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Abed Charef : Le président Tebboune tente de reprendre la main face à une triple menace.

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  • Abed Charef : Le président Tebboune tente de reprendre la main face à une triple menace.

    En Algérie, le président Tebboune veut reprendre la main face à une triple menace



    Abed Charef
    Vendredi 19 février 2021


    Libération de détenus, calendrier politique accéléré, approche conciliante avec l’opposition légaliste : le président algérien veut faire oublier une année difficile et changer la donne face à une situation délicate, susceptible de basculer à la faveur du second anniversaire du hirak.


    Le président Abdelmadjid Tebboune veut reprendre la main. À quatre jours du second anniversaire du hirak, ce mouvement de contestation populaire né le 22 février 2019, il a lancé une série d’initiatives pour tenter de donner une nouvelle orientation à la vie politique du pays, alors qu’une partie des contestataires, la plus radicale, souhaite reprendre les marches populaires.
    Le chef de l’État algérien a été contraint d’agir dans l’urgence. Il faut dire que M. Tebboune revenait de loin. Son élection, en décembre 2019, s’est faite dans des conditions difficiles, avec un taux de participation très faible, quasiment nulle en Kabylie. Le référendum organisé le 1er novembre 2019 sur la nouvelle Constitution a vu une participation encore plus faible, la plus faible de l’Algérie indépendante.


    Entretemps, est survenue la pandémie de COVID-19, qui a paralysé le pays et plongé l’économie dans de nouvelles difficultés. Et pour couronner le tout, Abdelmadjid Tebboune a été contaminé par le coronavirus, avec des complications l’obligeant à séjourner près de trois mois à l’étranger, en Allemagne, au cours des quatre derniers mois, pour des soins.
    Cette absence a plombé la gestion du pays face à une triple menace : la pandémie, la crise économique et la menace d’un retour aux marches populaires. La vie politique de l’Algérie s’est alors figée, rappelant par certains côtés l’ère Bouteflika, lorsque l’ancien chef de l’État s’était retrouvé forcé à l’inaction par un AVC en 2013.


    Décisions dans l’urgence

    M. Tebboune s’est trouvé obligé de précipiter le calendrier. En une dizaine de jours, il a fait un forcing pour créer une nouvelle situation politique. Il a d’abord reçu des chefs de partis d’opposition, mais légalistes, c’est-à-dire ne remettant pas en cause l’ordre institutionnel existant, avec lesquels il a évoqué une série d’initiatives pour tenter d’apaiser le climat de tension qui menaçait de se crisper à l’approche du second anniversaire du hirak.


    Jeudi 18 février, il a rendu publiques ces décisions, qui ne sont pas encore totalement élaborées : dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du Parlement), organisation de législatives et mesures de libération de détenus, condamnés ou non, pour des activités liées au hirak.
    Le chef de l’État algérien a clairement agi dans l’urgence. Les mesures annoncées sont partiellement inabouties. Les listes des personnes à libérer ne semblaient pas encore définitivement arrêtées au moment de l’annonce.


    Si les contours d’une grâce présidentielle en faveur de personnes définitivement condamnées sont juridiquement précis, la libération de personnes non condamnées pose problème sur le plan juridique pour le pouvoir, à moins de reconnaître que la justice a mal fonctionné, ou que leur mise en détention préventive a été clairement décidée en dehors de la loi.


    Concernant la dissolution de l’Assemblée nationale, le chef de l’État n’a pas fixé de date précise pour la tenue des prochaines élections législatives. Il a précisé que le prochain scrutin aurait lieu dès que la nouvelle loi électorale, en cours d’élaboration, serait votée.
    Mais ce faisant, le président Tebboune crée de fait un vide institutionnel, même si le rôle du Parlement n’est pas particulièrement important dans le pays, le Parlement sortant encore moins.
    Autre signe de cette volonté d’aller vite, le chef de l’État a annoncé un prochain remaniement de son gouvernement, probablement sous 48 heures, un fait inédit dans la vie politique algérienne.


    La tradition veut en effet qu’un remaniement ne soit annoncé qu’une fois la liste du nouvel exécutif définitivement arrêtée, pour éviter d’ajouter à la confusion qui entoure ces moments. Pourquoi annoncer un changement alors que les tractations ne sont pas encore terminées ?


    Un virage délicat mais jouable

    Cette volonté manifeste du président Tebboune d’aller vite était dictée par la nécessité d’imprimer rapidement un virage marqué dans la vie politique du pays, avant que la situation ne devienne incontrôlable. Car les nuages s’accumulaient.

    Aux aléas déjà cités, relatifs à l’absence du chef de l’État et à l’accumulation des difficultés politiques, sociales et économiques, le pays se trouvait dans une situation délicate, susceptible de basculer à la faveur du second anniversaire du hirak, qui sera commémoré le 22 février prochain, avec une agitation prévisible tout le long de la semaine.
    Car au sein du hirak, un courant veut reprendre les marches populaires, qui ont cessé à la mi-mars 2020, en raison de la pandémie de COVID-19. Depuis plusieurs semaines, une frange d’activistes liés à l’extrême gauche, aux islamistes et à des revendications identitaires prépare le terrain pour une reprise des marches.


