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Trappes : un professeur de philosophie placé sous protection policière

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  • Trappes : un professeur de philosophie placé sous protection policière

    Le Point ;

    Didier Lemaire est professeur de philosophie à Trappes depuis près de 20 ans. Deux décennies durant lesquelles il a enseigné avec passion malgré la difficulté de ce terrain classé zone prioritaire. Deux décennies durant lesquelles il a vu cette ville de la banlieue parisienne s’enfermer un peu plus dans le communautarisme religieux.

    En 2018, il a écrit une lettre avec Jean-Pierre Obin (auteur de l’ouvrage Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école) au président de la République pour exhorter le gouvernement à agir pour protéger la jeunesse de l’influence des intégristes, et il a publié en novembre 2020 une lettre ouverte après la décapitation de Samuel Paty pour dénoncer le manque de stratégie de l’État face à l’islam politique.

    Aujourd’hui, après vingt années d’un engagement sans faille, Didier Lemaire jette l’éponge. Contraint de se rendre à son travail sous escorte policière armée, l’enseignant n’attend rien d’autre que son exfiltration de cet établissement et de cette ville où il n’est plus en sécurité.

    (…)

    «Je suis sous escorte depuis le mois de novembre, confie Didier Lemaire. Chaque fois que je monte en voiture, je vérifie que mes portières sont bien fermées, que je ne suis pas suivi. Je ne veux pas vivre dans la peur. Je n’attends plus qu’une chose : mon exfiltration.» Plus que par le sentiment de peur, Didier Lemaire est submergé par la colère. Il refuse de se taire et dénonce les tentatives d’intimidation de certains habitants de la ville, mais aussi l’intervention du maire lui-même, Ali Rabeh, dont l’élection vient d’être annulée par la justice et qui a été condamné à un an d’inéligibilité.

    « Le maire colporte dans la ville des accusations mensongères et haineuses qui me désignent en tant que cible potentielle, s’insurge le professeur. Il m’a traité d’islamophobe et de raciste. Il a le droit de le penser. Mais cette pensée est une arme de guerre idéologique et c’est de la calomnie. C’est surtout un procédé dégueulasse, après ce qui est arrivé à Samuel Paty. Il me jette en pâture et me met en danger. C’est absolument irresponsable de la part d’un élu de la République. Je demande aux partis, communiste, Génération.s, La République en marche et Europe Écologie-Les Verts, de désavouer ses propos. » Contacté, le maire n’a pour l’instant pas répondu à nos sollicitations.

    (…)

    Pour Didier Lemaire, ce combat de longue haleine s’arrête à Trappes, en 2021, après des années d’une lutte amorcée dès les premiers jours de sa nomination à ce poste. « Il y a 20 ans, tout a commencé pour moi avec l’incendie de la synagogue en octobre 2000. Après ça, il n’y a plus eu de juifs à Trappes. Et finalement, plus d’inscriptions antisémites sur les murs de la ville. Maintenant, ce sont les athées et les musulmans modérés qui partent. Les intégristes sont en train de réussir leur processus de purification. C’est effrayant ! Tout s’accélère, en deux ans, j’ai vu plus de transformation chez les jeunes et dans l’espace public que ces dix-huit dernières années. Aujourd’hui, les atteintes à la laïcité sont collectives et très bien organisées. »

    Didier Lemaire ne veut pas quitter sa salle de classe de Trappes sans tirer encore une fois la sonnette d’alarme.*S’il dit la ville tombée aux mains des islamistes et reconnaît la défaite de son combat républicain, il refuse pour autant de baisser les armes. « Je reste un prof de philo, assène-t-il (…)*Mais je considère que Trappes est une ville définitivement perdue. » Infatigable défenseur de la laïcité et de la liberté confronté à l’âpre réalité des territoires de la République que l’on dit perdus. Didier Lemaire défend l’idée d’une réponse politique forte mais surtout urgente.

    « On n’a plus beaucoup de temps avant que cela ne dégénère, s’alarme-t-il. Nombre de ces enfants sont élevés dans la haine de la France. Nous ne sommes pas loin d’un scénario à l’algérienne et nous ne sommes plus dans un état de paix. Il nous faut des lois d’exception qui visent l’ennemi et ne s’appliquent qu’à l’ennemi. »
    au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny

  • #2
    Très courageux

    Rien de nouveau dans le feuilleton. Depuis les premières alertes il y a plus de 20 ans c'est à l'Etat français de gérer. Il y a des lois.

    Bon courage à lui. Il a porté plainte, c'est l'essentiel. Son nom "Lemaire" peut porter à confusion dans le "Trappestan". lol.


    Il faut éviter d'en rajouter aussi. Le procureur de la république avait conclu à un incendie accidentel en 2002 concernant la synagogue de Trappes.

    Lacroix.com 11 2002:
    " Selon le procureur de la République de Versailles (Yvelines), l'incendie qui avait endommagé le 10 octobre 2000 la synagogue de Trappes (Yvelines) « n'était pas un acte antisémite ». L'information judiciaire ouverte quelques jours après pour « destruction de bien privé par substance incendiaire » a mis hors de cause six jeunes habitants de Trappes mis en examen à la « suite d'une dénonciation engendrée par leur vantardise ». En l'état actuel de l'enquête, « l'incendie semble avoir été provoqué par le geste d'un agent de la société HLM propriétaire du local qui y a jeté son mégot de cigarette allumée ».
    Dernière modification par panshir, 07 février 2021, 11h49.

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    • #3
      Depuis les premières alertes il y a plus de 20 ans c'est à l'Etat français de gérer. Il y a des lois.
      Il y a des lois, on va en ajouter de nouvelles.
      Encore faut-il que les juges les appliquent.

      La loi dit par exemple : les déboutés du droit d'asile doivent quitter le territoire français. Sauf que la plupart d'entre eux restent en France.

      Et quand ce professeur dit que dans certaines familles musulmanes, on apprend aux enfants à détester la France : qu'y peut l'Etat ?
      Dernière modification par scipio, 07 février 2021, 12h05.
      au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny

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      • #4
        Les haineux comme les parents, il faut les prendre en flagrant délit. Il y a aussi des familles qui apprennent à leurs enfants à bien masquer leur haine "des étrangers....des musulmans....". Quand un employeur fait de la discrimination, y a rien à faire si pas de preuve. Comment faire?

        La haine est partout et en France cela concerne une petite minorité. Il y a des lois et il y en aura d'autres pour combattre l'extrémisme de tout bord. C'est un combat à durée illimitée.
        Dernière modification par panshir, 07 février 2021, 12h26.

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