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En Jordanie, on fume beaucoup pour oublier les soucis

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  • En Jordanie, on fume beaucoup pour oublier les soucis

    Publié le 24/02/2021 - Source Raseef22Beyrouth
    En arabe, raseef signifie “trottoir”, comme celui de cette rue qui gronde depuis le déclenchement des révoltes, en 2011. Et 22, c’est le nombre de pays membres de la Ligue arabe, qui comptent 360 millions d’habitants.

    La Jordanie est le pays qui compte le plus de fumeurs, en proportion de sa population. Une addiction à vocation cathartique qui pèse lourd sur les faibles revenus. Témoignages.
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    “Si vous trouvez un Jordanien qui ne fume pas, alors il faut s’interroger sur sa ‘jordanité’”, s’amuse une personne interrogée et citée dans un article du site panarabe Raseef22 publié le 23 février et consacré à l’addiction au tabac des habitants du royaume.

    Raseef22 cite une étude conduite en 2019 par le gouvernement jordanien en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé, dont les conclusions ont été relayées par le quotidien britannique The Guardian. Selon cette étude, “plus de huit hommes jordaniens sur dix sont des consommateurs de nicotine”.
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    “Pas besoin d’une étude pour voir cela”, explique Hussein Bustanji, 31 ans, qui fume depuis l’âge de 17 ans :

    Nous sommes un peuple qui, s’il devait choisir entre la cigarette et la nourriture, choisirait la cigarette.”

    “Un peuple très inquiet”

    Comment expliquer cela ? Selon Hussein, “il s’agit peut-être d’un moyen non pas de tirer sur une cigarette pour en expirer une fumée empoisonnée, mais de purger nos pensées du poison à l’intérieur de nous”.

    Il s’explique :

    Nous sommes un peuple très inquiet. Nous vivons dans un pays qui chasse nos rêves. Même nous, en tant que jeunes, avons désormais peur de rêver à un avenir qui nous protège.”

    Mazen Khalifat, qui fume trois paquets par jour, abonde dans ce sens. “Le monde arabe décrit le peuple jordanien comme revêche. Il ne sait pas que nous sommes un peuple très émotif, qui aime la cigarette car elle permet de décompresser”, poursuit-il, et d’ajouter : “Je préfère opter pour la cigarette, nocive pour ma santé, plutôt que d’exprimer mon inquiétude en criant de colère sur ceux que j’aime.”

    Explosion du budget

    Cette addiction des Jordaniens pour le tabac a un coût financier. “J’avais l’habitude de fumer des cigarettes étrangères”, raconte Rima Al-Jaber, âgée d’une quarantaine d’années. “Avant le confinement [de trois mois décrété par les autorités de mars à mai 2020 pour enrayer la pandémie de Covid-19], j’achetais un paquet à 3 dinars [environ 3,50 euros]. Aujourd’hui, ce paquet vaut 7 dinars [8,15 euros]. Le prix a plus que doublé.”

    Cette augmentation l’a contrainte, “comme la plupart des fumeurs jordaniens” à se rabattre “sur les cigarettes de fabrication locale qui coûtent seulement 1,50 dinar [1,75 euro]”.

    Si j’avais dû continuer à fumer des cigarettes de marque étrangère, mon salaire aurait été dépensé en l’espace d’une semaine. Au vu de la faiblesse des salaires jordaniens, qui oscillent pour la plupart entre 350 et 600 dinars [entre 400 et 700 euros], il est impossible pour les Jordaniens de continuer à fumer des cigarettes étrangères.”
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    Bjr,
    L'anxiété, le stresse, l'inquiétude...sont d'ordre mondial. Je ne vois pas en quoi ça serait un phénomène jordanien.
    Passi passi werrana dipassi!

    Commentaire

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