    Ils se sont donné rendez-vous le 16 février à Kherrata, où une marche a regroupé plusieurs milliers de personnes. Le but est clairement de rééditer ce qui s’était passé en 2019, lorsqu’une marche organisée dans cette ville avait donné le ton de ce qui allait être le hirak : marche pacifique, populaire, non réprimée.
    En lançant ces initiatives, le président Tebboune espère à la fois décrisper l’atmosphère et satisfaire une partie de l’opposition légaliste. Celle-ci demandait des mesures d’apaisement, notamment concernant les détenus, ainsi que des garanties électorales, l’ouverture du champ médiatique et politique et un minimum de concertation.
    Ces revendications tranchent avec celles d’autres courants qui remettent en cause l’ordre institutionnel existant, faisant du lancement d’un nouveau processus constituant une condition première pour toute solution.


    Le carré des défenseurs de cette dernière option s’est singulièrement rétréci, et le président Tebboune espère le réduire davantage, pour créer une nouvelle dynamique susceptible de changer la donne. Il espère notamment que les législatives puissent se dérouler normalement en Kabylie, contrairement à la présidentielle de décembre 2019, où la participation avait été presque nulle.
    Pour le président Tebboune, le virage s’annonce délicat, mais la partie est jouable. Les partis d’opposition, rejetés à la marge par le hirak, ont tout intérêt à un retour au processus institutionnel qui les replace au centre du jeu. Ils auront aussi beau jeu pour dire que leurs revendications au sujet des détenus et des mesures d’apaisement ont été satisfaites.
    Le président Tebboune peut aussi être favorisé par ceux qui veulent apparaître comme ses pires ennemis, les « jusqu’au-boutistes » du hirak. Ceux-ci affichent un « radicalisme » à toute épreuve, qui frise le nihilisme.


    Sans projet, à part un vague processus constituant et la sublimation des marches, cette frange du hirak a progressivement imposé des thématiques et des pratiques qui ont poussé le peuple du 22 février à prendre ses distances.
    En offrant des perspectives électorales et de participation à la vie politique, le président Tebboune espère changer la donne, et remettre la vie politique dans les institutions pour l’extraire définitivement de la rue.



    Abed Charef


    middleeasteye.net


    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.
    Dernière modification par sako, 19 février 2021, 22h23.

  • #2
    Depuis plusieurs semaines, une frange d’activistes liés à l’extrême gauche, aux islamistes et à des revendications identitaires prépare le terrain pour une reprise des marches.

    Sacré Abed Charef..

    Commentaire


    • #3
      C'est clair qu'il est entrain de jouer les pompiers,sa venue d'Allemagne clopinant ,a l'appel pressant des généraux qui sentent la situation leur échapper vu les cris des manifestants à kherrata qui exigent leur confinement dans l'endroit qui leur est dédié d'office, c'est à dire la caserne,et de ne plus s'occuper des affaires civiles,le prouve sans nuages.
      Si Tebboune voulait vraiment le bien de l'Algérie,il aurait poussé les généraux à la sortie à tout prix,il a de ce fait le soutien des algériens dans leur écrasante majorité,et celui de la communauté internationale.
      Forcer la main aux militaires pour laisser les algériens tranquillement vivre leur vie civile ,c'est dans ses moyens s'il en envie.

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      • #4
        Il a précisé (Tebboune) que le prochain scrutin aurait lieu dès que la nouvelle loi électorale, en cours d’élaboration, serait votée.
        J'ai du mal à comprendre. le président a déjà dissout l'assemblée !! qui va voter la nouvelle loi électorale?

        Commentaire


        • #5
          une frange d’activistes liés à l’extrême gauche, aux islamistes et à des revendications identitaires prépare le terrain pour une reprise des marches.
          En France ils ont Vidal et en Algérie on a Charef
          "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
          Socrate.

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          • #6
            Nouveau retournement de veste d'Abed Charef

            Il y a 3 mois il disait que Tebboune n'est plus crédible et demandait l’application de l’article 102 !

            La présidence Tebboune n'est plus crédible, ni viable. Il faut passer à autre chose

            Quand le président Bouteflika a été victime d'un AVC en avril 2013, la communication officielle a menti, en parlant d'un "accident ischémique transitoire sans séquelles".

            Ce premier mensonge a ouvert la voie à toutes les dérives qui ont suivi.
            La communication officielle de M. Abdelmadjid Tebboune a menti. Au moins par omission.

            Une mise en quarantaine de cinq jours, puis une admission à l'hôpital militaire de Aïn-Naadja, sans dire de quoi il était atteint révèle une volonté manifeste de cacher la vérité aux algériens.

            Que cette faute ait été commise par M. Tebboune lui-même, ou par son équipe, lui-même n'étant pas en état de décider, le résultat est tout aussi grave. Cette affaire a détruit la crédibilité de la présidence Tebboune. Il est impossible de rattraper une faute pareille.

