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Les élections en Algérie, le poids des tribus

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  • Les élections en Algérie, le poids des tribus

    par Abderrahmane Mebtoul* & Mohamed Tayebi*
    A titre d'exemple, l'accumulation des richesses de l'indépendance politique à nos jours a suivi le processus de positionnement des cadres dans les secteurs névralgiques ou même secondaires de l'économie et surtout son domaine public en fonction des positionnements au sein de la société, des relations tribales, expliquant la faiblesse de véritables entreprenants créateurs de richesses. Et c'est à partir de l'accumulation des richesses dans ce secteur et leur redistribution que s'est construite l'actuelle structure sociale en Algérie, structuration en mutation non achevée. Cela n'est pas propre à l'Algérie puisque la formation des Etats nationaux dans la plupart des pays d'Afrique( expliquant parfois ces guerres fratricides exacerbées par les luttes géo-politiques de certaines grandes puissances) et le monde arabe a vilipendé cette structure, mais en dépit de ses discours, l'Etat national, tant dans sa formation que de sa déformation, a toujours trouvé l'action des équipements anthropologiques de la tribu sur son chemin. Les modernisations politiques et économiques se sont heurtées toujours à cet ordre qui arrive toujours à trouver les parades pour travailler l'individu et le modeler dans les sillages de ses profondeurs identitaires. Si l'administratif a, durant la période coloniale et post-coloniale, structuré le rapport population / autorité administrative, qu'elle relève du ministère de l'Intérieur ou des autres pouvoirs publics et sécuritaire, aujourd'hui, avec le pluralisme et la fragilisation des institutions, la maîtrise réelle des populations est plus difficile. Elle appelle une nouvelle méthode dans le domaine des gestions administrative et de la communication. Cette dernière est d'ailleurs le point faible de l'administration algérienne. Car au sein de l'espace source d'enjeux, de conflits et de concurrence, les hommes vivent un rapport plus fécond et plus harmonieux avec leur espace qui n'est pas celui de l'administration comme l'a analysé avec profondeur l'expert de renommée mondiale Hernando De Soto (voir la contribution exclusive de cet auteur sur Etat de droit et sphère informelle dans l'ouvrage du docteur A. Mebtoul l'Algérie face aux enjeux de la mondialisation édition Dar El Gharb 2003 en anglais et en français). Dans notre histoire, ce sont les hommes avec leurs équipements anthropologiques (identitaires) qui ont façonné les espaces. Si nous prenons les grandes agglomérations- Alger- Constantine- Annaba- Oran, nous assisterons à un processus d'urbanité plus poussé qui a engendré des villes globalement cosmopolites. La structure sociale est très hétéroclite mais n'empêche que tant dans les ceintures rurales qu'à l'intérieur, nous relevons des plaques ethniques assez puissantes. Dans ces petits îlots, nous trouvons souvent des leaders d'opinion discrets mais très efficaces. Il s'agit de ceux très respectés qui interviennent volontairement dans la gestion de la vie communautaire. Il s'agit de ceux qui « font sortir le couscous » pendant les fêtes ou les enterrements. Ceux qui souvent volontairement interviennent dans la gestion des conflits et l'organisation des mariages et les compétitions sportives. Ceux-là forment une sorte de « capital humain » mal exploité. Cette entreprise de gestion locale sur la base de la discipline des parentés est plus marquée dans les noyaux ruraux qui entourent ces villes. Ce comportement qui négocie souvent des espaces d'autonomie face aux contraintes de l'administration est souvent un paramètre déterminant , contrairement aux discours politiques, pour le partage des portefeuilles ministériels, de différents postes sensibles au niveau de l'Etat, du choix des sénateurs nommés, des élections locales et législatives où la plupart des partis politiques même dits «démocratiques» pour leurs candidats tiennent compte à la fois des relations dans un cadre de redistribution de la rente et de cet arbre généalogique tribal et pas toujours des compétences et de la moralité d'où une certaine névrose collective et le désintérêt d'une grande fraction de la population pour le politique dont le signe est le fort taux d'abstention. Le renouveau du personnel politique récemment avec l'effritement des extrêmes, (ultra- droite et aile trotskyste- ultra-gauche) en France, avec un nouveau discours loin de la démagogie et du populisme montre que la mobilisation citoyenne est possible. En résumé ces analyses opératoires rendent d'actualité la vision ibn khaldounienne afin de mettre fin à une société anomique dans la mesure où existe une corrélation entre la mauvaise gouvernance, le non développement et le poids des relations informelles dominées par les relations tribales surtout en Afrique et dans le monde arabe. Cependant, la prospérité ou le déclin des civilisations de l'Orient et de l'Occident avec ce brassage des cultures à travers le temps, ont montré qu'il ne s'agit pas de renier les traditions positives qui moulées dans la trajectoire de la modernité, peuvent être facteurs de développement : l'expérience du Japon et de bon nombre de pays émergents l'attestent car un peuple sans sa culture est comme un peuple sans âme. Car au-dessus de tout, l'Algérie reste un pays dynamique, plein de vitalité, qui se cherche et cherche sa voie. Un processus de mutations internes est en train de se faire qui annonce de nouvelles mutations identitaires. Les Algériens veulent vivre leurs différences dans la communion et non dans la confrontation que leur imposent les idéologies réfractaires et en tout point de vue fragmentaires d'où l'importance de la concrétisation de la réconciliation nationale, la paix étant un facteur déterminant ce qui ne signifie en aucune manière oublier de tirer les leçons du passé récent afin de forger positivement notre avenir commun. Pour concrétiser durablement la paix, la bonne gouvernance est le fondement stratégique pour l'émergence de nouvelles catégories d'acteurs où doit être bannie la médiocrité bâtie sur les relations de clientèles, une opposition crédible comme alternance au pouvoir et la revalorisation des compétences, ère du XXIème siècle (les scientifiques, les villes de la haute technologie, les universités de pointe..). Ce renouveau implique plus de réformes, de moralité, de justice sociale (la concentration des revenus en faveur des couches spéculatives, la marginalisation du savoir, les exportations hors hydrocarbures négligeables devenant inquiétants pour l'Algérie de demain ) et de démocratie, conditions pour un développement durable tenant compte du renouveau écologique défi du XXIème siècle.

    *Abderrahmane Mebtoul: Docteur D'etat Es Sciences Economiques
    *Mohamed Tayebi: Docteur D'etat En Sociologie- Option Anthropol

  • #2
    on nous la ressort à chaque election cette histoire des tribus, pff

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    • #3
      c'est les elections qui fait ressortir cette histoire de tribus au moment ou les participationistes parlent d'elections democratique et honnéte.
      or la realité des éléctions algerienne c'est le tout sauf la démocratie, en commençant par la fraude, tribalisme ,regionnalisme, archaisme, elections biaisées. qotas ...... comment voulez vous que les elections en algerie peuvent deboucher a une issue a la crise multidémontionnelle qui frape le pays dans tout les domains ?

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