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Université : Entre croissance et décadence

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  • Université : Entre croissance et décadence

    Le décès d’une jeune fille dans une cité universitaire semble avoir agi comme un starter sur le monde étudiant.
    En essayant de saisir, à travers ces actions de campus, la nature des problèmes qui se posent à nos étudiants, on comprend vite, à travers leurs exposés de doléances, qu’eux-mêmes ne savent pas par où commencer. Le malaise vient visiblement de loin.
    Abritant tout de même de brillants esprits, l’institution est bien qualifiée pour faire l’état des lieux. Mais, pour cela, il eût fallu qu’elle soit considérée pour ce qu’elle devrait être : un lieu d’épanouissement des esprits et de transmission et production de connaissances, de sciences et techniques.
    Or, dans sa suspicion instinctive, le pouvoir n’y a vu qu’un possible lieu de fermentation subversive. Il l’a alors administrée en caserne à laquelle il affecte des commandements qui, à commencer par ses ministres, ont le souci prioritaire de la surveiller et de la barricader. L’arabisation à la hussarde a ensuite organisé la limitation progressive de son accès au capital culturel universel, sous prétexte de décolonisation culturelle. Cela a eu pour second effet, après cet enfermement, une tolérance linguistique à l’intégrisme qu’exploitera un véritable charlatanisme académique.
    Mais il n’y a pas que cette détérioration par une espèce de consanguinité sémantique qui est à l’origine de cet affaissement qualitatif de l’Université et de l’École en général. Après l’appauvrissement linguistique et la misère documentaire, ce sont la pédagogie pavlovienne et l’encadrement politique et religieux de la pensée qui constituent des barrières à l’éclosion de nos jeunes intelligences.
    La seule enquête sur la vie dans les cités universitaires, réalisée par une de ces télévisions privées qui parlent aux esprits sclérosés et aux esprits chagrins, a visé à vérifier si les filles buvaient de l’alcool ou faisaient le mur pour sortir en soirée ! Plus préoccupée par leurs mœurs que par leurs conditions de vie, la “reporter” n’a pas vu l’exiguïté et la surpopulation des chambres, l’insalubrité régnante et la misère alimentaire. Il a fallu que l’une d’elles décède pour qu’on daigne accepter de voir dans le versant social de la vie de ces étudiantes, et des étudiants en général, une vraie question d’intérêt général.
    Avant, ils étaient d’abord prétexte à un affairisme mafieux !
    Le souci politique du pouvoir est surtout de surveiller le potentiel contestataire des étudiants, tout en voyant dans le campus un pourvoyeur de troupes pour ses campagnes politiciennes. On a vu, au cours de son procès, la manière dont Ould Abbès se chargeait de corrompre les “élites” étudiantes qu’il créait pour étouffer l’expression libre de cette catégorie sociale et, à remplir les salles de meeting officielles d’une jeunesse que son gouvernement préférait corrompre plutôt que d’éduquer à la morale !
    Plus encore, la conception immobilière du développement des universités, les conditions de travail des enseignants et chercheurs, l’abandon clochardisant des campus et cités universitaires. Ainsi, la croissance physique, géographique et démographique a correspondu au déclin régulier de ses performances académiques.


    M. H.
    [email protected]

  • #2
    Je ne sais pas si le titre est approprié. Faire le lien de la décadence dans les cités universitaires et la décadence de l'université est sorti droit d'une gymnastique des neurones que seuls les "journalistes" algériens sont capables.

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