L’islamologue et chercheur en soufisme algérien, Saïd Djabelkhir, sera présenté le 25 février prochain devant la justice, suite à une plainte déposée contre lui par un collectif de citoyens, à sa tête le professeur à l’université de Sidi Bel Abbès, Abderezzak Bouidjra.
Ce dernier a mobilisé plusieurs avocats pour entamer cette procédure judiciaire contre Saïd Djabelkhir, en vue de le traîner dans les couloirs de la justice. L’islamologue est poursuivi pour «atteintes aux préceptes de l’islam», «atteinte et moquerie aux hadiths authentiques de la sunna du Prophète, au pilier du pèlerinage et au sacrifice rituel du mouton de l’Aïd». Cette plainte a suscité la réaction de plusieurs acteurs politiques et aussi de citoyens sur les réseaux sociaux qui lui ont apporté leur soutien.
Connu pour ses propos souvent jugés «controversés» par les conservateurs, Saïd Djabelkhir suscite à chacune de ses interventions des polémiques qui, selon bon nombre d’observateurs, permettent de débattre en toute liberté de la question de l’islam. Pour les acteurs politiques, il s’agit là d’une affaire de trop dès lors que le pays passe par une crise multidimensionnelle et c’est aussi une manière d’interdire le libre débat et la libre pensée.
Hakim Belahcel, cadre du FFS, trouve regrettable qu’au moment où notre pays traverse la crise la plus dangereuse de toute son histoire, avec des retombées qui risquent de compromettre même son existence, on nous embarque, tête baissée, dans des polémiques qui accentuent les fractures sociales, ravivent les faux clivages ayant comme socle central les extrémismes, le fanatisme et une pseudo laïcité. «L’Algérie a plus besoin de pompiers que de pyromanes», tranche le militant du plus vieux parti de l’opposition.
Lui emboîtant le pas, Mohcine Belabbas, leader du RCD, rappelle que les Algériens font face depuis des mois à plusieurs formes de pressions, intimidations et autres poursuites judiciaires, qui pour avoir exprimé un point de vue, qui pour avoir émis une critique et qui pour s’être engagé simplement dans l’action politique. «Dans le cas de l’islamologue Saïd Djabelkhir, il s’agit carrément de la judiciarisation et de la criminalisation de la pensée et du débat. C’est le refus et l’interdiction du libre débat et de la libre pensée qui font que le pays sombre de plus en plus.»
Il est contre l’obscurantisme religieux
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De son côté, Louisa Hanoune estime que l’utilisation de la religion par le pouvoir est inacceptable. En exprimant sa solidarité avec Djabelkhir pour la liberté d’opinion et académique dans tous les domaines, Mme Hanoune se demande pourquoi d’ailleurs le ministère des Affaires religieuses se mêle de l’efficacité ou pas d’un vaccin. «Les pouvoirs antidémocratiques peuvent s’allier avec la réaction pour tenter de sauver les systèmes.»
Par ailleurs, pour Saïd Salhi, défenseur des droits de l’homme, Djabelkhir est un islamologue, un libre penseur qui intervient dans des débats qui intéressent la société. «Transférer le débat scientifique dans les enceintes des tribunaux est une dérive grave, c’est à la limite de l’inquisition», s’insurge Salhi qui qualifie d’inimaginable que la plainte a été déposée par des universitaires qui se sont érigés «en gardiens du temple en mal d’inspiration» et «à cours d’arguments».
Salhi, qui apporte son soutien à Djabelkhir, rappelle que les libertés de la recherche académique et scientifique, de croyance, d’opinion et d’expression sont toutes garanties par le droit national. «Il n’y a aucune matière pour poursuivre Djabelkhir qui ne fait que son travail académique, les charges notamment d’offense à l’islam doivent être abandonnées», précise-t-il.
Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont relevé la similitude entre ce qui est arrivé au grand penseur Arkoun et ce que l’on veut faire endurer à Saïd Djabelkhir. «On veut faire taire les vrais penseurs afin d’ouvrir la voie aux opportunistes de l’islam.» Djabelkhir, selon les Algériens qui l’appuient, combat l’islam politique et pas l’islam en tant que religion, «il est contre l’obscurantisme religieux et non contre la religion. Celui qui l’accuse, soit ne l’a pas compris, soit lui-même est dans ce système d’obscurantisme», disent-ils.
D’autres s’interrogent sur l’identité du jury qui sera constitué pour ce dossier. «Il faut un jury d’experts en la matière, il faut qu’il soit neutre et impartis. Est-ce qu’il y a chez nous des personnes qualifiées pour porter un jugement juste, logique et équitable dans ce genre d’affaire. Y a-t-il des juges spécialisés dans ce type d’affaire», s’interroge un internaute qui regrette qu’au lieu de s’intéresser à faire évoluer la société, on va polémiquer sur des sujets que l’on connaît que d’une façon informelle !
«Nous devons tous soutenir Saïd Djabelkheir, car il a su démanteler toute la légitimité religieuse sur laquelle repose l’idéologie intégriste du pouvoir. Il faut mener une grande campagne de solidarité autour de lui. Les intellectuels, les artistes, les universitaires… doivent être en première ligne», note un internaute.
