Le lepénisme, un trumpisme à la française ?
Indéniablement, des similitudes existent, mais si le parallèle est séduisant, il faut se garder des identifications hâtives. Il ne faut jamais oublier qu’en France, le Front national (FN) a été fondé par d’anciens collaborationnistes et autres SS, des militants néofascistes d’Ordre nouveau et les statuts ont été déposés par Pierre Bousquet.
Dès sa naissance, ce mouvement politique, emmené par Jean-Marie Le Pen, poujadiste de l’extrême, s’est fondé sur un racisme profond, une haine viscérale de la gauche et du mouvement ouvrier, et l’appel à un État autoritaire. Toute sa construction idéologique traduit des liens évidents avec le fascisme. Pour ne prendre qu’un exemple, il faut savoir que le logo historique du FN, la flamme, s’inspire directement du mouvement italien MSI, parti néofasciste italien, fondé en 1946 par des proches de Mussolini.
Dans le cas de Donald Trump, celui-ci est venu tardivement à la politique, étant d’abord un homme d’affaires plus ou moins véreux, membre du Parti démocrate, avant de se présenter aux primaires républicaines en 2015. Dès le départ, il a multiplié les attaques contre les minorités, n’hésitant pas à utiliser l’outrance pour radicaliser sa base électorale sur fond de racisme, de xénophobie, de misogynie, là où l’ancien président américain, conseillé dans un premier temps par Steve Bannon (un idéologue revendiquant l’héritage du penseur nazi Julius Evola), a manifesté une proximité avec des groupuscules d’extrême droite violents et racistes (Proud Boys, etc.), Marine Le Pen prétend œuvrer depuis des années à une « dédiabolisation », tentant de dissimuler sa proximité avec des groupuscules comme Génération identitaire ou le GUD (alors même que les liens sont évidents, et pas seulement sur le plan de l’idéologie). L’objectif du « lepénisme » est évident : présenter un visage respectable pour populariser les idées ultraréactionnaires de l’extrême droite française et ainsi conquérir le pouvoir politique.
Si des différences fondamentales existent, certaines similitudes peuvent être notées. Outre les discours xénophobes et racistes, ainsi qu’un appel à rétablir l’ordre et la sécurité aux mépris des libertés publiques, ces courants ont une pratique récurrente du mensonge. Selon un décompte réalisé par le Washington Post au 9 juillet 2020, Trump avait proféré 20 055 fausses informations. En France, Jean-Marie Le Pen, et aujourd’hui Marine Le Pen, ont mis en place la même stratégie pour saturer l’espace médiatique.
Depuis des années, la présidente du RN ne cesse, par exemple, de répéter qu’une carte de crédit est distribuée à tous les migrants à leur arrivée en Europe. Nous savons que c’est faux. Pas plus tard que la semaine dernière, un député au Parlement européen, Jean-Lin Lacapelle, a affirmé « qu’aucune personne âgée de moins de 44 ans n’était morte du nouveau coronavirus ». Là aussi, c’est un énorme mensonge. Grâce à la présence importante de l’extrême droite dans les « grands » médias et sur les réseaux sociaux, celle-ci a réussi le tour de force de convaincre une partie de la population, en s’appuyant sur une défiance bien compréhensible à l’égard de médias inféodés aux grands groupes capitalistes.
Le trumpisme comme le lepénisme n’ont pas la même histoire et œuvrent dans des contextes différents, mais ils sont tous deux extrêmement dangereux en ce qu’ils jouent à fond sur la carte de la « racialisation » des problèmes sociaux, en pointant l’étranger comme la cause de tous les maux de la société. Deux mouvements à combattre donc, dans les têtes, dans la rue comme dans les urnes.
(humanité)
Indéniablement, des similitudes existent, mais si le parallèle est séduisant, il faut se garder des identifications hâtives. Il ne faut jamais oublier qu’en France, le Front national (FN) a été fondé par d’anciens collaborationnistes et autres SS, des militants néofascistes d’Ordre nouveau et les statuts ont été déposés par Pierre Bousquet.
Dès sa naissance, ce mouvement politique, emmené par Jean-Marie Le Pen, poujadiste de l’extrême, s’est fondé sur un racisme profond, une haine viscérale de la gauche et du mouvement ouvrier, et l’appel à un État autoritaire. Toute sa construction idéologique traduit des liens évidents avec le fascisme. Pour ne prendre qu’un exemple, il faut savoir que le logo historique du FN, la flamme, s’inspire directement du mouvement italien MSI, parti néofasciste italien, fondé en 1946 par des proches de Mussolini.
Dans le cas de Donald Trump, celui-ci est venu tardivement à la politique, étant d’abord un homme d’affaires plus ou moins véreux, membre du Parti démocrate, avant de se présenter aux primaires républicaines en 2015. Dès le départ, il a multiplié les attaques contre les minorités, n’hésitant pas à utiliser l’outrance pour radicaliser sa base électorale sur fond de racisme, de xénophobie, de misogynie, là où l’ancien président américain, conseillé dans un premier temps par Steve Bannon (un idéologue revendiquant l’héritage du penseur nazi Julius Evola), a manifesté une proximité avec des groupuscules d’extrême droite violents et racistes (Proud Boys, etc.), Marine Le Pen prétend œuvrer depuis des années à une « dédiabolisation », tentant de dissimuler sa proximité avec des groupuscules comme Génération identitaire ou le GUD (alors même que les liens sont évidents, et pas seulement sur le plan de l’idéologie). L’objectif du « lepénisme » est évident : présenter un visage respectable pour populariser les idées ultraréactionnaires de l’extrême droite française et ainsi conquérir le pouvoir politique.
Si des différences fondamentales existent, certaines similitudes peuvent être notées. Outre les discours xénophobes et racistes, ainsi qu’un appel à rétablir l’ordre et la sécurité aux mépris des libertés publiques, ces courants ont une pratique récurrente du mensonge. Selon un décompte réalisé par le Washington Post au 9 juillet 2020, Trump avait proféré 20 055 fausses informations. En France, Jean-Marie Le Pen, et aujourd’hui Marine Le Pen, ont mis en place la même stratégie pour saturer l’espace médiatique.
Depuis des années, la présidente du RN ne cesse, par exemple, de répéter qu’une carte de crédit est distribuée à tous les migrants à leur arrivée en Europe. Nous savons que c’est faux. Pas plus tard que la semaine dernière, un député au Parlement européen, Jean-Lin Lacapelle, a affirmé « qu’aucune personne âgée de moins de 44 ans n’était morte du nouveau coronavirus ». Là aussi, c’est un énorme mensonge. Grâce à la présence importante de l’extrême droite dans les « grands » médias et sur les réseaux sociaux, celle-ci a réussi le tour de force de convaincre une partie de la population, en s’appuyant sur une défiance bien compréhensible à l’égard de médias inféodés aux grands groupes capitalistes.
Le trumpisme comme le lepénisme n’ont pas la même histoire et œuvrent dans des contextes différents, mais ils sont tous deux extrêmement dangereux en ce qu’ils jouent à fond sur la carte de la « racialisation » des problèmes sociaux, en pointant l’étranger comme la cause de tous les maux de la société. Deux mouvements à combattre donc, dans les têtes, dans la rue comme dans les urnes.
(humanité)
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