            Le référendum sur la nouvelle constitution a de son côté tué la crédibilité politique de M. Tebboune.

            23,7 pour cent de participation au premier grand chantier engagé par M. Tebboune, c'est on ne peut plus clair. Les Algériens se détournent complètement des projets de M. Tebboune.

            J'en tire des conclusions en six points.

            1. Le pays ne peut se permettre de passer encore des mois ou des années à tourner en rond. Il faut trancher dans le vif. M. Tebboune s'en sortirait avec les honneurs s'il décidait lui-même de prendre les devants.

            2. En cas d'organisation de la succession, le pays doit s'accrocher à la constitution et aux lois en vigueur. C'est-à-dire une élection présidentielle à court terme. Le mieux, c'est d'engager rapidement des concertations pour trouver un candidat plus ou moins consensuel capable de transformer la vie politique, les institutions et l'économie du pays dans un délai de trois ou quatre ans.

            3. Ceux qui, d'une manière ou d'une autre, sont apparus comme des figures du hirak vont-ils s'impliquer ou non dans une éventuelle présidentielle ? J'espère que oui, mais je pense que non. Ils pourraient influer de manière décisive sur la présidentielle, et donner du contenu politique à la prochaine étape.

            4. J'aborde un point controversé. J'ai la conviction que l'armée respectera le résultat de la prochaine présidentielle, et qu'il n'y aura pas de trucage, comme il n'y a pas eu de trafic le 12 décembre 2019, ni le 1er novembre 2020. Car contrairement à ce qui se dit et s'écrit, l'armée n'a aucun intérêt à ce que se reconstitue le système. Elle est dans une autre logique, qu'on peut contester, mais ce n'est plus celle de sauver le système. (ce sera l'objet d'un post à part).

            5. Ce qui m'inquiète le plus, c'est le désert politique que connaît le pays. 15 pour cent des électeurs ont voté pour la nouvelle constitution. Où sont les autres 85 pour cent ? Ils rejettent ou sont indifférents aux projets du pouvoir. Mais ils veulent quoi ?

            Plus qu'une nouvelle constitution, plus qu'un hirak, le pays a d'abord besoin de faire en sorte de structurer la société, de faire émerger des institutions, des partis et des associations représentatives de quelque chose, crédibles.
            Autrement dit, le pays a besoin d'entrer dans un nouveau cycle, post hirak.
            Le hirak était un mouvement consensuel de rejet d'un ordre établi. Il s'agit aujourd'hui d'entrer dans la construction de l'ordre nouveau, que M. Tebboune ne peut visiblement incarner.

            6. Le pays a testé les mauvaises solutions et les fausses solutions. Il lui reste à aller aux vraies solutions. Celles-ci passent par l'adhésion du plus grand nombre, à charge pour les opposants de tous bords d'éviter la logique de confrontation et d'abandonner les radicalisme destructeurs.
            Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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            • #7
              Le labyrinthe de Si abed dit le derwich de la repoublique

              C'est le filkenkrot algerien des qu'il a le stylo il ne peut s'empecher de faire des cercles
              Concernant la dissolution de l’Assemblée nationale, le chef de l’État n’a pas fixé de date précise pour la tenue des prochaines élections législatives. Il a précisé que le prochain scrutin aurait lieu dès que la nouvelle loi électorale, en cours d’élaboration, serait votée.
              Mais ce faisant, le président Tebboune crée de fait un vide institutionnel, même si le rôle du Parlement n’est pas particulièrement important dans le pays, le Parlement sortant encore moins.
              Autre signe de cette volonté d’aller vite, le chef de l’État a annoncé un prochain remaniement de son gouvernement, probablement sous 48 heures, un fait inédit dans la vie politique algérienne.

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              • #8
                Nouveau retournement de veste d'Abed Charef

                Il y a 3 mois il disait que Tebboune n'est plus crédible et demandait l’application de l’article 102 !
                Beh, comme vous tous quoi
                Vous avez beau sous estimer la fonction de président, mais vous-êtes tous obligés de composer avec et revenir vers elle.
                La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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                • #9
                  Sans projet, à part un vague processus constituant et la sublimation des marches, cette frange du hirak a progressivement imposé des thématiques et des pratiques qui ont poussé le peuple du 22 février à prendre ses distances.
                  Les casquettes et leur porte plume qui avaient demandé l'application de l'article 102 contre bébé Boumboum, ont toujours vu dans l'assemblée constituante un danger mortel... Ils mettent la grosse artillerie pour réussir leur dernier enfumage avec une conférence d'élites cooptées...
                  Une fois ces cartouches grillées, ils seront à ramasser à la cuillère... les rats des laboratoires des expérimentations pavloviennes...

                  http://www.algerie-dz.com/forums/sho...11#post6864211
                  Dernière modification par ott, 20 février 2021, 12h36.
                  Othmane BENZAGHOU

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