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Total et le projet WAGP pour casser l’axe Alger-Abuja

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  • Total et le projet WAGP pour casser l’axe Alger-Abuja

    Par Mahmoud Benmostefa
    Publié le 27 févr. 2021 à 18:05

    Grandes manœuvres autour de l’Afrique de l’Ouest. Le géant français Total tente de s’accaparer d’un méga-projet, au profit de la France et de son obligé marocain. En effet, contre toute logique économique et même géographique, le pétrolier français entend longer les côtés atlantiques de l’Afrique de l’Ouest sur une distance de 5.700 km pour relier les champs gaziers du Nigéria au Maroc pour aboutir en Espagne.

    Le gazoduc qui prolonge le West African Gas Pipeline (WAGP) déjà existant d’une longueur de 678 km est un concurrent direct au Trans-Saharian Gazoduc Pipeline (TSGP) qui doit relier Lagos à Beni Saf, sur une longueur de 4.400 km.

    Les deux projets, en concurrence directe, sont néanmoins radicalement différents d’un point de vue de la philosophie. Si le second est un projet panafricain, structurant, et qui s’inscrivait dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) lancé en 2002, le premier est un projet d’une multinationale qui sert les intérêts d’un Etat impérialiste, la France en l’occurrence, et qui par ricochet, profite à un autre Etat néo-impérialiste, sous-traitant du premier, le Maroc dans sa configuration makhzenienne.

    D’ailleurs, comment comprendre le désarroi de ce dernier depuis la reprise des hostilités le 13 novembre 2020 entre le Maroc et le Polisario à cause de la violation marocaine du cessez-le-feu à El-Gargarat ? Le WAGP dans sa configuration imaginée par Total longerait les côtés du Sahara occidental occupé avant d’aboutir au Nord du Maroc. Et le casus belli n’arrange pas les affaires de Paris et Rabat. D’où cette double volonté du Makhzen : en finir rapidement avec le conflit au Sahara occidental en imposant, au mépris de la légalité internationale, un statu quo favorable à la colonisation, et au même moment, accélérer la mise en œuvre du projet entre Abuja et Rabat.

    Un coût faramineux

    Reste le coup de l’opération : 20 milliards de dollars. Une somme astronomique que ni le Maroc encore moins le Nigéria ne pourraient mobiliser. Ce partenariat a été lancé pour rappel au cours du mois d’août dernier entre la NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation) et l’ONHYM (Office National des Hydrocarbures et des Mines) du Maroc. Les étapes et autres détails du projet ont été confiés au Front End Engineering Design, (FEED).

    Le Feed a été confié au Bureau d’engineering anglais, Penspen, qui est spécialisé dans la fourniture des services d’ingénierie, de gestion de projet, de gestion d’actifs et d’intégrité à l’industrie. Fondée à l’origine au Royaume-Uni en 1954 sous le nom de Spencer & Partners, la société compte quelques 800 collaborateurs, avec des Bureaux majeurs à Londres, au Mexique, à Houston, à Abu Dhabi et à Bangkok.

    Reste que même s’ils ont impliqué deux fonds souverains publics, le Nigéria et le Maroc sont incapables techniquement de lever les fonds nécessaires à la réalisation de ce projet. Car il va falloir mobiliser pas moins de 20 milliards de dollars, dans un contexte où les investissements dans le secteur des hydrocarbures sont presque à l’arrêt.

    L’argument technique contre le WAGP

    Selon des sources proches du dossier, le projet du gazoduc Nigeria-Maroc est en fait un prolongement d’un gazoduc sous-marin qui existe déjà. Celui-ci, baptisé le Gazoduc Ouest-Africain, reliant le Nigeria à Cotonou au Bénin, Lomé au Togo et Téma et Takoradi au Ghana sur une longueur de 678 km. Les parts sociales du Gazoduc Ouest Africain, qui sont géré par la société Wapco, appartenant à consortium d’Etats et de multinationales telles que Chevron et Shell. Il alimente principalement les centrales électriques des trois pays, à hauteur de 2 milliards de mètres cube par an.

    Un projet pour étouffer l’Algérie

    Toutefois, selon les mêmes sources, il faut rester sceptique quant à la faisabilité du projet sur un plan purement technique. Tout d’abord, en termes de capacité, il faut retenir que le gazoduc sous-marin est composé d’un tube de 20 pouces seulement. Sa capacité de transport est donc limitée à 5 milliards de mètres cube par an. En conséquence, le Nigeria ne peut mettre sur ce «mega-projet», qu’une quantité supplémentaire de 3 milliards de mètres cube.

    Selon cette logique, les parties seront dans l’obligation de déduire un milliard de mètres cube à consommer au niveau du Maroc. Il ne restera alors que deux milliards de mètres cube de gaz à exporter vers l’Europe. Quel est, dans ce cas, le pays européen qui prendrait au sérieux une telle quantité? A titre comparatif, les capacités de l’Algérie à alimenter l’Espagne est de l’ordre de 20 milliards de mètres cube par an.