Source: El Watan
Ce dernier a mobilisé plusieurs avocats pour entamer cette procédure judiciaire contre Saïd Djabelkhir, en vue de le traîner dans les couloirs de la justice. L’islamologue est poursuivi pour «atteintes aux préceptes de l’islam», «atteinte et moquerie aux hadiths authentiques de la sunna du Prophète, au pilier du pèlerinage et au sacrifice rituel du mouton de l’Aïd». Cette plainte a suscité la réaction de plusieurs acteurs politiques et aussi de citoyens sur les réseaux sociaux qui lui ont apporté leur soutien.
Connu pour ses propos souvent jugés «controversés» par les conservateurs, Saïd Djabelkhir suscite à chacune de ses interventions des polémiques qui, selon bon nombre d’observateurs, permettent de débattre en toute liberté de la question de l’islam. Pour les acteurs politiques, il s’agit là d’une affaire de trop dès lors que le pays passe par une crise multidimensionnelle et c’est aussi une manière d’interdire le libre débat et la libre pensée.
Hakim Belahcel, cadre du FFS, trouve regrettable qu’au moment où notre pays traverse la crise la plus dangereuse de toute son histoire, avec des retombées qui risquent de compromettre même son existence, on nous embarque, tête baissée, dans des polémiques qui accentuent les fractures sociales, ravivent les faux clivages ayant comme socle central les extrémismes, le fanatisme et une pseudo laïcité. «L’Algérie a plus besoin de pompiers que de pyromanes», tranche le militant du plus vieux parti de l’opposition.
Lui emboîtant le pas, Mohcine Belabbas, leader du RCD, rappelle que les Algériens font face depuis des mois à plusieurs formes de pressions, intimidations et autres poursuites judiciaires, qui pour avoir exprimé un point de vue, qui pour avoir émis une critique et qui pour s’être engagé simplement dans l’action politique. «Dans le cas de l’islamologue Saïd Djabelkhir, il s’agit carrément de la judiciarisation et de la criminalisation de la pensée et du débat. C’est le refus et l’interdiction du libre débat et de la libre pensée qui font que le pays sombre de plus en plus.»
Il est contre l’obscurantisme religieux
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De son côté, Louisa Hanoune estime que l’utilisation de la religion par le pouvoir est inacceptable. En exprimant sa solidarité avec Djabelkhir pour la liberté d’opinion et académique dans tous les domaines, Mme Hanoune se demande pourquoi d’ailleurs le ministère des Affaires religieuses se mêle de l’efficacité ou pas d’un vaccin. «Les pouvoirs antidémocratiques peuvent s’allier avec la réaction pour tenter de sauver les systèmes.»
Par ailleurs, pour Saïd Salhi, défenseur des droits de l’homme, Djabelkhir est un islamologue, un libre penseur qui intervient dans des débats qui intéressent la société. «Transférer le débat scientifique dans les enceintes des tribunaux est une dérive grave, c’est à la limite de l’inquisition», s’insurge Salhi qui qualifie d’inimaginable que la plainte a été déposée par des universitaires qui se sont érigés «en gardiens du temple en mal d’inspiration» et «à cours d’arguments».
Salhi, qui apporte son soutien à Djabelkhir, rappelle que les libertés de la recherche académique et scientifique, de croyance, d’opinion et d’expression sont toutes garanties par le droit national. «Il n’y a aucune matière pour poursuivre Djabelkhir qui ne fait que son travail académique, les charges notamment d’offense à l’islam doivent être abandonnées», précise-t-il.
Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont relevé la similitude entre ce qui est arrivé au grand penseur Arkoun et ce que l’on veut faire endurer à Saïd Djabelkhir. «On veut faire taire les vrais penseurs afin d’ouvrir la voie aux opportunistes de l’islam.» Djabelkhir, selon les Algériens qui l’appuient, combat l’islam politique et pas l’islam en tant que religion, «il est contre l’obscurantisme religieux et non contre la religion. Celui qui l’accuse, soit ne l’a pas compris, soit lui-même est dans ce système d’obscurantisme», disent-ils.
D’autres s’interrogent sur l’identité du jury qui sera constitué pour ce dossier. «Il faut un jury d’experts en la matière, il faut qu’il soit neutre et impartis. Est-ce qu’il y a chez nous des personnes qualifiées pour porter un jugement juste, logique et équitable dans ce genre d’affaire. Y a-t-il des juges spécialisés dans ce type d’affaire», s’interroge un internaute qui regrette qu’au lieu de s’intéresser à faire évoluer la société, on va polémiquer sur des sujets que l’on connaît que d’une façon informelle !
«Nous devons tous soutenir Saïd Djabelkheir, car il a su démanteler toute la légitimité religieuse sur laquelle repose l’idéologie intégriste du pouvoir. Il faut mener une grande campagne de solidarité autour de lui. Les intellectuels, les artistes, les universitaires… doivent être en première ligne», note un internaute.
Source: El Watan
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