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«Le Maroc a atteint son autosuffisance dans plusieurs produits agricoles»

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  • «Le Maroc a atteint son autosuffisance dans plusieurs produits agricoles»

    • DES CONVENTIONS TRIPARTITES SONT CONCLUES ENTRE LA CONFÉDÉRATION MAROCAINE DE L’AGRICULTURE ET DU DÉVELOPPEMENT RURAL (COMADER), LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET LE CAM.
    • L’UN DES RÔLES DE LA COMADER DANS GENERATION GREEN EST DE REGROUPER LES PETITES PARCELLES DE TERRES POUR UNE MEILLEURE EXPLOITATION.

    L’année agricole se déroule sous de bons auspices avec une pluviométrie favorable. Un premier pronostic ?

    Les prévisions émises de cette campagne agricole 2020/2021 se sont nettement améliorées par rapport à nos craintes, surtout suite aux dernières précipitations. A titre d’exemple, la région du Nord a enregistré au 8 février un volume pluviométrique de 500 mm, sachant qu’en moyenne annuelle elle cumule 650 mm. Il reste encore tous les mois de février, mars et avril pour réaliser le gap restant. L’espoir d’avoir une bonne année agricole se dessine également à travers le taux de remplissage des barrages qui s’est beaucoup apprécié. A la date du 9 février, il est à 7,5 milliards de m3, contre 5 milliards à la même période de l’année dernière, soit un surplus de 2,5 milliards. Il est à rappeler que le Maroc est un pays semi-aride avec des pluies aléatoires, spécialement avec toutes les problématiques qui entourent l’environnement et le réchauffement climatique.

    Cela dit, en matière de cultures céréalières d’automne, nous avons entamé l’emblavement des sols depuis novembre dernier. Ce qui nous a permis de préparer 5 millions d’hectares de terres, dont les céréales représentent 85%. Le reste est accaparé par les fourrages à hauteur de 10% et les légumineuses, à concurrence de 5%. En tout cas, si le pays enregistre une bonne pluviométrie entre mi-mars et mi-avril, l’on peut s’attendre à une bonne campagne céréalière, qui pourrait dépasser les 50 millions de quintaux dont le Maroc peut se contenter.

    Pour ce qui est des cultures sucrières, nous avons diminué leur superficie pour se limiter à 45 000 ha contre 55 000 usuellement, surtout dans les régions irriguées et ce, par crainte d’insuffisance d’eau dans les barrages. Actuellement, le sucre est pratiquement cultivé. Toutefois, nous sommes en train d’améliorer des aspects techniques en vue d’augmenter les rendements et rattraper le déficit causé par l’abaissement de la superficie irriguée.

    • Qu’en est-il des autres cultures ? Ont-elles bien profité de la pluviométrie ?
    La campagne maraîchère se déroule bien. On peut même annoncer qu’elle est réalisée à 100%. Il est vrai que nous appréhendions le niveau des barrages notamment au Souss, à Chtouka Ait Baha. Mais, heureusement que la pluie a été au rendez-vous, pour afficher ces réalisations. Dans cette région, nous ambitionnons de reprendre l’irrigation à partir des barrages. Et pour assurer la gestion de l’eau, nous comptons mettre en place un planning de livraison d’eau à partir du mois de mars : 4h d’eau, 2 jours par semaine en vue de remplir les bassins et faire les réserves nécessaires ; cela, en attendant le projet de dessalement de l’eau de mer qui est toujours en cours de réalisation. En gros, on peut dire que la culture maraîchère dans la région du Souss sera normale.

    Le secteur de l’arboriculture fruitière n’est pas des moindres. La production des agrumes cette année est supérieure à celle de la campagne précédente de 20%. De même pour la culture des fruits rouges et ce, grâce aux plantations faites deux ans auparavant. L’olivier a également beaucoup bénéficié des pluies. Plusieurs superficies sont en irrigué et devraient donner de bons rendements. Il en est ainsi de la production fourragère, les zones de parcours, les forêts, l’arganier, le cactus et toutes les cultures de niche et produits du terroir.

    • Un des objectifs du Plan Maroc Vert est d’améliorer l’autosuffisance du Royaume en produits agricoles. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
    Je rappelle que le Plan Maroc Vert qui était lancé en 2008 est arrivé à son terme en 2019 et 2020 était l’année du bilan et de la capitalisation des acquis. Le bilan annoncé par l’autorité de tutelle s’est soldé par une profonde transformation de l’agriculture marocaine. Une forte hausse de la production agricole a été enregistrée, notamment dans les produits de première nécessité. Ce qui a permis d’atteindre l’autosuffisance dans plusieurs produits agricoles. Ainsi, le Maroc a réussi à couvrir ses besoins en céréales à 65%. Pour leur part, les viandes rouges, blanches, le lait, les œufs, ainsi que les fruits et légumes satisfont la consommation du pays à 100%.