    Seconde contrainte qu’il s’agit de relever, réside dans le fait que le gazoduc sous-marin du Nigéria est très proche des côtes des pays qu’il traverse. A une distance variant entre 10 et 15 miles marins, le gazoduc est souvent abimé par les ancres des bateaux. Cela perturbe énormément le programme d’alimentation des clients. Aucun pays européen n’est en mesure d’accepter ce risque, même si les quantités livrées sont importants.

    Troisième contrainte: le temps. Pour construire la première tranche du gazoduc Ouest Africain (de 678 km), le Nigéria a consommé 28 ans. Alors, de combien de temps disposerait ce pays pour le rallonger de 3.000 kilomètres et construire 10 stations de compression? La nouveauté dans le FEED proposé en août 2020, aux deux Etats marocains et Nigérians, consiste à ériger un nouveau gazoduc indépendant, reliant les deux pays sur 5.700 kilomètres. Un projet qui ne peut être réalisé qu’en 2025.

    L’axe Alger-Abuja salutaire

    Selon les observateurs, la quasi impossibilité technique et le coût faramineux du projet Maroco-nigérian est perçu comme un écran de fumée pour brouiller la piste du TSGP, plus sécurisé et moins couteux et davantage structurant que le WAGP. Total à la manœuvre c’est l’ancienne puissance coloniale qui mène le bal dans ce qu’elle considère comme son pré-carré africain. Relents néocoloniaux et calculs géopolitiques qui lient la France et le Maroc pour fragiliser la position algérienne dans la sous-région. Sinon comment expliquer la montée en puissance de Boko Haram juste après l’annonce du projet entre Alger et Abuja ? Et le Mujao, spécialisé dans toutes les opérations anti-algériennes ? Et la déstabilisation du Nord Mali avec les mouvements Azawad et Ansar Eddine ?

    Toutes ces questions restent légitimes car elles expliquent les différents scénarios qu’a vécu la région depuis près de 20 ans. Pour couper court à l’épopée gazière de Total en Afrique de l’Ouest, il est important que la diplomatie algérienne se déploie à nouveau dans la sous-région, et que le Nigéria, partenaire historique de l’Algérie sache que la pérennité de ses intérêts n’est pas avec des Etats colonisateurs, mais avec le voisinage et les principes libérateurs et fédérateurs des pères fondateurs de l’idéal panafricain.

    Le Jeune independent.

  • #2
    C'est ce que je disais ailleurs.. Ce projet, de par sa vision géostratégique, est de tous les projets marocains (Tanger Med, Usine Renault, Tgv..) celui qui met le plus, les boules au régime algerien.

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    • #3
      C'est ce que je disais ailleurs.. Ce projet, de par sa vision géostratégique, est de tous les projets marocains (Tanger Med, Usine Renault, Tgv..) celui qui met le plus, les boules au régime algerien.
      Il y a effectivement un vibe d'avant Renault Tanger du cote d'Alger...
      "Tout ce qui te dérange chez les autres, c'est seulement une projection de ce que tu n'as pas résolu en toi-même" - Bouddha

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      • #4
        Ya Rebbi salama !

        Je pensais que les dérangés mentaux sévissent que sur les réseaux sociaux. Ils sont partout dans les institutions et ils se prennent au sérieux.

        C'est plutôt "le Jeune Dérangé" et non "le Jeune Indépendant".

        Au lieu de pointer la mauvaise gestion, l'incompétence, la médiocrité, la fainéantise, la dilapidation des deniers publics par les "sarra9ine" civils et surtout militaires qui ont mené l'Algérie à l'abîme, ils mettent leurs échecs sur le dos des autres (main étrangère).

        Ils insultent l'intelligence des Algériens eux même. Ce n'est pas la volonté du peuple qui s'exprime via ce journal mais la rengaine habituelle d'un régime dépassé.

        Ce régime algérien sénile et hasbeen a le don de ramer à contre-courant et ce n'est pas prêt de finir.

        Le Makhzen ne va pas attendre l'EHPAD de El mouradia. Le premier continuera à lancer des projets et l second continuera à commenter et se moquer des Algériens.

        Le monde des affaires est un monde d'opportunités guidé par des intérêts communs entre les nations.

        Deux régimes diamétralement opposés et qui ne s'aiment pas.
        Dernière modification par democracy, 28 février 2021, 08h06.

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        • #5
          Un projet pour étouffer l’Algérie

          lorsque vous faite passer le gaz nigérian sur votre sol, ils sont vos concurrent tout le même, là vous ne vous étouffez pas vous même??? vous leurs offrez le marché européens ya tnouga...

          jamais vu un gouvernement et une presse aussi débile....

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