Au Maroc, l’on soutient que les mises en garde des agences de notation internationales n’ont pas empêché le gouvernement d’emprunter à l’international. Et c’est là où le bât blesse. Une dépendance des institutions financières se prépare.
Il paraît que le gouvernement n’est pas habitué à être ««lâché» à la fois par les trois principales agences de notation américaines et internationales. Pour cause? Le taux d’endettement public qui n’est plus vraiment sous contrôle, comme se plaisaient à le répéter le wali de Bank Al Maghrib et le ministre des Finances. Après s’être vu sa note baisser chez Standard&Poors et avoir perdu son investment grade chez Fitch, le Maroc reçoit un troisième coup dur de la troisième plus grande agence de notation internationale, Moody’s. Celle-ci a changé, la perspective des notations émetteurs marocains de stable à négative.
Moody’s souligne son inquiétude quant à la forte hausse de la dette du pays. «Alors que l’impact sur la dette publique a jusqu’à présent été conforme à celui d’autres marchés émergents, la progression à la hausse du fardeau de la dette poursuit une tendance constante depuis 2008.
Parallèlement à l’exposition du gouvernement aux passifs conditionnels des dettes des entreprises publiques et une augmentation des garanties de crédit dans le cadre de la riposte à la pandémie, cela soulève des inquiétudes quant à la capacité du gouvernement à arrêter, et finalement à inverser, l’érosion de la solidité budgétaire».
La dégradation des perspectives de la note Maroc par Moody’s s’explique également par «l’impact à moyen terme de la pandémie sur la solidité budgétaire du Maroc, en particulier à la lumière de la reprise économique médiocre attendue compte tenu de l’exposition concentrée de l’économie aux secteurs et aux partenaires commerciaux durement touchés par la pandémie».
Partenaires commerciaux
Mais là où le bât blesse. C’est qu’au Maroc, le ministre des Finances, Mohamed Benchâboun, continue de soutenir que les mises en garde des agences de notation internationales n’ont pas empêché le gouvernement d’emprunter à l’international à des conditions plus ou moins favorables. Le Maroc a, en effet, levé, mardi 8 décembre 2020, trois milliards de dollars sur le marché financier international. C’était la 2ème levée à l’international du pays en l’espace de moins de 3 mois. En septembre 2020, le Maroc a levé 1 milliard d’euros sur 5 ans et demi et 10 ans et il a mobilisé plusieurs financements multilatéraux et bilatéraux.
Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib, lors d’une rencontre en ligne mardi 15 décembre 2020, avait déclaré: «Dans toutes les lectures des organisations internationales, comme celle du FMI, qui a exposé les chiffres de l’endettement des pays avancés et des pays émergents ou en voie de développement, on apprend que certains pays ont atteint jusqu’à 100% en moyenne de la dette publique. Le FMI dit qu’il ne faut pas brimer la reprise en serrant les fonds budgétaires». Et c’est là où il faut voir clairement le danger de l’endettement croissant.
Le satisfecit des organismes internationaux et particulièrement la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) est maquillé car en encourageant et en facilitant au gouvernement l’endettement, ils le poussent vers une dépendance sur le plan économique et financier. Le jour où l’endettement public dépassera 100% du PIB, le Maroc n’aura plus la capacité de négocier et ces institutions dicteront alors leurs plans économiques d’austérité comme cela a été le cas en 1983 avec le PAS (Plan d’ajustement structurel).
Marouane Kabbaj
Il paraît que le gouvernement n’est pas habitué à être ««lâché» à la fois par les trois principales agences de notation américaines et internationales. Pour cause? Le taux d’endettement public qui n’est plus vraiment sous contrôle, comme se plaisaient à le répéter le wali de Bank Al Maghrib et le ministre des Finances. Après s’être vu sa note baisser chez Standard&Poors et avoir perdu son investment grade chez Fitch, le Maroc reçoit un troisième coup dur de la troisième plus grande agence de notation internationale, Moody’s. Celle-ci a changé, la perspective des notations émetteurs marocains de stable à négative.
Moody’s souligne son inquiétude quant à la forte hausse de la dette du pays. «Alors que l’impact sur la dette publique a jusqu’à présent été conforme à celui d’autres marchés émergents, la progression à la hausse du fardeau de la dette poursuit une tendance constante depuis 2008.
Parallèlement à l’exposition du gouvernement aux passifs conditionnels des dettes des entreprises publiques et une augmentation des garanties de crédit dans le cadre de la riposte à la pandémie, cela soulève des inquiétudes quant à la capacité du gouvernement à arrêter, et finalement à inverser, l’érosion de la solidité budgétaire».
La dégradation des perspectives de la note Maroc par Moody’s s’explique également par «l’impact à moyen terme de la pandémie sur la solidité budgétaire du Maroc, en particulier à la lumière de la reprise économique médiocre attendue compte tenu de l’exposition concentrée de l’économie aux secteurs et aux partenaires commerciaux durement touchés par la pandémie».
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Mais là où le bât blesse. C’est qu’au Maroc, le ministre des Finances, Mohamed Benchâboun, continue de soutenir que les mises en garde des agences de notation internationales n’ont pas empêché le gouvernement d’emprunter à l’international à des conditions plus ou moins favorables. Le Maroc a, en effet, levé, mardi 8 décembre 2020, trois milliards de dollars sur le marché financier international. C’était la 2ème levée à l’international du pays en l’espace de moins de 3 mois. En septembre 2020, le Maroc a levé 1 milliard d’euros sur 5 ans et demi et 10 ans et il a mobilisé plusieurs financements multilatéraux et bilatéraux.
Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib, lors d’une rencontre en ligne mardi 15 décembre 2020, avait déclaré: «Dans toutes les lectures des organisations internationales, comme celle du FMI, qui a exposé les chiffres de l’endettement des pays avancés et des pays émergents ou en voie de développement, on apprend que certains pays ont atteint jusqu’à 100% en moyenne de la dette publique. Le FMI dit qu’il ne faut pas brimer la reprise en serrant les fonds budgétaires». Et c’est là où il faut voir clairement le danger de l’endettement croissant.
Le satisfecit des organismes internationaux et particulièrement la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) est maquillé car en encourageant et en facilitant au gouvernement l’endettement, ils le poussent vers une dépendance sur le plan économique et financier. Le jour où l’endettement public dépassera 100% du PIB, le Maroc n’aura plus la capacité de négocier et ces institutions dicteront alors leurs plans économiques d’austérité comme cela a été le cas en 1983 avec le PAS (Plan d’ajustement structurel).
Marouane Kabbaj
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