    En revanche, le pays assure la couverture de ses besoins en sucre, à 50% seulement. En cause, la forte consommation en eau de la canne à sucre, qui pose un véritable problème, poussant même certains agriculteurs dans des régions comme le Loukos à abandonner carrément cette culture. De plus, son rendement baisse d’année en année, pour une consommation qui reste la même.

    • Comment s’articulera la stratégie Génération Green et quel est le rôle de la Comader en la matière ?

    La stratégie «Generation Green» s’articule autour de plusieurs axes, parmi lesquels la réorganisation du foncier agricole, l’encadrement et la formation du monde rural, mais aussi la relève des exploitants agricoles et le rajeunissement des propriétaires de la terre.
    Plusieurs terres agricoles sont gérées par des héritiers et sont donc dégroupées. Le but est de regrouper les petites et moyennes superficies, de sorte à pouvoir les exploiter au mieux.
    C’est de là qu’est née la création de plusieurs écoles de formation professionnelle, d’instituts de formation d’ingénieurs et de techniciens spécialisés (Meknès, Rabat, Ait Melloul) et ce, afin de donner une importance capitale à la recherche & développement et, de facto, appuyer la jeunesse et la relève agricole.

    Dans cette nouvelle stratégie, la Comader qui est une association regroupant 19 interprofessions d’origine agricole ou animale, il a été convenu que 30% du budget du ministère de l’agriculture seront gérés par ces interprofessions à l’horizon 2030. Le rôle de la Comader consiste donc à orienter et répartir cette enveloppe entre l’investissement, l’incitation à la production, la création du savoir-faire et l’amélioration de la productivité. C’est ainsi que la Comader est en train de se régionaliser et de préparer des accords interprofessionnels en vue de réaliser ses objectifs.

    • Et si vous nous détailliez votre apport dans chacun des axes…
    En matière de foncier, nous devons imaginer une manière de regrouper pour mieux gérer, soit à travers la création de groupements d’intérêt économique, des coopératives ou de méga-coopératives. Cela, dans le but de créer un noyau important de production optimisée. Donc réunir les agriculteurs, les organiser, les former, les pousser à exploiter dans des modèles de fermes optimisées et les orienter vers une bonne commercialisation.
    En matière d’encadrement, de formation et de recherche appliquée, les professionnels du secteur sont déterminés à aller de l’avant pour concrétiser les objectifs de cette stratégie

    Par ailleurs, nous avons entamé un grand chantier qui est la couverture sociale des agriculteurs, que nous menons de pair avec le ministère En apartéde l’agriculture. Actuellement, nous sommes en discussion avec les autorités publiques concernées dont le ministère du travail et de l’insertion professionnelle, celui de l’agriculture et la CNSS à propos des conditions et termes légaux de cette couverture.

    • En quoi consiste la coopération entre le Crédit Agricole du Maroc et la Comader ?

    En dépit de tous les efforts fournis pour faire face à la pandémie qui sévit dans le pays, l’agriculture n’a pas pu endiguer les effets de la sécheresse. Elle a eu raison de plusieurs cultures dont l’arboriculture fruitière, mais aussi le bétail. Ce qui a eu pour conséquence néfaste de réduire les revenus de plusieurs agriculteurs de taille petite à moyenne. Nous avons donc vu nécessaire de tenir une réunion avec le ministère de l’agriculture, afin de pousser les banques, notamment le CAM, à s’impliquer dans l’amélioration de la situation de ces agriculteurs. Depuis novembre dernier, des réunions sont organisées par interprofession, deux fois par semaine et qui incluent également les opérateurs. A l’issue de ces réunions, le CAM envisage d’injecter 8 milliards de DH dans le monde rural cette année ; un budget qui pourrait augmenter en fonction des besoins.

    En tout cas, une convention tripartite sera signée entre le CAM, la Comader et le ministère de l’agriculture. La première est une convention de base qui regroupe ces trois parties. Une 2e est conclue entre le CAM et chaque interprofession et une dernière entre le CAM et chaque opérateur d’une filière. A cette date, il ne reste que 2 ou 3 interprofessions dont les contrats n’ont pas encore été signés sur les 19 que compte la Comader. Au final, nous avons l’ambition d’apporter l’appui financier nécessaire à ces agriculteurs sinistrés par les séquelles de la sécheresse.

    «l’Afrique est le seul continent à bénéficier de nos produits de viande blanche»

    Le Maroc fait partie des premiers exportateurs de fruits et légumes sur le continent ? Qu’exporte-t-on ? Vers quels pays et pour quel tonnage ?
    Nous exportons toutes sortes de fruits et légumes. Vers l’Afrique, sont exportés les pommes de terre, les oignons, les tomates, les pastèques, les agrumes et les produits agricoles notamment les œufs. Il faut savoir aussi que l’Afrique est le seul continent à bénéficier de nos produits de viande blanche. Pour le reste du monde, notamment l’Union Européenne avec qui nous avons des conventions bilatérales, nos exportations concernent les agrumes, l’avocat, les fruits rouges et plusieurs légumes, notamment le haricot vert.

    la vie éco
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