eau.
Pour ce qui est de l’Ambassadeur Bush, c’est un dirigeant d’entreprise hautement qualifié ayant une formation dans les domaines de la banque et des finances, de la gestion d’entreprise et de la gouvernance des organisations publiques et privées. Durant son mandat d’ambassadeur au Maroc, il a contribué à approfondir les relations entre les deux pays, à accroître les investissements étrangers et à tisser des liens étroits avec la population marocaine.
Le rôle le plus spécifique de l’Ambassadeur Bush est de fournir à Soluna l’accès à ses conseils et à son jugement tiré de ses années de travail et de vie au Maroc, en accordant une attention particulière aux nuances de faire des affaires dans le pays ; mais également l’analyse des tendances clés qui façonnent l’avenir de l’économie marocaine.
- Quel est le montage financier retenu pour ce projet?
- Nous commencerons par investir un minimum de 100 millions de dollars, et investirons à terme entre 1,4 et 3 milliards de dollars. Soluna mobilisera des capitaux auprès d’investisseurs institutionnels intéressés par les actifs énergétiques. Cela peut prendre la forme d’un financement adossé à des actifs traditionnels, comme à des actifs numériques, à travers des Security Token Offerings [Levées de fonds en monnaies virtuelles, ndlr]. Compte tenu de sa taille et de sa portée, le projet sera construit et financé en plusieurs phases.
- Quel sera le business model pour vous?
- Soluna louera les ressources informatiques intégrées verticalement chez A.M Wind, la société d’énergie marocaine récemment acquise. A.M Wind développera le site et fournira les ressources à Soluna. Soluna mettra ces ressources informatiques de calcul à la disposition des réseaux internationaux de blockchain (réseaux des cryptomonnaies et autres réseaux), pour effectuer des calculs de blockchain. Soluna génèrera ses principaux revenus à partir de la fourniture de ces services.
- En cas de surplus de production d’énergie, celle-ci sera-t-elle vendue à l’Office national d’Eau et d’Electricité ?
- Il est possible de vendre notre énergie excédentaire à l’ONEE sur la base du cadre juridique du projet (loi 16-08 sur l’autoproduction). Notre implémentation hors réseau avec un datacenter dynamique et modulaire spécialement conçu ne nécessite pas actuellement la connexion au réseau. Nous résolvons l’intermittence en combinant la conception de centres de données à des systèmes de batterie.
Mais une fois que l’ONEE aura commencé à opérer dans la région, nous les approcherons pour un partenariat.
Source : leboursier.ma
Commentaire