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Il gracie des détenus du hirak, dissout l’APN et va remanier l’exécutif Tebboune joue la carte de l’apaisement

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    Il gracie des détenus du hirak, dissout l’APN et va remanier l’exécutif
    Tebboune joue la carte de l’apaisement



    Photo : D. R.


    elwatan.com
    MOKRANE AIT OUARABI
    20 FÉVRIER 2021

    Le chef de l’Etat, qui s’est adressé à la nation jeudi soir, a confirmé le maintien de son agenda politique tel que tracé à son investiture le 19 décembre 2019. Comme geste d’apaisement, il a annoncé la libération de détenus du hirak.

    Dans son discours à la nation jeudi soir, le président Abdelmadjid Tebboune a défendu son bilan et annoncé la poursuite de sa feuille de route politique qui consiste, entre autres, en l’organisation d’élections législatives anticipées vers la fin du premier semestre de l’année en cours.

    S’exprimant à la fois à l’occasion de la Journée nationale du chahid, mais aussi à l’approche du deuxième anniversaire du hirak, soit le 22 février, le président Tebboune a annoncé trois grandes décisions, qui étaient loin de constituer une surprise. Il s’agit de la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN), d’un remaniement gouvernemental et de la libération de détenus d’opinion.

    Le chef de l’Etat, qui semble reprendre la main, a en effet confirmé le maintien de son agenda politique tel que tracé lors de son investiture, le 19 décembre 2019. Le renouvellement de la Chambre basse du Parlement semble capital pour la poursuite du processus de l’édification de la «nouvelle Algérie» promise par le président Tebboune. Un processus qui nécessite donc une prise de distance avec tout ce qui symbolisait l’ancien régime, comme la majorité présidentielle (PFLN-RND-MPA-TAJ) qui siège encore au sein de l’APN.


    C’est ainsi qu’il a déclaré que les législatives anticipées seront grandes ouvertes aux jeunes. Des législatives qui vont lui permettre d’avoir une nouvelle APN qui servira d’appui pour la formation d’un gouvernement politique, conformément à la nouvelle Constitution.

    Pour le président Tebboune, «l’implication des jeunes dans la vie politique permettra d’injecter du sang neuf dans les organes de l’Etat et du Parlement». S’il n’a pas encore donné de date quant à ces élections, c’est visiblement en raison de la nouvelle loi électorale qui n’est pas encore adoptée et promulguée. Mais lors de ses rencontres avec des chefs de parti politique, le président Tebboune aurait confié à certains d’entre eux qu’il comptait organiser ces législatives anticipées en juin prochain.

    Sur un autre registre, le président Tebboune a annoncé sa décision de remanier le gouvernement. Par ce remaniement, qui interviendra dans les 48 heures suivant son discours, le chef de l’Etat veut démontrer qu’il était à l’écoute du peuple et de ses expressions de mécontentement quant à la gestion de certains secteurs.

    «J’ai entendu l’appel et j’ai décidé d’opérer un remaniement ministériel, qui sera annoncé dans les prochaines 48 heures», a-t-il déclaré, précisant que ce remaniement «concernera les secteurs ayant enregistré, à notre sens et du point de vue des citoyens, des lacunes dans l’accomplissement des missions et le règlement des problèmes du citoyen».

    Remaniement


    Si le Premier ministre semble être maintenu, plusieurs départements ministériels seront touchés. Parmi ces départements, l’on peut citer ceux du Commerce, de l’Intérieur, de l’Industrie, des Ressources en eau, de l’Agriculture, celui des Finances et celui de la Santé.

    Le président Tebboune avait critiqué, en janvier dernier, la gestion du dossier des zones d’ombre dans certaines wilayas. Le chef de l’Etat avait également fait état de son insatisfaction quant à la gestion du secteur des Ressources en eau, mettant en garde contre «la poursuite du phénomène d’approvisionnement en eau par les méthodes rudimentaires».

    «Une tragédie dont des enfants ont été victimes», avait-il dit. Le ministre de l’Industrie, qui a essuyé de vives critiques quant à sa gestion du dossier des licences d’importation automobile, devrait également quitter l’Exécutif. Si l’on se fie aux remarques qu’il avait faites lors de son dernier Conseil des ministres du 3 janvier 2021, le chef de l’Etat va également changer le ministre des Finances qui ne semble pas avoir été à la hauteur des attentes, notamment en ce qui concerne la numérisation du système bancaire, douanier et fiscal.

    La prestation du ministre du Commerce n’est non plus pas à la hauteur des attentes, surtout en ce contexte socioéconomique tendu, marqué par la hausse des prix des denrées alimentaires. Abordant le deuxième anniversaire du mouvement du 22 Février 2019 qui a fait tomber le régime de Bouteflika, le président Tebboune, qui a enchaîné ces derniers jours les rencontres avec des chefs de partis politiques, a annoncé, comme visiblement mesures d’apaisement, la libération de détenus d’opinion.

    Revenant sur sa première année à la tête de l’Etat, le président Tebboune a répondu aux critiques en assurant que son bilan était loin d’être aussi mauvais que le prétendent les «sceptiques».

    Ainsi, il a énuméré toutes les décisions qu’il a prises et les actions qu’il a engagées depuis son investiture, allant de la révision de la Constitution à la prise en charge des zones d’ombre en passant par la gestion de la pandémie du coronavirus. Pour lui, les effets néfastes de la Covid-19 ont été limités grâce à des mesures prises à temps pour aider et soutenir tous ceux qui étaient durement affectés par les restrictions visant à contenir cette pandémie.

    Aussi, le chef de l’Etat a fait état des efforts consentis pour organiser la société civile «marginalisée par le passé», et ce, «en lui donnant la parole pour qu’elle soit efficace et partie intégrante de l’Etat».

    Le président Tebboune a affiché, dans ce sillage, sa volonté de donner un coup d’accélérateur à la mise en application de son agenda politique et économique pour la construction d’une «Algérie nouvelle». Une feuille de route qui a été contrariée, certes, par la pandémie du coronavirus, mais aussi par sa maladie qui l’a contraint à un long séjour médical en Allemagne.

    Aujourd’hui, le chef de l’Etat garde le cap, dans un contexte social qui risque d’être de plus en plus tendu, avec notamment la poursuite de la dégradation des agrégats macroéconomiques. Mesurant l’urgence de la situation, le chef de l’Etat a souligné l’impératif de se lancer dans «l’édification de l’économie et de l’investissement».
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