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Le dessalement de l'eau de mer, une technologie onéreuse

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  • Le dessalement de l'eau de mer, une technologie onéreuse

    Le quatrième Forum mondial de l’eau tenu récemment à Mexico ne s’est pas terminé à la satisfaction de tout le monde. Les acteurs publics et privés présents à ce rendez-vous ont abordé une nouvelle fois les problèmes cruciaux de l’accès à l’eau des populations défavorisées. C’est une problématique qui revient de manière récurrente dans les débats sur les ressources hydriques. En un siècle, la consommation d’eau dans le monde a presque décuplé alors que la population n’a, elle, été multipliée que par quatre.

    Le principal poste de consommation est de loin l’agriculture.

    Elle monopolise, à elle seule, 71% de la demande d’eau.
    Les rédacteurs de Global Water Intelligence, une publication mensuelle de référence dans le secteur, relèvent ainsi qu’il faut une tonne d’eau pour produire un kilo de céréales et seize kilos de céréales pour produire un kilo de viande. Or, l’eau douce est une ressource rare. La planète dispose d’à peine 2,5% d’eau douce sur le 1,38 milliard de m3 d’eau disponible. Et, elle n’est pas toujours directement accessible puisque soixante-neuf pour cent (69%) se trouve dans les glaciers, trente pour cent (30%) dans les nappes phréatiques, et les lacs et rivières ne représentent que… 0,3% du total. Selon toujours Global Water Intelligence, certaines régions souffrent beaucoup plus que d’autres de ce que l’on appelle le stress hydrique.

    Le Moyen-Orient, le Maghreb, certains pays d’Afrique et beaucoup de pays d’Europe disposent de moins de 2 000 m3 d’eau par habitant et par an et souffrent de sécheresse. Des spécialistes notent, par exemple, que la France est dans la fourchette haute de cette zone sensible.

    Des solutions existent. Mais, encore faut-il en avoir les moyens.


    Car, les solutions alternatives, dessalement de l’eau de mer et recyclage et réutilisation des eaux usées, coûtent encore extrêmement cher. Des exemples : un m3 d’eau potable produit par les techniques classiques coûte environ 0,2 euro hors taxes et investissements de maintenance et de développement, un m3 d’eau dessalée revient à 0,7 euro et un m3 d’eau recyclée à 0,3 euro. C’est pour cela qu’aujourd’hui elles restent assez marginales.

    En effet, les sources traditionnelles d’eau représentent encore 99,3% du volume utilisé dans le monde. En valeur, ce chiffre tombe à 95% à 250 milliards d’euros tandis que le dessalement représente un peu plus de deux milliards d’euros avec 0,3% du volume, et la réutilisation des eaux usées 0,6 milliard pour 0,2% du volume total. Il faut dire que les eaux usées retraitées ne sont jamais utilisées pour la consommation humaine directe, ou alors à titre anecdotique à Singapour. Elle sert essentiellement à l’irrigation et à l’industrie. Les réponses à la pénurie sont ainsi chères notamment dans les pays en développement.

    Dans certains pays, on utilise l’eau recyclée pour réalimenter les nappes phréatiques. C’est le cas notamment à Berlin, en Allemagne, où opère Veolia Water, un groupe connu à l’échelle régionale. En fait, en réinjectant l’eau, après un prétraitement, on accélère le cycle naturel de sa filtration par les sols, explique Antoine Frérot, directeur général du groupe, cité par des publications spécialisées.

    C’est aussi le cas en Basse-Californie où United Water Services (Suez) réinjecte l’eau traitée dans la nappe de South Bay afin d’y empêcher l’infiltration d’eau de mer. A San Luis Potosi, dans une région semi-désertique, Suez a inauguré à la mi-janvier dernier sa onzième usine d’épuration au Mexique avec une capacité de 80 000 m3 d’eau recyclée chaque jour.
    Au milieu de champs et à quelques encablures d’un bidonville, cette usine servira à soixante pour cent pour l’irrigation et à quarante pour cent pour refroidir la centrale thermique de la ville voisine, Reyes.

    A terme, le traitement des eaux usées, très marginal aujourd’hui devrait fortement se développer. A peine deux pour cent de l’eau potable consommée dans le monde –soit 7,1 milliards de m3 par an– est réutilisée à ce jour. Mais, les groupes industriels attendent une croissance exponentielle dans les toutes prochaines années.

    En attendant, c’est le dessalement d’eau de mer qui se fait la part belle malgré son coût prohibitif. Et, encore, il a diminué de moitié en dix ans et la capacité de production a doublé. En vingt ans, le coût a même été divisé par trente. Une raison essentielle à son développement réside dans le fait que trente-neuf pour cent de la population mondiale vit à moins de cent kilomètres de la mer ce qui équivaut à près de 2,4 milliards d’habitants.
    «Et 42 des 70 villes de plus d’un million d’habitants, sur la planète, qui n’ont pas d’accès direct à des ressources nouvelles en eau douce, sont des villes côtières», explique Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez Environnement.

    Aujourd’hui, ce sont 28,7 millions de m3 qui sont produits chaque jour dans le monde, ce qui fournit 1,4% de l’eau totale produite. Veolia et Suez se taillent la part du lion avec respectivement 4 millions et 1,5 million de m3 par jour, soit plus d’un cinquième de la production mondiale. L’américain General Electric produit lui, chaque jour, 3 millions de m3.

    Dans ce domaine, deux technologies coexistent : les membranes ou osmose inverse –l’eau de mer sous pression est filtrée, ce qui permet de retenir le sel– et la thermique –l’eau de mer est évaporée puis condensée. Cette dernière technique est beaucoup plus coûteuse que l’osmose inverse. «Elle ne convient que si on construit simultanément une centrale électrique, puisque les usines thermiques consomment énormément d’énergie», affirme Antoine Frérot. Sans cela, le coût d’un m3 d’eau pourrait monter jusqu’à 4 euros. Ce qui est totalement inabordable pour la plupart des pays. C’est la solution adoptée dans les pays du Golfe où les besoins en eau et en électricité sont énormes. En tout, dans le monde, le marché du dessalement est évalué par Global Water Intelligence, citée plus haut, à près de 80 milliards d’euros d’ici à 2015, dont 40 milliards serviront pour de nouvelles installations qui permettront de doubler les capacités actuelles. Les pays du Golfe continueront à être les principaux prescripteurs de cette méthode avec près de 90% d’augmentation des capacités et 12,5 milliards d’euros dépensés. En 2015, ce sont donc 29 millions de m3 d’eau qui seront produits chaque jour contre un peu moins de quinze millions aujourd’hui dans la région.

    Le pourtour méditerranéen sera également très demandeur et notamment l’Espagne, la Libye et l’Algérie. La France qui rencontre pourtant d’importants et récurrents problèmes de sécheresse en été, n’a pas encore vraiment sauté le pas en matière de dessalement et de réutilisation des eaux usées.
    Certains responsables comme le ministère de l’Environnement semble prendre le problème à bras-le-corps. Et, quelques projets pourraient se concrétiser en Normandie, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Languedoc-Roussillon. D’autres projets similaires sont en cours dans d’autres pays européens, également.

    Par La Tribune

  • #2
    On devrait obliger les agriculteur cultivant des cereale a tres fort besoin d'eau (comme le mais) et les industries, à utiliser de l'eau de mer.

    Commentaire

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