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Dessalement de l’eau de mer en Algérie

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  • Dessalement de l’eau de mer en Algérie

    Dans quelques années, les ressources en eau non conventionnelles remplaceront les ressources naturelles dans la majorité des villes du nord du pays où des unités de dessalement de l’eau de mer sont en phase de réalisation.

    En effet, pour pallier le manque d’eau et faire face aux besoins sans cesse grandissants, vu la croissance de la population, en eau potable, les décideurs algériens ont misé sur les stations de dessalement de l’eau de mer en s’orientant vers une politique de mobilisation des ressources en eau non conventionnelles.

    L’opération qui a déjà été lancée à travers certaines régions du pays et sera généralisée dans d’autres localités notamment à, l’Ouest où le manque d’eau potable se fait de plus en plus ressentir.

    Au total, ce sera 43 stations qui seront réalisées à l’horizon 2019, pour répondre aux besoins domestiques nationaux. 13 unités seront prêtes d’ici à 2010. L’objectif tracé à cet effet est de doubler les capacités journalières actuelles qui s’élèvent à 1,04 million de m3 via la société d’investissement Algerian Energy Company (filiale de la Sonatrach et de la Sonelgaz à hauteur de 50% pour chacune des deux entreprises) et l’Algérienne des eaux (ADE).

    Se référant à l’expérience étrangère dans ce domaine, les autorités algériennes ont finalement opté pour l’eau de mer dessalée d’autant que cette solution, qui revêt un caractère stratégique pour l’Algérie, ne dépend pas des aléas climatiques. Il faut dire, en effet, que c’est en raison de la période de sécheresse vécue par le pays et de l’insuffisance des ressources conventionnelles en eau que les autorités algériennes ont décidé de chercher d’autres ressources non conventionnelles pour garantir l’alimentation en eau potable à la population.

    Tout a commencé en 2003, avec la mise en service de 21 petites stations dans le cadre du programme d’urgence lancé au début de l’année 2002. D’une capacité totale de 57 500 m3/jour, ces stations ont été réalisées dans les wilayas côtières suivantes : Tlemcen, Tipasa, Alger, Boumerdès, Skikda et Tizi Ouzou. La capacité de production de chacune d’elles varie entre 1 000 et 2 500 m3/jour. La réalisation de celles-ci s’est faite, pour rappel, sur concours définitif, c’est-à-dire le budget de l’Etat. Certaines difficultés techniques ont entravé le fonctionnement de ces unités.

    De même pour celle d’Arzew, d’une capacité de 90 000 m3/j. Cette usine, qui a connu plusieurs arrêts après sa mise en service en octobre 2005, a, toutefois, permis d’améliorer l’alimentation en eau potable de la population oranaise souvent soumise auparavant à des restrictions draconiennes en eau. Comme c’est le cas pour les unités lancées ou en voie de l’être, celle d’Arzew a été mise en partenariat avec Black and Veatch (Etats-Unis), Sogex (Oman) et Itoshu (Japon) alors que celle d’El Hamma, la plus grande, à l’heure actuelle, d’une capacité de 200 000 m3/jour et dont la mise en service est prévue fin 2007, en partenariat entre le groupe américain INONICS (70%) et l’AEC ainsi que l’ADE (30%).

    La société américaine IONICS, spécialiste du dessalement dans le monde, assurera l’exploitation et la maintenance de l’usine dont l’investissement s’élève à 250 millions de dollars, durant 25 ans. Pour l’heure, les travaux de gros œuvre sont pratiquement terminés, et le système osmose est mis en place, selon le constat dressé par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, lors de sa visite d’inspection effectuée le 29 avril dernier sur le site d’El Hamma.

    En somme, cette station dont la réalisation a été confiée à l’entreprise égyptienne Orascom construction industries (OCI) est achevée à 77%, en attendant d’autres projets du genre. Des projets initiés (certains en construction et d’autres en phase de l’appel d’offres) dans le cadre du programme national qui vise une capacité globale de 2,260 millions de m3/jour à l’horizon 2010.

    Des entreprises étrangères spécialisées dans le domaine, notamment des canadiennes, des espagnoles et des asiatiques contribueront à la réalisation de ces usines d’autant que le principe du partenariat a été retenu à cet effet. Et ce, en raison de la complexité des projets auxquels les sociétés nationales ne se sont pas habituées. En plus de Kharhama et d’El Hamma, l’usine de Skikda, d’une capacité de 100 000 m3/jour, sera également mise en service partiellement fin 2007. Donc, d’ici la fin de l’année, ce sera au total près de 300 000 m3 d’eau dessalée à produire quotidiennement, en attendant la réception de l’usine de Beni Saf, d’une capacité de 200 000 m3/jour, en mi-2008.

    Parallèlement, il y a lieu de signaler la mise en chantier, en juin prochain, d’autres projets tels que ceux de Honeïn (Tlemcen) avec 200 000 m3/j, de Mostaganem (200 000 m3/j) et Cap Djanet (Boumerdès) avec 100 000 m3/j.«D’ici le mois de juin, nous pourrons engager, en termes de chantier, 500 000 m3/j», a d’ailleurs indiqué le directeur de l’AEC, M. Sari, en ajoutant que «d’autres projets sont en phase d’évaluation technique et d’autres en étape de clôture financière du dossier».

    S’agissant du plus grand projet à l’échelle nationale, en l’occurrence celui de Maktaa près de Mars El Hadjadj (Oran), d’une capacité de 500 000 m3/jour, il est en cours d’appel d’offres. Neuf soumissionnaires ont déjà retiré les cahiers des charges concernant cette usine. L’ouverture des plis des offres techniques relatives à ce projet aura lieu fin mai ou début juin de cette année, selon les responsables de l’AEC.

    Pour Souk Tlata, une unité à réaliser à Tlemcen, le statut de l’entreprise en charge du projet a été signé le 30 avril. Le projet sera réalisé en partenariat, entre l’ADE et une société asiatique Malakoff Hyflux. Au sujet des prix de vente de l’eau traitée à la Sonatrach (qui revendra à l’ADE), il varie, selon le ministre, entre 45 et 55 dinars le m3. «Ces prix sont plus compétitifs de ce qui a été obtenu ailleurs», a tenu à préciser le ministre lors de sa dernière sortie alors qu’une année avant, lors d’une visite similaire à la station d’El Hamma, il n’avait pas écarté l’éventualité de l’augmentation du prix de vente aux consommateurs dans quelques années du fait du coût relativement élevé de l’eau de mer traitée qui ne peut être utilisée que pour la consommation domestique.

    Actuellement, selon l’ADE, le consommateur, notamment à Oran où une station est en service, ne voit pas la différence sur sa facture. «Le prix du m3, le plus bas, à savoir celui de 0,8182 dollar sur la base d’un prix de l’électricité de 0,04 dollar le kWh.

    En tout état de cause, quel que soit le coût de production du m3 d’eau dessalée, le citoyen continuera de payer le même tarif appliqué actuellement par l’Algérienne des eaux [ADE]», avait expliqué un communiqué de presse de l’ADE, après l’entrée en service de la station de Kahrama. Pour la qualité de l’eau, on assure aussi qu’il n’y a rien à craindre. Le traitement de l’eau de mer se fait selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Par La Tribune
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