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Khaled Drareni ou la voix étouffée de l’Algérie

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  • Khaled Drareni ou la voix étouffée de l’Algérie

    Libération


    TV5 Monde consacre un documentaire à son correspondant incarcéré depuis dix mois, symbole de la répression exercée par les autorités contre les journalistes critiques.



    par Célian Macé
    publié le 5 février 2021 à 10h33

    Aux yeux des autorités algériennes, Khaled Drareni cumule trois graves défauts. C’est un journaliste. Il exerce son métier de manière libre et indépendante. Et il donne au Hirak – le mouvement de contestation populaire qui a provoqué la chute d’Abdelaziz Bouteflika – un écho à l’étranger, notamment en tant que correspondant régulier de la chaîne française TV5 Monde. En Algérie, pays classé 146e sur 180 (soit entre le Venezuela et le Pakistan) en matière de liberté de la presse par Reporters sans frontières, ces tares l’ont conduit derrière les barreaux.

    Arrêté le 7 mars 2020 alors qu’il couvrait une manifestation, condamné à deux ans de prison ferme pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l’unité nationale» lors de son procès en appel, en septembre, Khaled Drareni, 40 ans, est devenu malgré lui le détenu le plus célèbre du Hirak. Le pouvoir algérien semble avoir une dent particulière contre ce journaliste, par ailleurs rédacteur en chef du site Casbah Tribune et animateur d’une émission politique sur la chaîne Radio M. Le président Abdelmadjid Tebboune allant jusqu’à le qualifier avec mépris, sans le nommer, de khbardji («mouchard») dans une interview. Une insulte pour la famille Drareni, qui compte des moudjahidin ayant combattu pour l’indépendance de l’Algérie.


    Ce samedi à 20 heures, TV5 Monde consacre un numéro de son magazine Collection Reportages (1) à son correspondant, incarcéré depuis dix mois à la prison de Koléa. Le documentaire retrace la carrière du journaliste, passé par la télévision publique et privée, connu notamment pour avoir réalisé l’interview d’Emmanuel Macron, alors candidat à l’élection présidentielle, dans laquelle il évoque «les crimes contre l’humanité» de la colonisation française. Ces collègues et amis témoignent de son parcours professionnel, de son «impertinence» parfois, de sa voix, exigeante et critique, dans le paysage audiovisuel algérien.

    Deux ans après le soulèvement anti-Bouteflika, alors que le Hirak semble étouffé par la crise sanitaire et la répression, les mots et les images de Khaled Drareni, dont l’enthousiasme crève l’écran, rappellent aussi que le mouvement de contestation continue de couver sous la cendre. «On ne peut pas faire marche arrière», expliquait-il comme une évidence, sur son balcon d’Alger, avant son arrestation. «Pensez à sauvegarder vos principes», insiste-t-il, en conclusion d’une lettre publiée le 31 décembre sur le site de Casbah Tribune. Le 25 février, le Cour suprême examinera son pourvoi en cassation.

    (1) Khaled Drareni, journaliste, numéro d’écrou 22.244, 26 minutes, réalisé par Guillaume Villadier et Séverine André, disponible en ligne sur TV5 Monde Plus.

  • #2
    les autorités Algériennes doivent sortir Drareni de la prison, il n'a fait que son métier.
    Anzoul n'oublie pas Zefzafi, il est marocain comme toi, "yek"?

    Commentaire

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